La princesse du désert

L'histoire

En 1375, les seigneurs Ming renversent l'empereur mongol qui gouverne la Chine. Humiliés, les cavaliers mongols s'enfuient après avoir kidnappé la princesse chinoise. Des ambassadeurs coréens, venus négocier la paix avec le nouvel empereur chinois, vont tenter de récupérer la princesse pour s'attirer les faveurs de ce dernier. S'ensuit une course poursuite et un affrontement qui ne laissera aucun peuple indemne…

 

 

Critique subjective

 

Le réalisateur

Kim Sung-soo est né en Corée du Sud au début des années soixante. C'est très jeune qu'il signe ses premières réalisations: Return to the port of Busan (Dolawayo Busanhan) ou encore Please bless us (Uliege chugbaeleul). Déjà au début de sa carrière, le cinéaste coréen exprime une nette préférence pour les scénarios empreints de mystère et les drames. En 1990 il devient l'assistant réalisateur de Park Kwang-su, puis il travaille avec Kyun-dong Yeu et Hyun-seung Lee avant de retourner à la réalisation de ses propres films. Run away (1996) et Beat (1997) lui valent enfin la reconnaissance auprès du grand public coréen. Avec Musa, princesse du désert, son quatrième long métrage, Kim Sung-soo peut accéder à une renommée internationale. Doté d'un budget de 15 millions de dollars, cette grande fresque est l'un des films les plus coûteux jamais réalisés en Corée.

 

Une fresque épique

Kim Sung-soo, qui avoue avoir été inspiré par le réalisateur américain Sam Pekinpah (la horde sauvage) et par Akira Kurosawa (les sept samouraïs) a voulu, avec ce film, rendre hommage à "ses lointains ancêtres". Il explique qu son "idée était de faire un film historique qui rappelle l'ambiance des film de guerre et des westerns que j'aime tant". Pour mener à bien cette entreprise, il s'adjoint les services des décorateurs et costumiers du film "Tigres et dragons". La princesse est interprétée par Zhang Zihi, qui faisait elle aussi partie du casting du film de Ang Lee. C'est le japonais Sagisu Shiro (Evangelion) qui s'occupe de la partition musicale. 5 ans de préparation, 112 jours de tournage et une équipe de 300 personnes furent nécessaire pour mener à bien ce projet dont la production fut assurée par Xhang Xia, qui avait produit "Adieu ma concubine". C'est donc à grands renforts de moyens que Kim Sung-soo se lance dans cette fresque dans laquelle s'enchaînent batailles et combats d'une grande violence, où les corps sont allègrement transpercés, les têtes arrachées à grand renfort d'hémoglobine. Remarquablement mis en scène, aux plans très étudiés, agencés dans un savant montage, alternant ralentis images hystériques, ce déferlement de violence est filmé très efficacement de manière réaliste, sur les magnifiques images des décors naturels des déserts chinois aux couleurs ocres.

 

Mais

Si cette reconstitution s'enorgueillit de nombreuses scènes épiques et de combats hyperréalistes, la prédominance de l'action omniprésente se fait au détriment de l'histoire, par l'important déséquilibre engendré. Deux heures de batailles peuvent devenir lassantes. Derrière ce déferlement, ce sont des personnages intéressants qui sont mis en scène. Le trio constitué de la princesse, l'esclave et le général est l'occasion pour le réalisateur de développer une histoire d'amour et d'honneur, mais malheureusement cet aspect reste en demi teinte et en dépit de quelques scènes intimistes, c'est systématiquement l'action qui reprend ses droits.

 

Un dernier mot

Une édition d'exception pour cette gigantesque fresque terriblement efficace, à réserver en priorité aux amateurs d'action.

Une image superbe, sans défaut apparent, qui met en valeur les tons ocres des grandes étendues désertiques. Aucun problème de compression et un superbe contraste.

En dolby digital 5.1 version française ou coréen, les deux pistes son se valent. Le son est au service de l'histoire, dynamique, puissant, aux effets enveloppants, les dialogues sont très clairs. Les enceintes arrières sont largement sollicitées lors des scènes de combats. Une bande son en rapport avec le déferlement de violence qui défile à l'écran.

Le premier DVD, celui du film est identique à celui de l'édition simple de "La princesse du désert", doté d'une intéressante partie suppléments, puisqu'il comporte la possibilité de visionner le film en y incorporant des scènes coupées, nous offrant ainsi la version longue, celle distribuée en Corée. Ces scènes ne nuisent pas à la compréhension de l'histoire, mais apportent plus de substance aux personnages, et tendent à enrichir l'histoire. A visionner sans hésitation.

 

Le second DVD, consacré aux suppléments est celui que l'on trouve dans la version collector. Celui-ci est constitué d'une très longue série d'interviews et de making of (plus de 160 minutes), entièrement en version originale sous-titrée en français.

 

 

DVD1

 

Bandes annonces

Dès l'introduction du DVD dans la platine, nous avons droit d'office aux bandes annonces de Gangs of New York et Demon lover. Bandes annonces que l'on retrouve dans la section suppléments de ce DVD, qui contient en plus, celle de la princesse du désert.

 

Scènes coupées (vostf)

 

Avant la lecture du film, nous sommes accueillis sur écran qui propose le visionnage de "la princesse du désert" en insérant des scènes supplémentaires. Ce DVD offre également la possibilité, grâce à la touche next de la télécommande, de passer d'une scène coupée à l'autre. Ces scènes coupées permettent de visionner la version coréenne de "Musa", qui avait été amputé d'une trentaine de minutes dans sa version internationale. Lorsque l'on choisit de visionner la version intégrale, le film se voit chapitré d'un autre façon, indexé sur les scènes supplémentaires.

