Malgré son physique arrondi, la jeune Tracy n’a qu’une idée en tête : danser dans la célèbre émission de Corny Collins. Remarquée lors d’une prestation informelle à l’école, elle devient une star, s’attirant du même coup la jalousie d’Amber, qui régnait jusqu’ici sur le show.
Remake de la comédie Musicale créée en 1968 par John Waters, mais cette fois çi sous l’impulsion d’un John Travolta particulièrement investi, « Hairspray » est une formidable aube à la tolérance. Créée à une époque où la ségrégation était encore de mise aux Etats-Unis, et où la couleur de peau résumait souvent une destinée, « Hairspray » se voulait une fable sur la tolérance. Tracy est volontairement ronde et assume ave bonheur ses formes généreuses, sa mère (jouée à l’époque par le travesti Divine) en est tout le contraire, enfermée par la crainte du regard des autres faces à ses formes particulièrement développées. John Waters utilise volontairement des personnages pas si éloignés de notre quotidien, en les confrontant à la honte plus ou moins assumée d’un pays. A cette époque où les voix de Malcom X, et surtout de Martin Luther King s’unissaient pour mettre fin à la ségrégation, le trublion du cinéma américain de l’époque arrivait avec cette incroyable comédie musicale, où blancs et noirs dansent et s’unissent dans une même ferveur.
En s’attaquant au remake de « Hairspray », le réalisateur Adam Shankman (Baby-Sittor, Treize à la douzaine 2) prenait le risque de sombrer dans une discours ouvertement démago et délavé depuis des lustres. Pourtant, le réalisateur a su magnifiquement garder l’esprit de l’œuvre originale en augmentant le côté décalé du jeu de ses comédiens. Il impose à ses comédiens un jeu volontairement naïf, très proche des comédies musicales, où les sourires sont toujours exagérés, parfois même en contradiction avec l’action. Le réalisateur ose le sur-jeu pour mieux atteindre la justesse de ton. Ainsi l’apparente naïveté du propos devient plus crédible et atteint beaucoup plus le cœur des spectateurs de tous âges.
Et en cela les acteurs jouent à merveille la carte du kitch et se révèlent au public, comme cela est le cas de la jeune Nicole Blonsky qui rayonne littéralement du début à la fin et dont l‘énergie donne envie au spectateur de sauter de son siège et de danser dans la salle. Mais la pléiade d’artistes tels que Amanda Bynes (She’s the man), Zac Efron (High School Musical) ou encore Elijah Kelley (Dance with me) et James Mardsen (Il était une fois) viennent compléter avec brio une distribution déjà prestigieuse comprenant : Michelle Pfeiffer (Ladyhawke, Stardust) dont le retour sous les projecteurs se fait sous le signe de l’autodérision, Christopher Walken (Dead Zone, Arrête moi si tu peux) incroyablement juste en mari innocent et amoureux de son imposante épouse, Queen Latifah (Chicago, New York Taxi) qui se révèle merveilleusement grandiose dans une comédie musicale, sa chanson sur le refus de la ségrégation est à elle seule un véritable grand moment de cinéma. Mais bien évidemment la palme revient à John Travolta (Grease, Pulp Fiction) qui se révèle divinement drôle et poétique dans le rôle de l’immense Mme Tunrblad, enfermée chez elle depuis bien des années par la honte de son physique non assumé. L’acteur, outre les arrangements physiques d’usages, se fait plaisir, et cela se voit. Une composition communicative, tant chacune de ses apparitions est un véritable plaisir pour le spectateur.
Enfin il est important de souligner, aussi, l’excellence de la bande originale composée par Marc Shaiman (Bye Bye Love, La rumeur court…) qui signe là un véritable trésor d’énergie et d’émotion qui rivalise aisément avec Grease.
En conclusion, un comédie musicale rafraîchissante à souhaits, brillante d’ingéniosité et dont le discours porté par une musique énergisante, ne parait pas si désuet que cela. A ne surtout pas rater.