L'empire de la passion

Titre Original
Ai no borei
Genre
Pays
Japon (1978)
Date de sortie
jeudi 1 mai 2003
Durée
108 Min
Réalisateur
Producteurs
Argos films - Oshima productions
Scénaristes
Nagisa Oshima
Compositeur
Toru Takemitsu
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Edition prestige
Label
Zone
2
Durée Film
108 min
Nb Dvd
1


L'histoire

Dans un village isolé du Kanto, en 1895 pendant l'ère Meiji, Seiki mène auprès de son mari Gisaburo, conducteur de pousse-pousse, une existence paisible. Mais elle succombe aux avances empressées du jeune et beau Toyoji, et leur passion, aussi charnelle qu'inattendue, les conduit au meurtre de Gisaburo qu'ils jettent dans un puit. Mais le fantôme du mort viendra hanter les nuits du couple criminel.

 



 

 

Critique subjective

 

Oshima

Oshima Nagisa est l'une des figures les plus connues du cinéma japonais. Après avoir été assistant de réalisateurs comme Oda Hideo et Nomura Yoshitaro durant une période de 5 ans, il passe lui même à la réalisation en 1959 avec "Le quartier de l'amour et de l'espoir". C'est avec son second film, "Contes cruels de la jeunesse" qu'Oshima rencontre un certain succès. Il y aborde l'un de ses thèmes favoris: la désillusion de la jeunesse dans le Japon de l'après-guerre. Oshima réalise "Nuit et brouillard au Japon" dont la distributions se voit interrompue par la compagnie cinématographique Shochiku,  à cause des prises de positions politiques du réalisateur. Celui-ci continue de tourner grâce à sa propre maison de production qu'il fonde en 1965, et ce jusqu'en 1972, période durant laquelle il produit une dizaine de films plus personnels, comme "la cérémonie", une critique acerbe de la société japonaise ou "la pendaison", un réquisitoire contre la peine de mort. Au terme de cette période, il pense abandonner le cinéma. Survient alors la rencontre avec le producteur français Anatole Dauman, grâce auquel il réalise "l'empire des sens" en 1976, qui sera l'un de ses plus grands succès internationaux. Suivent "l'empire de la passion" (1980), puis "Furyo" (1982). En 1999, Oshima revient au cinéma, après de longues années d'absence avec Tabou, qui traite de l'homosexualité chez les samouraïs, avec Takeshi Kitano.

 

 

L'empire de la passion

Alors qu'il venait d'achever "l'empire des sens", en 1976, le réalisateur Oshima reçut un livre de la part d'un auteur inconnu, Itoko Nakamura, intitulé "Takashi Nagatsuka -Trois générations pour rendre une terre fertile". Cet ouvrage se voulait un vaste portrait de l'écrivain Nagatsuka. Oshima y remarqua l'évocation de l'affaire du meurtre du pousse-pousse Gisaburo. Nakamura avait rassemblé les éléments du dossier de cette affaire qui motivait grandement Nagatsuka. Le cinéaste fut intéressé car le scénario auquel il travaillait, se situait à quelques lieues et quelques années près, dans le même univers. "Mon personnage principal, au lieu d’être un pousse-pousse, était le charretier, surnommé l’ours-ogre, qui défraya la chronique des faits divers de tous les journaux japonais en 1926. Pour décrire les souffrances endurées par de pauvres paysans assoiffés d’amour, mon sujet se trouvait en fait très proche de celui de Nakamura. Aussi, ai-je d’abord envisagé d’introduire l’assassinat de l’homme au pousse-pousse dans mon propre scénario, mais de jour en jour les personnages du manuscrit se sont imposés à moi jusqu’à investir le récit tout entier. Finalement, je me suis décidé, j’ai écrit à Itoko Nakamura et obtenu son accord pour porter à l’écran une partie de son ouvrage" déclarait le réalisateur dans la revue Positif, en 1978.

