Des filles, encore des filles

L'histoire

Ross Carpenter (Elvis Presley) est pêcheur le jour et chanteur la nuit, dans un cabaret où il retrouve sa petite amie Roby. Il apprend que ses parents adoptifs doivent déménager pour des raisons de santé, et vendre leurs bateaux. Ross voit ainsi disparaître son logement et son gagne pain. Il décide de travailler d'arrache pied en pêchant et en chantant le soir afin de pouvoir racheter son bateau alors qu'une idylle s'installe entre Ross et Laura, sa nouvelle petite amie.

 

 

Critique subjective

 

Entre 1957 et 1969, le roi du rock'n roll, Elvis Presley enchaîne les tournages, pour apparaître en vedette dans une trentaine de films. En 1962, il tourne "Girls! Girls! Girls!", ou "Des filles, encore des filles" dans la version française sous la direction de Norman Taurog. Ce vétéran du cinéma (il affiche un impressionnant palmarès de près de cent vingt longs et courts métrages) réalise près de neuf films avec Elvis dont Le Tombeur de ces Dames. Il est l'un des metteurs en scène les plus complices du King: ils débutent ensemble en 1960 sur GI Blues et leur collaboration s'achève huit ans plus tard avec Live a Little, Love a Little.

 

Ce film au titre racoleur film raconte l'histoire de Ross Carpenter, pêcheur le jour et chanteur la nuit, se battant pour remettre la main sur le voilier de son père. Mais le navire ne cesse de changer de propriétaire, et les espoirs de Ross s'envolent. Ross Carpenter est une énième déclinaison, cette fois-ci dans la peau d'un marin-pêcheur, du personnage incarné par Elvis au cours de sa carrière cinématographique, celui d'un garçon sympathique, travailleur, doué pour la chansonnette, et surtout beau gosse, tombeur, devant lequel les filles succombent sur un claquement de doigts. La chanson d'introduction peut laisser présager du pire à l'écoute des paroles: "Je ne suis qu'un homme viril qui ne cesse de penser aux filles, qui font du bateau, qui barbotent dans l'eau, elles finiront par avoir ma peau… Je n'arrive jamais à avoir la paix, car il y a toujours des beautés à mes côtés…", eh oui, la vie est dure. Après cette chanson aux paroles édifiantes, l'histoire de Ross et de ses problèmes se met en place, problèmes d'argent et de cœur, jalousie des petites amies interprétées par Stella Stevens et Laurel Goodwin. L'histoire est simplette, basique, mais divertissante, agrémentée de nombreux passages musicaux de qualités inégales. On a tout de même droit à une chanson intitulée "Song of the shrimp", ce qui donne en français: "chanson de la crevette", où le roi du rock'n roll raconte l'histoire d'un pauvre petit crustacé. Heureusement, on trouve également l'excellent "Return to sender", où le King nous gratifie de quelques uns de ses légendaires déhanchements.

 

 

Le king

En 1954, les États-Unis succombent au charme dévastateur de la voix suave et enjôleuse d'Elvis Presley. Ce tout jeune chanteur de 19 ans, au visage candide, révolutionne la musique, déclenche l'engouement du public, tout en provoquant la fureur d'une Amérique puritaine qui n'apprécie guère les déhanchements suggestifs de la future "idole des jeunes." Du coup, il est censuré dans certaines villes et la télévision ne le cadre qu'à partir du torse, laissant son jeu de jambes endiablé hors champ. Mais qu'importe, le phénomène est né et rien ne l'arrêtera plus. Les succès se s'enchaînent, les records de ventes sont incessamment battus. Hollywood ne résiste pas longtemps au charisme du chanteur et Elvis démarre une carrière cinématographique au milieu des années 50, toujours coaché par son manager, l'intriguant Colonel Parker. Il tourne durant près de dix ans plus de trente films qui seront tous de beaux cartons au box-office. A la fin de 1956, son premier long métrage, Love Me Tender, sort sur les écrans. C'est l'hystérie. Le film efface en trois jours ses coûts de production et bat tous les records de fréquentation. Il faudra attendre la sortie de Star Wars, soit 23 ans plus tard, pour qu'un tel phénomène se reproduise. Elvis Presley s'est éteint à l'âge de 42 ans, victime d'un rythme effréné de tournées (plus de 1100 entre 1969 et 1977, année de sa mort), mais également d'une vie pleine d'excès.

 

Les chansons

Voilà les titres interprétés par Elvis dans "Des filles, encore des filles":

Girls! Girls! Girls!

I don't wanna be tied,

A boy like me, a girl like you,

Earth boy,

Return to sender,

Because of love,

Thanks to the rolling sea,

Song of the shrimp,

The walls have hears,

We're coming in loaded,

Dainty little moonbeams.

 

Un dernier mot

"Des filles, encore des filles" n'est pas un mauvais film. Tout au plus un sympathique divertissement qui ravira les amateurs du King.

L'image de ce film de 1962 est d'assez bonne qualité. La restauration en a éliminé la plupart des signes de vieillissement. On devine néanmoins quelques taches et déchirures. La compression n'est pas mise en défaut. Les couleurs sont vives et saturées la plupart du temps, malgré quelques défauts lors des séquences tournées en mer, dont les couleurs sont un peu plus ternes. Le contraste est correct. Les arrières plans ne sont pas exempts de fourmillements. En regard de l'âge du film, la qualité vidéo reste néanmoins tout à fait satisfaisante.

Parmi les pistes sonores disponibles, nous avons la version française, en mono d'origine, de qualité correcte, aux dialogues relativement clairs, assombris par un léger souffle. Cette édition propose également une piste anglaise en mono restauré. Quelques secondes d'écoute suffisent à se rendre compte de l'excellente qualité de la vo débarrassée de tout souffle, aux dialogues clairs et parfaitement intelligibles. La piste en vo remasterisée en dolby digital 5.1 apporte une nouvelle dimension. Le champ sonore s'en trouve considérablement élargi. Les voix restent sur l'enceinte centrale tandis que les autres se chargent de l'ambiance. C'est lors de certains passages chantés que le résultat devient spectaculaire, alors que toutes les enceintes sont mises à contribution. La spatialisation est inégale, et certains morceaux, curieusement semblent avoir reçu un traitement plus soigné que d'autres.

Aucun supplément sur cette édition aux menus figés réduits au strict minimum.