Synopsis.
Jim Hawkins, un garçon de quinze ans, vit paisiblement avec sa mère dans une ville portuaire. Un jour, il tombe sur un homme gravement blessé, mais il ne peut le sauver d'une mort certaine. L'homme, du nom de Billy Bones, lui remet un orbe précieux qui contient une carte. Celle-ci mène à un
fabuleux trésor de pirates, le légendaire "butin des mille mondes". Le docteur Doppler organise rapidement une
expédition à bord du RLS Legacy, un magnifique galion de l'espace. Jim entreprend ce fantastique voyage comme mousse. Grâce aux conseils bienveillants de son ami John Silver, le charismatique cyborg cuisinier du navire, le jeune garçon devient un talentueux navigateur. Il affronte, avec les autres membres de l'équipage, les supernovas, les trous noirs et les terribles tempêtes du cosmos. Mais il découvre bientôt que son vieil ami Silver est en fait un
pirate qui complote une
mutinerie...
Le destin va lui réserver bien des surprises. Jim va rencontrer dans ses fabuleuses péripéties celui qui deviendra son ami le plus proche. Et les amis ne sont pas toujours ceux à qui l’on pense...
Contexte.
Le dessin animé est sorti en décembre 2002 en France et a du faire face au terrible rouleau compresseur qu'était
Harry Potter et la chambre des secrets. Résultat un petit 3 millions d'entrée contre le triple pour son adversaire le magicien, score plutôt moyen pour un Disney.
D'un point de vue technique et historique.
Ce projet avait germé dans la tête de
Ron Clements il y a 17 ans, mais en raison d'autres projets en cours et d'une technologie ne permettant pas d'obtenir les résultats visuels escomptés, il fut suspendu. Le projet fut repris dans le milieu des années 1990 avec une
réécriture du scénario, les progrés des techniques d'animation le rendant alors réalisable. La
Planète au Trésor a nécessité 4 ans et demi de travail rien que pour la conception. L'animation principale du film a commencé en 2000 et mobilisé jusqu'à 350 artistes, animateurs et techniciens et auguré un grand nombre d'avancées technologiques. "
Ce film marque un grand pas en avant en matière d'intégration de dessins faits à la main et d'éléments d'infographiques. Pour la première fois, nous avons des environnements complets, véritables décors en 3D dans lesquels évoluent les personnages" dixit
Thomas Schumacher, président de WD Feature Animation. On avait pu voir les prémices de cette nouvelle technologie appelée "
Deep Canvas" dans Tarzan (10 minutes de film à peine), ici ce sont les 3/4 du film qui l'utilise. Grâce à l'amélioration de ce moteur il est possible de modifier la luminosité du décor en temps réel et le positionnent de la caméra dans le décor. Du coup pour la séquence du surf solaire, "
la caméra vole et virevolte aux côtés de Jim. Jamais encore nous n'avions eu pu bénéficier d'un tel potentiel" dixit
John Musker.
Critique Subjective.
Avec un Disney, on est en général à l'abri des mauvaises surprises, il y a toujours un gage de qualité. Ce Disney n'échappe pas à cette régle, d'autant plus qu'il repose sur la trame de l'excellent livre de R.L. Stevenson (
RLS , d'où le nom hommage du vaisseau du film : RLS Legacy),
l'île au trésor. Bref, le scénario est classique, sans grosse surprise avec sa dose de gentils gentils, de méchants méchants, de méchants gentils au final et de personnage loufoque (Ben). Ce dessin animé se regarde sans sourciller et l'on passe un agréable moment porté par des images de toute beauté et une bande son percutante. Toutefois pour obtenir le
label Grand Classique Disney il lui manque une dose d'humour plus marqué, une intensité dramatique mieux rendue et des personnages plus charismatiques ( par exemple : John Silver, le capitaine crochet du film est certes convaincant mais fait pâle figure face à son illustre modèle le Captain Crochet de Peter Pan).
