Salam cinéma

Genre
Pays
Iran (1995)
Date de sortie
mardi 6 mai 2003
Durée
71 Min
Réalisateur
Producteurs
Green Film House
Scénaristes
Mohsen Makhmalbaf
Compositeur
Sharhdad Rohani
Format
Dvd 9
Site Internet
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Persan
Non
Non
Non
Anglais
Oui
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
71 min
Nb Dvd
1


L'histoire

 

À l'occasion du centenaire du cinéma, le réalisateur Mohsen Makhmalbaf passe une annonce dans la presse afin de recruter des comédiens pour son nouveau film. Le jour du casting, c'est l'émeute, 5000 personnes se présentent pour participer aux auditions. Le réalisateur teste alors les capacités de dizaines d'acteurs et actrices novices, désireux d'entrer dans le monde du cinéma, au cours d'un casting drôle et cruel. Cinéma direct dans lequel chaque participant joue son propre rôle.

 

 

 

 

Critique subjective

 

 

Un film sur le cinéma

Après avoir d'abord été un cinéaste très engagé politiquement, à une époque où il tournait des films de propagande islamiste, Mohsen Makhmalbaf remet en cause son engagement dans un second temps avec des films comme "le cycliste" et "la noce des bénis". Avec "Salam cinéma", le réalisateur de "Kandahar" en est à sa troisième période, celle de la réflexion et des interrogations sur le 7ème art, amorcée avec "il était une fois le cinéma" en 1992. "Bienvenue dans votre propre film" annonce Makhmalbaf aux participants. Dans ce film tourné à la façon d'un documentaire, où la fiction et la réalité s'entremêlent, Mahmalbaf se met lui-même en scène et endosse le rôle d'un personnage cruel qui au cours de ces auditions, met à nu les comédiens amateurs, leur ordonnant de rire, de pleurer, de se livrer totalement, le long d'un casting violent, à la limite de l'humiliation. "Le cinéma est cruel", insiste-t-il lors du tournage, aux jeunes filles poussée à bout, pour lesquelles la magie du cinéma s'efface devant une dure réalité.

 

 

Une réflexion sur le pouvoir

Salam cinéma dépasse largement le cadre d'un film traitant du cinéma, et pose surtout les bases d'une réflexion sur les rapports entre le pouvoir et la société. L'autorité, c'est le réalisateur despotique assis derrière son bureau, intimant ses ordres froidement, sans état d'âme. La société, ce sont les candidats au casting, qui se soumettent sans discuter aux règles qui leur sont dictées, tout en restant à l'intérieur du rectangle tracé à la craie sur le sol, dans les limites strictes imposées. Par les ordres intimés, les situations imposées, Makhmalbaf pousse ses candidats à la révolte. C'est par un tel dispositif que l'on peut observer ainsi les réactions, les résistances et la contestation naissante. Makhmalbaf va plus loin encore lorsqu'il place deux jeunes filles dans la situation du directeur de casting. Nouvellement investies du pouvoir, elles se mettent alors à faire subir aux autres ce qu'elles-mêmes viennent d'endurer. "Ce film se veut une étude anthropologique de la société iranienne", pour reprendre la préface de Mahmoud Chokrollahi

 

 

Pour en savoir plus…

 

