Restless

Bien qu’en phase terminale d’un cancer, la jeune et jolie Annabel Cotton est animée d’un amour profond de la vie et de la nature. De son côté, Enoch Brae a cessé d’avoir envie de faire partie du monde depuis que ses parents sont tragiquement morts dans un accident.

Gus Van Sant est un réalisateur atypique qui aime explorer les méandres de la nature humaine. Cette fois-ci, avec « Restless », il nous emmène au bord de l’existence, en suivant les pas d’Anabel une jeune femme atteinte d’un cancer en phase terminal et d’un jeune homme dont les parents sont morts tragiquement. Le réalisateur suit la rencontre de ces deux êtres amoureux de la vie et blessés de l’existence. Avec un sens unique de la mise en scène, une qualité indéniable dans le montage de son film, Gus Van Sant fait preuve une fois de plus de ses véritables qualités d’observateur des âmes en peine. Avec une volupté évidente, le réalisateur donne une grande leçon de cinéma. En toute simplicité, il imprime sa marque de fabrique et dépeint les relations de ces personnages avec une véritable tendresse pour mieux entrainer son public.

Le scénario d’ailleurs sur lequel se repose le réalisateur sait éviter les clichés du genre et entraine au contraire le spectateur dans une exploration innocente de la vie aux abords de la mort. Sans jamais sombrer dans les travers du genre mélo, le scénario de Gus Van Sant ne s’enlise pas dans une réflexion spectaculaire, mais au contraire, sert son sujet par une exploration sans or, ni diamant. En toute simplicité, le scénario se veut une ode à la vie par une réflexion sur le deuil et sur la mort.

Pour cela le réalisateur se repose sur une distribution particulièrement en phase avec ce qu’il voulait retranscrire. Notamment le jeune Henry Hopper (Kiss and Tell), fils de Dennis Hopper, qui rayonne littéralement dans ce personnage de jeune homme un peu lunaire qui décide instinctivement de faire un pied de nez à la mort en faisant vivre à la jeune fille une fin de vie particulièrement réussit. Le duo qu’il forme avec la belle et jolie Mia Wasikowska, l’héroïne de « Alice aux pays des merveilles » de Tim Burton est d’une grande tendresse et particulièrement bien inspiré. La comédienne fait preuve d’une véritable fraîcheur pour entrainer le spectateur dans les réflexions de la réalisation.

En conclusion, « Restless » de Gus Van Sant vient une fois de plus confirmer toutes les qualités de mise en scène du réalisateur. Celui-ci offre une réflexion sur la vie et la mort, tout en poésie et en tendresse. Le metteur en scène se repose sur un duo remarquable : Mia Wasikowska et Henry Hopper.

Un peu granuleuse, l'image qui vient servir cette nouvelle oeuvre de Gus Van Sant, n'est toutefois pas sans qualité. Les couleurs sont impeccables et les contrastes donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Un traitement important pour un film qui repose particulièrement sur les plans soignés appréciés du réalisateur. 

Une piste 5.1 particulièrement jouissive. L’ambiance est un peu discrète mais la dynamique du film profite agréablement du système. Un véritable moyen de découvrir autrement, ce film. La spatialisation est étonnante de qualité.

Des scènes coupées viennent agrémenter la section bonus, un making of complet agrémenté d'interviews de l'équipe qui reviennent sur les dessous d'un tournage et sur la reflexion d'un réalisateur. Puis, et ce sera certainement la meilleure idée de cette édition, les commentaires audio de l'équipe et particulièrement du réalisateur.