Carter Chambers, ancien professeur de philosophie et Edward Cole, multimillionnaire, se retrouve tous les deux dans une chambre d’hôpital, où ils apprennent chacun à leur tour qu’ils sont condamnés par la médecine, et qu’il ne leur reste que quelques mois à vivre. Ils décident alors d’appliquer la vieille doctrine de Carter qui consiste à faire les choses que l’on veut faire « Sans plus Attendre ».
On attend forcément beaucoup de l’association de trois grands noms du cinéma tels que : Jack Nicholson (Pour le pire ou le meilleur, Batman), Morgan Freeman (Bruce tout-puissant, Batman « the Dark Knight) et Rob Reiner déjà réalisateur des très bons « Quand Harry rencontre Sally » ou encore « Stand by me ». Et effectivement, nous sommes loin d’être déçu, d’autant que le duo que forment les deux acteurs fonctionne à merveille. Jack Nicholson n’en finit plus de jouer à merveille les personnages bourrus et autoritaires qui cachent finalement de grands cœurs qui ne demandent qu’à aimer et l’être en retour et Morgan Freeman continu de nous envoûter de sa dégaine de vieil homme noir compréhensif et droit dans ses baskets.
On l’aura donc compris très vite, « Sans plus attendre » est un film agréable à regarder mais qui cache une terrible vérité : la déception. La déception tout d’abord parce que le duo fonctionne à merveille, mais n’assure aucune surprise. Les deux acteurs s’amusent, jouent ensemble avec plaisir, et cela se voit, mais ne donne que le minimum syndical, pour faire sourire ou pour attendrir. Jack Nicholson cultive son personnage résolument odieux, pour tout un chacun, qui s’ouvre à la lueur d’une amitié, avec tout ce que cela comporte de colère, de bons mots, de sourires cyniques et de bonnes phrases bien amenées. Parfois le comédien se révèle touchant, surtout lorsqu’il apprend qu’il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, et l’on applaudit toujours autant la prestation à la fois pleine de cynisme et de tendresse. Pourtant ce jeu d’acteur ne fait qu’inlassablement ressembler à celui de « Pour le pire et le meilleur » en beaucoup moins nuancé. On est encore trop loin de l’incroyable prestation de « Mr Schmidt ». Il en est de même pour Morgan Freeman, qui continu de jouer à la perfection certes, mais toujours le même vieux monsieur noir intelligent et droit, mais avec, cette fois çi, un peu moins de relief que dans « Million Dollars baby » et l’on est encore très loin de « Miss Daisy et son chauffeur ».
La mise en scène également est réduite au minimum syndical, avec des décors si faux que l’on croit parfois à une pièce de théâtre ou à une mauvaise blague. Comme les scènes en montagnes. Une singularité qui laisse regretter le temps où Rob Reiner avait les moyens de vraiment faire un film à la hauteur de son scénario.
Ce dernier qui laisse, aussi, un arrière goût de manque d’originalité : Le milliardaire est forcément blanc, le philosophe pauvre est forcément noir. On n’arrive jamais à être vraiment surpris par une idée, ou par une action si petite soit elle. Les scènes se succèdent, on garde un léger sourire, on devine pas à pas ce qui va se passer et l’on ressort en ayant vue un nouveau film qui nous faisait penser à plein d’anciens autres.
En conclusion, « Sans plus attendre » est un film dont on attend beaucoup et qui n’offre guère plus que le minimum. Le duo Nicholson - Freeman fonctionne mais ne rayonne pas, la réalisation est lisse et sans relief, et le scénario manque tellement d’originalité, que l’on devine chacune des scènes sans jamais se tromper. L’ensemble reste plaisant à regarder, mais guère plus.