Le dessin des personnages secondaires (mi-homme,mi-animaux ou mi-insectes) est en retrait par rapport à celui des personnages principaux ou alors d'un style discutable qui tranche avec la finesse du design global. Mention spéciale aussi à ce design du film qui mélange 70 % de décors/éléments traditionnels issus du 18eme et 30% de décors/éléments futuristes dignes d'un Star Wars, on parle alors de loi dite du "
70/30", recherchée pour ce Disney.
Planète au Trésor = copie du Château Dans le ciel de H. Miyazaki ?
Et oui, c'est à ce dessin animé (re-sorti en salle en janvier 2003) auquel
on pense quasi immédiatement quand Jim débarque sur la planète au trésor et découvre Ben le robot. Comment ne pas faire le
parrallèle entre la forteresse volante du chateau dans le ciel et cette planète ? Les 2 sont secrètes, inhabitées et remplies de végétation luxuriante, renferment un trésor précieux au centre d'un mécanisme complexe et le dernier vestige de leurs époques glorieuses est un
robot...Et si l'on retrace l'évolution du scénario on retrouve les mêmes éléments : des pirates de l'air, un objet magique que seul une personne sait utiliser, qui mène à la planète/forteresse et derriere qui tout le monde court, des personnages principaux assez proches (
Jim/Pazu (petit boulot sans avenir , bricoleur de génie) et les chefs des pirates (
Silver/Grand Ma) gentils et paternels /maternelles), un mélange de décors/éléments traditionnels et futuristes dans des proportions pas loin du "70/30" de la planète au trésor.... troublant..trés troublant...sachant que le dessin animé de Miyazaki date de
1986.
Les bonus, et c'est une surprise ne sont pas à la
hauteur du DVD, certes il y en a beaucoup, mais ils nous laissent souvent sur notre faim et un même bonus
(*) peut apparaitre dans 3 rubriques différentes ce qui donne la désagréable impression de remplissage au détriment de qualité...
(*) par exemple le test d'animation du bras métallique de John Silver ("
test du crochet") apparait 3 fois (menu rubrique Personnages, Animation et Magie de L'animation Disney)... Cela fait un peu beaucoup quand même...
L'autre
reproche principal de ces bonus pourrait être celui ci :
Les gens de disney nous disent
"pour ce film on a du faire cela et relever ce challenge", puis ils nous font croire qu'ils vont nous expliquer comment ils ont fait et puis finalement,
non, on apprend rien, parents comme enfants sont pourtant curieux....
Frustrant.
Un exemple concret ?
Trés simple, ce film mélange décors 3D (calculés par l'ordinateur) et personnages 2D (donc plan). Une des difficultés pour les dessinateurs était de faire évoluer leurs personnages 2D en même temps que la caméra volait autour du décor 3D et donc des personnages qui ne pouvaient pas rester vus sous le même angle. Il y a un bonus qui parle de cela (
fusion monde 2D et 3D-mouvement de caméra). Et bien au lieu de nous montrer quelles techniques les dessinateurs ont employées (travail sur papier, puis ordinateur ?) et bien le contenu du bonus est
"on devait réussir à le faire et on a réussi" (ben oui, on le voit bien qu'ils ont réussi..), mais on vous montre pas "comment"... décevant...
DVD 1 LES BONUS :
1- SCENES COUPEES:
Ce sont sont des mélanges de scène en noir et blanc à l'état d'ébauche et de scènes finalisées et effectivement ne s'avéraient pas indispensables au film ( 6 minutes).
Le prologue original avec Jim adulte, mais jugé pas assez "esprit disney" et remplacé par une version ou l'on découvre Jim enfant et donc plus accessibles aux plus jeunes. Ce qui est une bonne idée vu que le film est assez orienté adulte finalement. (qualité de compression moyenne).
La rencontre de Jim et Ethan (un petit extraterrestre) qui nous montre que Jim souffre encore de l'absence de son père qui les a abandonné tout petit avec sa mère.
La fin alternative avec reconstruction de l'auberge où l'on voit Jim reconstruire l'auberge de sa maman.
2- COULISSES DU TOURNAGE:
L'histoire.