Le cinéma iranien

C'est paradoxalement avec l'arrivée au pouvoir de l'Ayatollah Khomeiny en 1979 que le cinéma iranien acquiert une légitimité aux yeux des religieux. Avant la chute du Shah, le 7ème art, considéré comme blasphématoire, était décrié par les mollah qui refusaient toute représentation figurative. Mais Khomeiny, convaincu de l'utilité de l'image à des fins de propagande, s'empare de cet art qui se voit fixé des règles strictes en accord avec la révolution islamique. La production cinématographique, qui avait atteint son niveau le plus bas (4 films en 1979), remonte progressivement, pour se stabiliser autour d'une centaine de films par an au début des années 90. Le cinéma iranien voit alors l'émergence de réalisateurs qui, pour contourner les exigences d'une censure impitoyable, développent un style qui fera sa spécificité, et dont Abbas Kiarostiami s'affirme comme l'un des chefs de file, avec Mohsen Makhmalbaf. Ces cinéastes s'attaquent à des sujets tabous et se mettent à bousculer les interdits. De plus en plus projeté dans les festivals, le cinéma iranien acquiert une reconnaissance internationale lorsqu'en 1997 Kiarostami obtient la Palme d’or pour "Le Goût de la cerise". Ce pays est une véritable pépinière de jeunes talents dont la nouvelle génération s'enorgueillit de noms comme ceux de Samira Makhmalbaf, prix du jury en 2000 à Cannes, ou Bahman Ghobadi, qui obtient la caméra d'or la même année avec "un temps pour l'ivresse des chevaux".

 

Le réalisateur Mohsen Makhmalbaf

Né le 29 Mai 1957 à Téhéran, dans un quartier pauvre, Mohsen Makhmalbaf est cinéaste, écrivain et militant. Il est également un pur produit de la révolution islamique dont il est paradoxalement, le critique le plus implacable. Cinéphile boulimique, il est fasciné par l'art et l'image. Aucun festival ne lui résiste et ses films ont, pour la plupart, remporté un grand succès public et critique en Iran.

A l'âge de 15 ans, il quitte le lycée pour travailler afin de subvenir aux besoins de sa famille. En 1974 alors qu'il a 17 ans, il s'engage dans la politique. Il est pris dans l'attaque d'un convoi de police. Emprisonné pendant plusieurs années il est libéré au moment de la révolution islamique en 1979. Makhmalbaf se met à réaliser des films de propagande pour le régime religieux dont il est un ardent défenseur, et dirige le Centre artistique islamique du théâtre. Sa découverte du cinéma va progressivement lui apporter une indépendance de ton. Makhmalbaf tourne alors des films dans lesquels peut s'exprimer une pensée libérée de son dogmatisme. Mohsen Makhmalbaf est aujourd'hui l'un des cinéastes et écrivains les plus populaires de son pays.

 

 

Un dernier mot

La sortie en DVD de la collection mk2 découverte Iran est une occasion inespérée de découvrir un cinéma différent, de s'envoler vers d'autres horizons. Complété par des suppléments très riches, en particulier l'incontournable documentaire "Close up, long shot" de Moslem Mansou et Mahmoud Chokrollahi, "Salam cinéma" est un DVD dont le thème principal est: le cinéma vérité, le cinéma direct. Tout simplement à voir sans hésitation.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.66:1


Le traitement de ce film a bénéficié de toutes les attentions, et le résultat est une image remarquable, sans fourmillement, de bonne tenue, précise. La plupart des scènes sont tournées en intérieur, avec un éclairage réduit, ce qui donne une image aux arrières plans dans la pénombre où de très légers soucis de compression sont perceptibles.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Persan
1.0


Une seule piste audio est disponible, la version originale en persan, sous-titrée au choix en français ou en anglais. Sans être exigeant envers un film tourné à la manière d'un documentaire, avec un son en prise directe, on peut constater que la piste sonore proposée dans son format d'origine en mono, est claire, bien dynamique, et ne souffre d'aucun problème.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
108 min
Boitier
Amaray


Il faut saluer le superbe effort de la part de l'éditeur qui, dans le but de nous faire découvrir le cinéma iranien, a non seulement le mérite de proposer des chefs-d'œuvre méconnus, documentés par diverses interviews, mais surtout, de doter chaque DVD, en complément de programmes, de plusieurs courts-métrages, occasion unique de pouvoir découvrir quelques exemples de la production cinématographique de ce pays, dans lequel chaque année, plus de 450 courts-métrages voient le jour.

