L’histoire :
Des individus sont recrutés pour participer à une expérience consistant à intégrer une prison fictive durant deux semaines.
Critique subjective :
Remake du film allemand Das experiment (Oliver Hirschbiegel – 2001), The experiment est orchestré par Paul Scheuring, qui en assure l’écriture, la production et la réalisation. Un choix assez logique dans la mesure où Scheuring n’est autre que le créateur de la série Prison Break. The experiment lui permet donc de renouer avec un sujet qu’il affectionne (l’univers carcéral) tout en offrant un bel argument promotionnel aux financiers (voir comment l’édition DVD française cultive à fond le parallèle avec Prison Break).
Rappelons que l’œuvre originale trouvait sa source dans le roman Black Box de Mario Giordano, lui-même inspiré de l’expérience de Stanford. Pour mémoire, cette expérience, menée par le psychologue américain Philip Zimbardo dans la prison de Stanford en 1971, consistait à prendre une poignée de quidams et à les plonger dans un univers carcéral fictif, les uns étant les prisonniers, les autres les gardiens. Rapidement, l’expérience avait dérapé, les cobayes s’étant pris au jeu. Des gardiens adoptèrent des comportements sadiques et plusieurs faux prisonniers furent traumatisés psychologiquement. Lointaine cousine de la célèbre expérience de Milgram, l’expérience de Stanford fait partie de ces tests qui ont révélé, ô surprise, que l’être humain n’était pas que bonté et altruisme.
N’y allons pas par quatre chemins : ce remake est nettement inférieur à l’œuvre originale. Bien que pas (trop) édulcoré, The experiment n’a pas la même charge émotionnelle. Le côté éprouvant du matériau d’origine n’y est plus. Le problème tient surtout à l’écriture, Paul Scheuring se contentant de reprendre les grandes lignes du film de Hirschbiegel sans jamais s’approprier l’intrigue. Dommage. Fort heureusement, ce manque d’originalité se voit en partie compensé par une mise en scène carrée (le réalisateur évite l’esbroufe) et surtout un bon niveau d’interprétation. Les personnages sont archétypaux (l’idéaliste, le faux gentil, le geek, l’ancien taulard, etc.) mais fort bien joués (syndrome Prison Break). On décernera la palme au duo Adrien Brody / Forest Whitaker, le premier incarnant Travis, un prisonnier humaniste, tandis que le second se glisse dans la peau de Barris, paisible vieux garçon qui va découvrir sa part d’ombre. Catalyseurs de sa véritable personnalité, l’expérience et le pouvoir conféré par son statut de gardien feront de lui un personnage odieux qui prend plaisir à nuire à autrui. Très à l’aise dans des rôles majoritairement bienveillants, Whitaker prouve qu’il est cependant tout à fait capable de camper de parfaits salauds (remember The shield). Sacré comédien.
Verdict :
Remake inutile (pléonasme ?), The experiment est un film moyen, jamais mauvais mais pas franchement bon. A noter que pour des émotions plus fortes, et dans un registre très proche, on conseillera de se tourner vers Killing room de Jonathan Liebesman, un métrage autrement plus percutant.
Un rendu visuel soigné. Piqué optimal, colorimétrie parfaitement gérée, master vierge de toute scorie, compression invisible à l’écran. Rien à redire, du bon travail qui permet de découvrir le métrage dans les meilleures conditions.
Là aussi, la qualité est au rendez-vous. Les deux pistes 5.1 nous plongent au cœur de l’action avec une restitution sonore pointue et énergique. Bel équilibre entre les voix, les effets sonores et la bande originale de Graeme Revell. Seuls les doublages français laissent à désirer, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
- Les interviews (8 minutes) : Les artisans du film s’expriment notamment sur les motivations de ce remake et les différents personnages apparaissant à l’écran. Bonus promotionnel sans intérêt.
- Les bandes annonces (11 minutes) : Valemont, Lawman, The door, Cargo, Killing room, No limit, The experiment.
- Internet : Lien vers le site de l’éditeur.