 

 

DVD2 (160')

 

Making of (vostf)

 

Constitué de 5 reportages qui nous emmènent sur les différents lieux de tournages, pour assister au travail des acteurs, de l'équipe technique, scènes tournées en direct, effets spéciaux dévoilés, le tout rythmé par diverses interviews du réalisateur, des acteurs et des techniciens. Interviews qui se retrouvent d'ailleurs dans des versions plus complètes dans une autre section.

Excitation (6'17)

Chaleur (5'09)

Nostalgie (10'16)

Attentes (05'24)

Souvenirs (15'30)

 

La musique (vostf)

 

Quatre courtes séquences dans chacune desquelles on a droit à un extrait du film choisi pour la pièce musicale qui l'illustre. Chacun de ces reportages débute par une rapide intervention d'un membre de l'équi pe du film qui en quelques mots présente la musique dont il est question.

"Fight for mother land' (2'59)

"Marching soldiers" (2'20)

"Everyone heart belongs" (2'00)

"Chase a fight" (2'32)

 

 

Interviews acteurs (vostf)

 

Chaque acteur se présente, revient sur sa carrière, ses expériences passées au théâtre ou au cinéma, évoque le tournage de "La princesse du désert", et parle de son personnage.

 

Park Jun-Hak (le lieutenant Ganam) (7'14)

Park Yong-Woo (l'interprète Joo-Myong) (04'44)

Jung Suk-Yong (Le chasseur Ha-Il) (04'07)

Han Young-Mok (Le jeune soldat Dan-Seng) (02'55)

Yung Woo-Sung (L'esclave Yeo-Sol) (05'08)

Ahn Sung-Gi (le sergent Jin-Lip) (06'20)

Joo Jin-Mo (Le général Choi-Jung) (07'45)

Yoo Hai-Jin (Le fermier Doo-Chung) (04'35)

 

 

Interviews équipe technique (vostf)

 

Cho Min-Hwan (Producteur)

Kim Sung-Soo (Réalisateur)

Zhang Xia (Productrice chinoise) (11'42)

Ces trois personnes qui sont à la l'origine de ce film reviennent sur la naissance du projet, leur rencontre, leurs motivations. Kim Sung-Soo le réalisateur passe en revue les personnages de Musa, et explique que dans ses films "il y a un personnage qui revient, un marginal qui rêve de liberté, celui que refuse tous les jougs. Dans "Musa", c'est Yeo-Sol qui représente ce personnage, dont j'ai toujours envie de parler dans mes films. On peut dire que le caractère du général Choi-Jung révèle en un sens mon état d'esprit pendant le tournage."

 

Kim Hyung-Goo (Directeur de la photographie)

Kim Sung-Soo (Réalisateur) (6'39)

Discussion technique qui tourne autour des techniques de photographie employées (utilisation du cinémascope), pour ce film qui a nécessité le tournage de 4000 plans.

 

Kim Sung-Soo (Réalisateur)

Lee Kang-San (Chef éclairagiste) (4'31)

A nouveau une discussion  technique qui explique les difficultés rencontrées pour des tournages en décor naturel

 

Jung Doo-Hong (directeur des combats) (7'18)

Explications sur les techniques d'arts martiaux employés, l'entraînement acharné des comédiens, l'objectif de Jung Doo-Hong d'obtenir des scènes du plus grand réalisme possible.

 

Kim Tae Hoon (Responsable infographiste) (6'18)

Le gros du travail consistait en la fabrication des flèches. Installations de bombes de sang sur le corps des comédiens, puis ajout des flèches par infographie. Kim Tae Hoon explique également les scènes de décapitation, la nécessité d'avaoir une bonne coordination entre les équipes. Un autre travail important des infographistes fut la construction du palais de Nanjing.

 

Shin Chae Ho (Chef maquilleur) (2'31)

Courte intervention du chef maquilleur qui parle des matériaux utilisés (costumes en silicone) ainsi que des difficultés de communication avec les équipes chinoises.

 

Hou Ting Xaou (Directeur artistique) (06'01)

Hou Ting Xaou fait quelques parallèles entre "l'empereur et l'assassin" de Chen Kaige, qui est le reflet d'un époque, et "La princesse du désert" qui s'intéresse au personnalités de chacun. Il évoque ensuite son travail sur le tournage de "Musa"

 

Les coulisses du film (vostf)

 

Costumes et décors (06'04)

Reportage au cours duquel on assiste au long travail des accessoiristes et costumiers, habillage et maquillage des acteurs qui présentent leurs costumes.

 

Effets spéciaux et cascades (11'00)

Making of des trucages, on l'on y voit le travail de la "demolition team", l'équipe des effets spéciaux, les techniques utilisées (infographie, moulages en silicone) utilisées pour obtenir de effets très réalistes au cours de combats sanglants.. La partie cascade montre les répétitions des comédiens avec le maître des combats Jung Woo Sung.

 

Galerie photo (3'58)

 

 

Bonus caché

 

On y accède aisément à partir de la page d'accueil des "coulisses du film". Il suffit de se placer sur "effets spéciaux et cascades", puis flèche droite qui met en surbrillance un petit dragon situé en bas de l'écran, et enfin valider. Nous avons alors droit à un bêtisier de 3'53. Réellement amusant, cette partie tranche beaucoup avec l'ambiance dramatique du film, on y voit quelques tournages de combats ratés, avec des acteurs souriants, au naturel.