L’enlèvement du fils d’un couple de millionnaires new-yorkais risque de faire remonter le passé douteux de Conrad Cain. Ce dernier fait appel à une équipe d’enquêteurs privés pour devancer le FBI et protéger ses secrets…
On le sait depuis longtemps déjà, les américains n’ont pas leur pareil pour créer des intrigues à tiroirs, afin de prolonger l’excitation du spectateur. « Kidnapped » ne fait que confirmer cette règle. Malgré une ambiance particulièrement pesante, l’ensemble tient totalement ses promesses et entraîne le spectateur dans les méandres d’une trame particulièrement tarabiscotée.
Rien ne ressemble réellement à la vérité que l’on croit voir se profiler au loin. Chaque épisode est une journée où les protagonistes se jettent à corps perdus dans une intrigue oppressante, y compris pour le spectateur. Le montage entrecoupé de séquences hystérique maintient la pression, et ne laisse entrevoir qu’une mince fissure dans l’ensemble pouvant ainsi espérer, à tort d’ailleurs, comprendre dès le départ les raisons (hors mis l’argent) de ce kidnapping.
Le jeu des acteurs d’ailleurs est d’une grande justesse, même si l’on ne peut réfréner un léger agacement quand à la tenu inlassablement taciturne, parce que rongé par l’échec d’une mission précédente du héros principal joué par un Jeremy Sisto, beaucoup moins inspiré que dans son rôle de Billy Chenowich dans la série « Six Feet Under », les autres acteurs évoluent avec justesse et crédibilité dans les rôles qui leurs sont impartis, a commencer par les trois têtes d’affiches : Delroy Lindo (Sahara, Domino), Timothy Hutton (Le deshonneur d’Elizabeth Campbell, Raisons d’Etat) et Dana Delany (Desperate Housewives, Tombstone) qui forment à eux seuls l’intérêt de la série. Chacun complétant le jeu de l’autre, le trio forme une véritable osmose avec l’intrigue. En outre, il convient aussi de remarquer le jeu particulièrement juste et crédible du jeune Will Denton dans le rôle du fils Kidnappé.
L’autre force de « Kidnapped », réside dans le choix des scénaristes de distiller les informations au goutte à goutte, quitte à perdre un peu plus à chaque fois le spectateur, pour mieux l’amener au dénouement final. Chaque personnage de l’histoire garde une face obscure que l’on découvre au long du cheminement de la série. Comme un shaker fou les héros deviennent subitement les victimes ou les bourreaux suivant les envies des scénaristes, formant un ensemble à l’issue bien improbable.
En conclusion, une série de très grande qualité qui laisse pourtant une véritable frustration lors du clap de fin, celle d’attendre alangui une éventuelle saison 2, qui malheureusement ne semble pas prête de voir le jour.