 

Préface de Mahmoud Chokrollahi (2mn17)

En introduction au film, ce mini commentaire en français est illustré d'images de Salam cinéma. Analyse intéressante qui éclaire le spectateur sur le propos du réalisateur et situe Salam cinéma dans l'œuvre de Makhmalbaf, qui pose ainsi les bases d'un nouveau genre qui sera suivi par toute une génération de jeunes cinéastes. Ce film se veut une "étude anthropologique de la société iranienne, c'est le miroir d'un rêve brisé dont l'oubli tente d'effacer les traces".

 

Documentaires:

 

Close up, long shot vostf (43mn39)
de Moslem Mansou et Mahmoud Chokrollahi

En 1991, Abbas Kiarostami tournait un film intitulé « Long shot», dans lequel il reprenait la véritable histoire de Hossein Sabzian, un fou de cinéma qui s’était fait passer pour le réalisateur Mohsen Makhmalbaf auprès d’une famille aisée, afin de lui soutirer de l’argent. Ce fait divers avait conduit Sabzian en prison. Dans le film de Kiarostami, Sabzian tenait son propre rôle.

C’est ce singulier personnage que Moslem Mansou et Mahmoud Chokrollahi ont retrouvé quelques années plus tard, et à qui ils consacrent ce documentaire intitulé «close up, long shot», qui s’inscrit comme une suite ou un complément au film de Kiarostami. Durant ces 45mn, les auteurs tentent de cerner la personnalité de ce cinéphile passionné, en lui donnant la parole et en interviewant ses proches et ses relations. "J'ai gâché ma vie par amour pour le cinéma" explique Sabzian, "Quand je regarde un film, j'y disparais en fondu, j'atteins les profondeurs de l'image, je m'y noie, et peut-être… que je m'y perds". Sabzian a découvert très tôt le cinéma. Tout jeune, à Ispahan, il séchait les cours afin de s'enfermer dans les salles obscures, malgré la réprobation de ses parents. On sent encore l'émerveillement de l'enfant chez cet homme brisé qui en agissant, ainsi, dit avoir prouvé son amour pour le cinéma, "par cet acte irrationnel (…) j'ai pu concrétiser un de mes rêves, j'étais Makhmalbaf pendant quatre jours". Emouvant documentaire sur les interrogations d'un homme mélancolique qui a gardé intacte sa passion du cinéma.

 

Stéphane Goudet, maître de conférence à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne (9mn41)

A propos de Salam cinéma

Commentaire intéressant au cours duquel l'intervenant propose son analyse du film, et livre quelques pistes de réflexion et relève les questions posées dans Salam cinéma qui met en place les conditions d'une révolte. Le commentateur évoque également les liens entre l'œuvre de Makhmalbaf et celle de Kiarostami

 

 

Courts-métrages iraniens:

 

Qu'est-ce qu'il voit vostf 1999 (8mn50)

de Fima Emami

Court-métrage sans parole qui dresse le portrait d'un ancien qui sert de modèle pour des artistes, peintres et sculpteurs, dans un pays où cette activité est interdite aux jeunes, hommes ou femmes.

Présenté au Festival Molodist de Kiev, 1999
Primé au festival d’Unica, 1999

 

Le Candidat vostf 1999 (14mn57)
de Mohammed Shirvani

Inlassablement, une mère cherche une candidate au mariage pour son fils qui termine son service militaire. Cette femme aborde des jeunes filles et les questionne à l'entrée d'une université. Les jeunes filles rencontrées qui sont en général méfiantes et refusent l'idée d'un mariage arrangé, donnent une image de la société iranienne d’aujourd’hui.

Grand Prix du Festival international du documentaire de Marseille, 2000

 

 

Bande-annonce du film (1mn07)

 

 

Bandes-annonces de la collection MK2 Découvertes

 

Dans la collection Iran:

-Gabbeh

-Le silence

-La pomme

-Salam cinema

 

Dans la collection Asie:

-Goodbye south goodbye

-Cure

-Made in Hong Kong

 

Dans la collection filmes cultes:

-Taxi blues

-Le mur

-Meurtre dans un jardin anglais
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
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