Camille a 16
ans lorsqu’elle rencontre Eric. Ils s’aiment passionnément et Camille donne
naissance à une fille. 25 ans plus tard
Eric quitte Camille pour une femme plus jeune. Le soir du 31 Décembre
Camille se trouve soudain renvoyé dans
son passé. Elle a de nouveau seize ans, elle retrouve ses parents, ses amies
son adolescence et Eric. Va-t-elle fuir ou tenter de changer son passé ?
Va-t-elle l’aimer à nouveau alors qu’elle connait la fin de leur
histoire ?
De l’autre
côté de l’atlantique, on a vu souvent des films traiter du saut dans le passé,
qui fait revenir le héros aux années chéries du lycée et parfois même du
collège. En France, le phénomène est plus rare, il y a bien cette expérience
télévisuelle l’année passée où des parents retournaient au collège, mais rien
qui ne ressemble tout à fait à « Camille redouble » de Noemie
Lvovsky.
Car la
comédienne qui a le vent en poupe depuis « Les beaux gosses » de Riad
Satouf, n’en n’est pas à son premier coup d’essai, bien au contraire.
« Camille Redouble » est son cinquième long métrage. Elle qui n’avait
pas tourné depuis 2007 ; a prit la paris difficile non seulement de
raconter une histoire complexe, où une jeune fille revient à l’année de ses 16
ans et doit se demander ce qu’elle peut bien y faire, pour changer les douleurs
qui ont parcouru le reste de son existence ou bien en profiter pour vivre une
autre histoire ? Doit-elle se refuser à celui avec qui elle a vécu pendant
de nombreuses, jusqu’à ce que cela finisse par un adultère, ou alors doit-elle
plonger à nouveau son regard dans ses yeux et se laisser aller ? Mais
aussi en jouant le rôle principal.
Et la
comédienne s’en tire haut la main avec une œuvre certes, un brin minimaliste,
par rapport aux comédies américaines et leurs moyens démesurés, mais ici, la
réalisatrice a préféré s’intéresser à un
cheminement plus complexe, et en même temps peut-être plus terre à terre, comme
l’idée d’une nouvelle chance que l’on pourrait mettre à profit pour sauver la
vie de ses parents, une nouvelle possibilité de réécrire son histoire pour
effacer les peines du présent et donc forcément du futur. L’actrice
réalisatrice ne s’embrasse pas de détails trop encombrant et cela se voit dans
son jeu.
La comédienne
ne cherche pas le mimétisme absolu, elle préfère au contraire une gestuelle
plus discrète, un langage plus retro et surtout l’utilisation d’accessoires qui
ne seront pas sans rappeler de grands souvenirs à une génération de
quarantenaires : Le walkman Cassette, le magnétophone et son micro, et
ainsi de suite, jusqu’à la bande son qui rappelle de grands moments de
« boum », même si parfois certains morceaux ne sont pas forcément de
l’époque dans laquelle se situe l’action.
La mise en
scène de Noémie Lvovsky brille par sa simplicité, par une volonté assumée ou
pas d’entrainer le spectateur dans une sorte de valse nostalgique, où le jeu se
distingue par une sorte de naturelle parfois décalé par rapport à ce que l’on a
l’habitude de voir. Ici on ne se prend pas forcément au sérieux, on ne fait pas
briller le rubik’s cub, on sort un walkman un peu usé. On ne parle pas de
musiques ou de voitures, non on laisse les accessoires habiller l’action, pour
pourvoir ouvrir la porte aux sentiments.
En conclusion,
« Camille redouble » est une œuvre simple et efficace, ou le naturel
des comédiens, comme de la réalisatrice rend crédible et attachant l’ensemble
des personnages du film, avec au passage une réflexion sur la vie, la mort,
l’amour et la haine, lorsqu’une seconde chance vous ait proposée.