La bande-annonce de la version de 1950 de " L'Île au trésor " de Disney
La galerie de références visuelles (galeries d'images crayonnées)
La Conception graphique.L'école Brandywine (2:25) : reportage sur cette école de peinture trés célèbre du début du 20eme siècle, et dont le style a été emprunté pour les dessins et le rendu du film.
Galerie d'esquisses: peintures et ébauches des personnages et décors du film.
La loi 70/30 (1:39) : Où l'on nous explique l'approche suggérée : 70 % des décors et accessoires viennent du passé et 30 % du futur. Idée de Ron Clements. Ceci dans le but d'éviter de refaire une adaptation se passant au 18eme siècle ou tout à l'inverse dans un univers semblable à celui de Star Wars. Avec cette optique, les spectateurs voient ce qui semble d'abord être un vaisseau du 18eme siècle, puis un examen plus minitieux révèle des fusées et autres détails futuristes...
Les personnages.Galeries d'images et esquisses crayonnées des personnages du film avec 2 gros plans sur :
John silver le "test du crochet" (1:09) : reportage où l'on apprend que pour tester le viabilité du bras métallique de Silver, un test a été fait sur une ancienne animation issue du film Peter Pan et d'une séquence du capitaine Crochet. En remplaçant la main du capitaine Crochet par le bras métallique de J. Silver pour voir si l'émotion etait transmise.
Ben le robot et sa conception en image de synthese (1:02)
L'animation.
John silver et le test du crochet ( même bonus que celui de la rubrique des personnages ci dessus)
Création du docteur Delbert Doppler(1:30) : "80 % homme 20 % chien" comme le rapporte son créateur.
John silver Progression de l'animation (2:27) :
un des bonus les plus intéressants qui permet de voir les différentes étapes d'une scène avant son aspect final. Successivement on voit la scène en story board, puis crayonné basiquement, puis en image de synthèse noir et blanc puis en version finale. Tout ceci afin de tester si le mélange 2D (John silver) et 3D (le bras métalique de Silver) était viable.
Crayonné : mise au point du design et aspect du Captaine Amélia (2:12)
Comparaison entre animation primaire et finale (1:40) : en fait d'animation primaire, il s'agit de la version identique à la version finale mais...en noir et blanc... donc on voit la même séquence se dérouler en haut de l'écran en noir et blanc et en bas de l'écran en couleur. Intérêt de ce bonus ? D'autant plus qu'il n'y a
aucun commentaire sur la différence entre les 2 animations...
Mise en scène.
Palettes des couleurs du film mises en avant dans une galerie d'images.
Composition des plans (1:24) : Révélation qu'il existe un caméra dynamique que l'on ballade dans un décor 3D pour voir comment va se dérouler la scène et où on doit placer la caméra. Hélas pas d'exemple concret encore une fois...
Découverte de la planète au trésor (2:10) : Explication en version animation de synthèse primaire de cette scène et des portails temporels. Assez brouillon dans l'ensemble.
L'éclairage (1:13) : Révélation et démonstration de l'existence d'un moteur informatique "Deep Canvas" capable de gérer des éclairages différents (jour,nuit) sur un décor 3D. Exemple à l'appui.
La musique.
Video clips musicaux de la chanson du film :
" I'm still here " par John Rzeznik (4:22)
" Un Homme libre " par David Halliday (version francaise de i'm still here) (3:22)
Scènes coupées.
Idem Rubrique principale Scenes Coupées
Fusion des mondes 2D et 3D.
Mouvement de caméra (1:42) : Comment faire cohabiter des personnages en 2D dans des décors en 3D. Exemple sur la scéne de travelling sur le pont du bateau. Malheureusement aucune explication sur les techniques réelles utilisées pour obtenir le résultat montré.
Effets d'animation (1:19) : Gros plan sur les animations des voiles du bateau, des canons laser et du trou noir. On ne fait que revoir les scènes du film plus ou moins isolées, mais sans aucune explication concrète ou élaboration des effets spéciaux...
Le vaisseau Legacy :
3 séquences en 3D qui permettent de se déplacer dans toutes les pièces du bateau (de la vigie à la salle des machines). Belle modélisation.