 

 

Une histoire sombre

En dépit d'un titre similaire à celui de "l'empire des sens", "l'empire de la passion" ne constitue pas en soi une suite à la sulfureuse histoire de Sada, mais se trouve être simplement une nouvelle réalisation d'Oshima dans laquelle le réalisateur aborde encore les thèmes de la passion, du désir et de la culpabilité, et porte à nouveau à l'écran pour le rôle principal, le comédien vedette de "l'empire des sens",  Tatsuya Fuji. Les deux films sont à rapprocher dans le sens où tous deux parlent "d'un homme et d'une femme qui n'hésitent pas à confondre leur existence réelle avec leurs pulsions sexuelles". Si "l'empire des sens" se déroulait presque exclusivement en intérieur, "l'empire de la passion" est surtout tourné en décors naturels. C'est dans le milieu rural de cette campagne japonaise de la fin du siècle dernier que prend place cette histoire d'amour et de meurtre, enrichie d'une incursion dans le surnaturel. Les deux amants adultérins, Seki et Toyoji se voient tourmentés par le spectre du mari assassiné. C'est une âme perdue, triste et confuse qui revient visiter Seki, à l'opposé des esprits vengeurs de l'art traditionnel japonais. Par une mise en scène très efficace, Oshima filme l'angoissante dérive des deux amants, le sentiment de culpabilité obsédant de Seki, sans cesse tourmentée par la conséquence de ses actes, son fantôme de mari, et un inquiétant officier de police, personnage au tempérament comique. «Sur cette sombre histoire, dont les images sont constamment magnifiques, passe un souffle que l’on pourrait qualifier de shakespearien si l’œuvre d’Oshima n’était aussi profondément japonaise... film tragique, film cruel, dont la beauté nous atteint comme par irradiation» lisait-on dans Le Monde. Récompensé à Cannes pour sa mise en scène, "l'empire de la passion", n'a pas la même intensité que "l'empire des sens", mais demeure néanmoins un film à découvrir.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.66:1


L'image comme le son a subi un procédé de restauration. Le résultat est assez convainquant pour un film de cet âge. Sans problème de taches ou griffures, l'image est bien définie, on n'y décèle à peine quelques problèmes liés à la compression. On note toutefois un fourmillement dans les arrières plans. Les couleurs s'en sortent plus difficilement. Un majorité de scènes étant filmées dans des ambiances brumeuses ou dans la pénombre, on a pour résultat une image assez granuleuse par moments, et des couleurs aux nuances assez grossières.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
1.0
Japonais
1.0


Cette édition de "L'empire de la passion" bénéficie d'un son restauré. De qualité identique à celle de "l'empire des sens", les deux pistes française et japonaise, en mono, sont très claires, aux dialogues bien détachés, sans problème de souffle. La version originale intègre plus d'informations sonores de par son enregistrement en direct, intégrant mieux les dialogues aux sons d'ambiance. Pour l'anecdote, dans la version française, l'officier de police est doublé par le comédien Guy Pierrault, qui prêtait sa voix au lapin Bugs Bunny.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
53 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


Sur le tournage (38mn38)

Documentaire constitué d'interviews d'Yusuke Narita, assistant sur le tournage de l'empire de la passion, de Koji Wakamatsu, producteur exécutif de l'empire des sens, et Sai Yoichi, premier assistant d'Oshima sur l'empire des sens. Souvenirs de tournages, anecdotes, ce documentaire fait suite à celui intitulé "l'histoire du film", bonus de "l'empire des sens".

 

 

Le cinéma érotique au Japon (15mn)

Cine eros made in Japan

Roland Lethem (réalisateur), Jean Vialat (programmateur) et Tony Rains (Journaliste) parlent, dans ce  documentaire, du développement du cinéma érotique au Japon, qui atteignait la moitié de la production cinématographique japonaise dans les années 60, ce qui signifiait plus de cent films par an. Ils évoquent la période des romans pornos de la Nikkatsu, vivier de réalisateurs et d'acteurs, ou encore les pink films de la Wakamatsu. On y apprend que ces films érotiques étaient très prisés par les milieux d'extrême gauche, qui y voyaient une symbolique révolutionnaire.

 

Crédits

 

Arte video

Bandes annonces de:

- Le tambour

- La planète sauvage

- Paris Texas

 

Livret

Un livret de 20 pages, richement illustré, accompagne le DVD. On y trouve:

 

- De l'Empire des sens à l'Empire de la passion

Entretien réalisé à Paris le 1er février 1978 par Michael Henry et publié dans la revue Positif en mai 1978 (interprète Hayao Shibata).

Elément le plus important et le plus intéressant de ce livret. Oshima y parle des circonstances de la naissance de "L'empire de la passion", de la filiation entre les deux films du coffret. Oshima analyse quelques éléments de "L'empire de la passion" et parle de ses inspirations.



- L'extrait d'une lettre de Volker Schlöndorff à Anatole Dauman

Dans laquelle le cinéaste exprime son enthousiasme pour "L'empire de la passion"

 

- la fiche du film

 

- les biographies des intervenants

 

- la filmographie d'Oshima

 

La quasi-totalité du contenu de ce livret est disponible en ligne sur le site d'Arte.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
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