Premier épisode à sortir sur consoles nouvelle-génération, Silent Hill Homecoming est aussi le premier jeu sur console de salon dont le développement n’a pas été confié à la Silent Team, fait étonnant qui a déstabilisé beaucoup d’adorateurs de la série. Les développeurs de Double Helix Games remporteront-ils tous les suffrages, ou le scepticisme de départ se confirme-t-il ? Réponse ici et maintenant, dans notre test Xbox 360 de Silent Hill Homecoming.
Cinquième épisode de la série, l’étonnement de voir les créateurs de la série absents du projet (sauf le compositeur attitré, Yamaoka) a laissé beaucoup de place au scepticisme pour de nombreuses personnes, et les premières prises en main et vidéos n’étaient pas là pour pleinement nous rassurer. Après quatre épisodes de qualité, le second figurant toujours comme le point d’orgue d’une série à part entière dans le monde du jeu vidéo, Silent Hill Homecoming est un peu l’exception de la série, s’amusant à briser de nombreux codes pré-établis par les précédents opus, notamment en ce qui concerne la jouabilité.
Action !
L’aventure se déroule à Sheperd’s Glen, bourgade situé tout près de Silent Hill, et qui fait face à de très étranges évènements depuis le départ d’Alex, le personnage incarné par le joueur. En rentrant chez lui, Alex se met à la recherche de son frère disparu dans d'étranges circonstances, une quête qui le confrontera à de très nombreuses personnalités pour la plupart à la psychologie très intéressante, d’autres dont celle-ci en vient plus à se diluer dans le désintéressement qu’autre chose. Dans sa globalité, le scénario de Silent Hill Homecoming à été assez bien travaillé, nous regretterons simplement le manque de dynamisme à certains moments du jeu, principalement le début de l’aventure très mollassonne… Double Helix à ainsi prit le risque de faire démarrer l’intrigue de manière lente, au risque de perdre le joueur…un pari osé, et incompréhensible vu la suite des évènements qui se montre beaucoup plus riche en évènement inattendus.

La jouabilité à aussi été repensé, les mouvements d’Alex sont moins rigides et possèdent une belle amplitude, mais fait étrange, ici l’action est très importante pour un Silent Hill, on rencontre beaucoup d’ennemis, pour la plupart très faciles à vaincre d’ailleurs, mais le sentiment d’oppression crée par l’ambiance glauque et sombre du titre, demeure moins efficace à cause du dynamisme même de l’action. On peut même aller jusqu’à dire que ce cinquième épisode n’a plus grand-chose à voir avec un survival-horror malheureusement… Alex peut attaquer soit par attaque légère ou lourde, esquiver les coups et contre-attaquer, sans oublier des finish liés aux phases de QTE contre les boss de fin de niveaux.
Vivre ou mourir
Du côté des ennemis, outres les habituels que nous connaissons déjà tels que les infirmières ou Pyramid Head, on peut noter le soin apporté aux boss, le character-design de deux-ci est particulièrement réussi, sortant de l’imagination visiblement torturée des développeurs, ils font sans doute partie des meilleurs de la série, et autant dire que la difficulté à en venir à bout est assez intéressante. On notera également pour le coup, lors des affrontements, les dégâts infligés aux ennemis, avec une localisation assez bien fichue, une petite nouveauté. Côté arme, nous retrouvons ici un fusil à pompe, un revolver, barre à mine, hâche et autres petites joyeusetés.

Du côté des environnements, l’architecture des niveaux est très soignée et varié, certains décors pêchent cependant par leur relative pauvreté, on notera d’ailleurs l’arrivée du moteur physique Havok, pas d’une grande utilité mais cela est assez plaisant de voir un minimum d’interaction avec les décors. A noter aussi le changement réel/irréel déjà rencontré lors de l’épisode PSP « Silent Hill Origins », mais qui se montre ici plus optionnel. Les énigmes elles se montrent très basiques, trouver une clé, mettre tel objet à tel endroit, très basique et sans challenge.
Les PNJ quand à eux se montrent intéressants, mais sans plus, la psychologie des personnages poussée à son paroxysme dans les précédents opus, se montre ici un sujet quelque peu sous-traitée, seuls deux, trois personnages parviennent cependant à tirer leur épingle du jeu. On remarquera d'ailleurs, lors des dialogues des réponses à choix multiples, bien que la plupart n'ont aucun incidence sur la fin du jeu, certaines en ont justement et permettront de découvrir l'une ou toute les fins disponibles (pour les plus courageux) parmis les quatres disponibles.
Conclusion en dents de scie
Mélangeant de bons moments passés en sa compagnie et déceptions, Silent Hill Homecoming est un titre qui crée la polémique autour de la refonte d’une série qui n’en avait sincèrement pas autant besoin, surtout concernant ce côté action prépondérant ou l’évidente américanisation du sujet. Le jeu n’en demeure pas moins intéressant, il offre un scénario intéressant malgré que celui-ci ne parvienne à décoller que passé la moitié du jeu, un level-design soigné (bien que parfois léger), une bande-son magistrale et certains challenges qui méritent le détour. Un bon jeu, mais qui méritait un traitement plus approfondi, et la présence de ce côté malsain et dérangeant qui est un véritable identité de la licence Silent Hill.
Silent Hill Homecoming fait sincèrement pâle figure face à la concurrence côté graphique, le level-design est soignée dans certains niveaux et beaucoup moins pour d'autres, le character-design quand à lui est sincèrement très moyen, le jeu se paye même le luxe d'afficher moins de détails physiques que les précédents opus sur Playstation 2 un comble! Une déception, pas franchement repoussant, mais loin d'être acceptable pour un jeu récent.
Un véritable régal,le mixage 5.1 prends ici un tout autre essort que sur PS2, le moindre détail sonore est perceptible, chaque enceinte se voit attribuer un rôle prépondérant au sein de l'environnement sonore du jeu. Effets surrounds, occupation complète de l'espace sonore, sound-design pensé pour provoquer de l'effroi de manière viscérale, nul doute que la partie sonore à été soignée, Silent Hill a toujours été une série extrêmement maniaque sur ses bandes-sons. Et évidemment, Yamaoka le compositeur attitré de la série est de retour, et signe ici l'un de ses meilleurs travaux, contribuant par-là même à nous replonger avec gaïeté (ironiquement parlant...) dans l'univers torturé de Silent Hill. Nous regretterons juste, une fois de plus, que le côté sonore soit beaucoup moins insistant sur ce côté malsain et profondément dérangeant des précédents opus.
Quelques dessins d'enfants sontà ramasser tout au long du jeu ainsi que quelques photographies, rien de plus.