« Apocalypse » raconte la seconde guerre mondiale à travers le regard de ceux qui l’ont vécue : autant les soldats sur le champ de bataille ou les civils en fuite que les grands chefs. Stratégie militaire et témoignages du quotidien se mêlent dans cette série documentaire.
Un seul mot suffirait à résumer « Apocalypse » : Exceptionnelle. La série réalisée par Isabelle Clarke et Daniel Costelle adopte le parti de narrer de manière brut et sans concession, l’horreur de cette guerre aussi terrifiante que honteuse. Une guerre où le mal dans toute sa splendeur se nourrit de la faiblesse de ses ennemis. Une vengeance aveugle et sordide qui ne parviendra plus à faire la différence entre civils et soldats. La deuxième guerre mondiale c’est des millions morts dont une majorité de civil. C’est aussi la naissance d’un état d’esprit : La solidarité. Tout le monde s’unit face à la peur, et chacun tente de survivre dans un monde en ruine.
« Apocalypse », n’est pas seulement un documentaire de plus sur la seconde guerre mondiale, c’est une nouvelle vision de cette part de notre histoire, où rien n’est oublié, qu’il s’agisse de l‘extermination des juifs, des ghettos en Pologne, mais aussi des gitans déclarés comme des « non-personnes », persécutés en premiers, ou encore des soldats des colonies venus en renfort pour défendre notre pays et dont l’honneur fut bafoué dans les deux camps, jusqu’aux batailles dans le pacifique, tout y est, et sans aucune complaisance. Ne cherchant jamais à sur-diaboliser les faits, les réalisateurs se sont attelé à rendre le plus proche de nous possible, la seconde guerre mondiale, en restaurant l’image autant que le son, en y rajoutant des couleurs ou en impactant différentes sonorités, pour mieux imprégner le spectateur de l’ambiance dans laquelle furent tournées les images.
Et bien sur, parfois cela fait mal, cela dérange ou rebute, tant la cruauté de certaines images est parfois insoutenable, mais la deuxième guerre mondiale, ce n’était pas seulement « La grande vadrouille » ou « Le jour le plus long », c’était surtout une période où les flammes de l’enfer ravageaient les populations, aux noms d’idéaux absurdes et malsains. Et cela les réalisateurs l’ont bien compris et « Apocalypse » sort subitement du lot des documentaires traditionnels. Ici les regards humidifient les yeux et la détresse fait couler des rivières de larmes matinées de honte. Car même installé confortablement dans notre fauteuil, on ne parvient pas à retenir une certaine honte d’oublier parfois cette blessure profonde dans notre histoire.
Et même si la narration de Mathieu Kassovitz se fait parfois en retrait, elle parvient à nous faire comprendre, l’état d’esprit de l’époque, les raison du gouvernement de Vichy, la capitulation, puis la naissance de la résistance, pour retrouver et garder notre identité nationale. Le texte sobre, contraste avec la férocité des images mais finit très vite par capter l’intérêt du spectateur.
En conclusion, « Apocalypse » est un documentaire exceptionnel qu’il faut se procurer d’urgence, afin que la mémoire ne s’efface pas et qu’au contraire, elle parvienne à nous rappeler les erreurs à ne pas commettre. Une superbe leçon d’histoire !