Le petit Poucet

Jean et Jeannette sont un couple de bucherons que la famine pousse au désespoir. Ne pouvant élever leur sept enfants, ils décident de les abandonner dans la forêt. Mais le dernier, Poucet surprend la conversation et ramasse en secret des petits cailloux qu’il va semer pour pouvoir retrouver le chemin du foyer. Les aventures du plus jeune de la fratrie ne font alors que commencer.

Les adaptations de contes de Perrault font toujours un peu trembler le commun des spectateurs, surtout lorsque l’on voit les désastreuses adaptations de « La belle aux bois dormants » que j’avais eu le plaisir de chroniquer au début de ma carrière sur votre site préféré. Une version assez proche du niveau zéro de l’élitisme artistique. Mais ici, l’un des contes de Perrault les plus célèbres trouve, finalement, une version pleine de poésie, qui évite surtout le burlesque toujours fréquemment utilisé dans les réalisations de contes enfantins mais qui ne font que desservir l’histoire d’origine. On a pu le voir avec l’adaptation de « Blanche Neige » de Tarsem Singh, avec Julia Roberts, qui tente, semble-t-il, vainement de traiter le conte sous une forme burlesque pour un résultat très en dessous de ce que l’on pouvait espérer. De son côté l’adaptation plus gothique de Rupert Sanders avec Charlize Théron sort son épingle du jeu en donnant une vison certes plus sombre, mais plus en accord avec le conte d’origine des frères Grimm.

Ici le choix de la poésie prime sur celui de la « rigolade », même si des traits d’humour ne sont pas oubliés. N’oublions pas que le conte s’adresse tout de même aux enfants ! Et dès le départ, on sent que l’adaptation ne fera pas dans le n’importe quoi, mais qu’elle s’attachera au contraire, à montrer les difficultés du couple de bucheron, la maturité du petit dernier et sa détermination pour sauver ses frères, mais aussi et surtout pour sauver sa famille d’une famine qui les ronge chaque fois un peu plus.

Les acteurs, à commencer par le jeune Titoyo qui vit sa popularité à l’époque grandir d’un seul coup, offrent des compositions suffisamment sobre pour ne pas sombrer dans le ridicule d’usage. Jean-Pierre Marielle est tout bonnement remarquable dans le rôle de l’ogre assoiffé de chair humaine, particulièrement lorsqu’il s’agit de jeunes enfants.

En conclusion l’adaptation de ce conte de Perrault est brillante en bien des points à commencer par la qualité de la mise en scène et du jeux des acteurs qui évite de justesse la caricature, pour notre plus grand plaisir.

Malheureusement, le,bonheur de la sortie en DVD de ce petit chef d'oeuvre méconnu ne se sera pas suivit d'une glorieuse image. En effet l'âge du film se laisse trahir par des couleurs parfois fadasses notamment dans le palais royale, où les blancs sont présent en force. A l'image des gros plans de la reine Marie Laforet. 

Une piste 2.0 qui suscite une grande déception, car malgré tous les efforts, le son est très crachotant et la mise en ambiance est assez difficile à tenir. On regrette que l'éditeur n'ait pas préfére un traitement de remasterisation plus large !

Des bonus qui jouent clairement la carte de la nostalgie avec un making of de 27' qui se veut une succéssion d'nterview des membres de l'équipe qui reviennent quarante années après sur les conditions de ce tournage et sur le rergard qu'ils peuvent avoir sur ce film méconnu du cinéma français pour enfant.

Puis un reportage  de 15' parfaitement inspiré sur l'auteur du conte Charles Perrault et sur les conditions dans lesquelles il a ecrit l'histoire de ce jeune garçon qui tente de sauver sa famille de la famine.