Jeu chasse au trésor : jeu interactif en 3D dans le RLSLegacy où il faut retrouver les cartes au trésor présentes dans chaque décor du bateau (si quelqu'un peut m'aider...je suis perdu...)
Visite nautique (9:28) : visite en 3D du décor du bateau RLS Legacy où chaque partie du bateau est expliquée d'un point de vue fonctionnel (la vigie pour observer, etc...). Un peu longuet dans l'ensemble.
Visite technique (10:13) : visite en 3D du décor du bateau RLS Legacy où chaque partie du bateau est expliquée d'un point de vue technique de la réalisation (70 % de techniques traditionnelles et 30% numériques). Un peu longuet dans l'ensemble, la aussi.
3- AVENTURE INTERGALACTIQUE:
Le vaisseau Legacy (idem ci dessus dans fusion des mondes 2d et 3d)
Disneypedia (12:10) : Encyclopédie animée sur tout ce qui concerne les pirates et leur histoire. Assez bien fait pour les petits (et les grands... ;) ).
La Magie de l'animation Disney (ou la magie du fourre tout disney) (14:30) : Reportage commenté par l'entrainant Roy Edwards Disney censé nous présenter les
secrets de l'animation Disney mais qui ne fait que mettre
bout à bout des bonus dèja vu ailleurs dans le dvd : Le Test du Crochet (pour ce qui aurait réussi à le rater...), John silver et la progression de l'animation et les scènes coupées (qu'est ce que cela vient faire la ??!). Le seul reportage "inédit" concerne celui sur les sculptures des personnages pour les modéliser en 3D (en particulier John Silver). Et le bonus se termine sur Roy Edwards Disney qui nous vante les mérites d'un livre expliquant les coulisses des films disney et nous conseille fortement de l'acheter.... euh...c'était pas l'objet de ce bonus ?
La Musique :Video clip musical de la chanson du film : " I'm still here " par John Rzeznik (4:22), idem bonus La musique...
4- COMMENTAIRES AUDIO:
Par Roy Conli (producteur), John Musker et Ron Clements (co-scénaristes et co-réalisateurs). Commentaires audio classiques mais d'assez de bon entrain , qui nous révelent les dessous anecdotiques de l'histoire et de la réalisation. Par exemple, on apprend que Musker et Clements ont une tradition : celle d'
apparaitre dans leurs dessins animés (un indice, c'est la 1ere scène ou Jim et Doppler arrivent sur le spatio port) comme le faisait Hitchock dans ses films.
Toutefois ce commentaire audio se
distingue des autres par le fait que des
bonus apparaissent en plein cours du film avant de laisser le film poursuivre son cours. "Chouette", se dit on ! Ceci est une bonne idée à la base, sauf que ces bonus on les a déjà vu de façon isolée et spécifique dans le menu des bonus... Résultat on subit une "
retape" qui oblige à passer au chapitre suivant à chaque fois que le film est interrompu. Bien sûr si l'on a pas vu ces bonus avant, cela permet de tout voir ou presque en suivant le commentaire audio, mais est ce bien là son but original ? bref à vous de voir.
DVD 2 : L'ILE AU TRESOR.
Il s'agit du film tourné par Disney en 1950 et beaucoup plus fidèle au livre de R.L. Stevenson. Tourné en technicolor à l'époque, le film a bien été restauré pour ce dvd, les couleurs sont assez vives mais gardent le grain de l'époque. On notera quelques défauts de compression visibles dans les noirs. La bande son est une bande son stéréo 2.0 correcte sans plus. Du point de vue critique subjective, ce film se regarde avec grand plaisir et nous permet de retrouver notre âme d'enfant.
Note subjective : 4/5
Précisons que ce dvd n'est présent que dans la version double Collector ainsi que le livre L'île au trésor de R.L. Stevenson.
Conclusion : Un film trés agréable à regarder en famille, petits comme grands, servi par de superbes images et d'excellentes pistes sonores mais avec des bonus d'un intêret moyen. Dommage le top de la rédaction n'était pas loin...