Après le décès d’Addie Bundren, son mari et ses cinq enfants entament un long périple à travers le Mississippi pour accompagner la dépouille jusqu’à sa dernière demeure. Anse, le père, et leurs enfants Cash, Darl, Jewel, Dewey Dell et le plus jeune, Vardaman, quittent leur ferme sur une charrette où ils ont placé le cercueil. Chacun d’eux, profondément affecté, vit la mort d’Addie à sa façon. Leur voyage jusqu’à Jefferson, la ville natale de la défunte, sera rempli d’épreuves, imposées par la nature ou le destin. Mais pour ce qu’il reste de cette famille, rien ne sera plus dangereux que les tourments et les blessures secrètes que chacun porte au plus profond de lui…
« As I Lay Dying » de William Faulkner est un chef d’œuvre de l’auteur jugé inadaptable par sa structure narrative complexe. En effet le roman est composé de 59 chapitres, composés de monologues des personnages durant leur expédition mortuaire à travers le Mississipi. L’intelligence de la mise de James Franco, réside principalement sur les choix techniques qu’il a pu opérer, notamment l’utilisation du « Split-Screen », un procédé qui consiste à diviser l’image en deux parties pour insérer deux éléments du décor ou deux actions différentes mais complémentaires. Une technique qui permet de mettre en lumière la complexité narrative du roman tout en lui conférant une certaine originalité. L’ensemble d’ailleurs se rapproche très fortement des dernières réalisations de Terrence Mallick, particulièrement dans l’utilisation de voix off pour retranscrire les pensées des personnages.
Précis et méticuleux, le réalisateur n’a pas hésité à mouiller la chemise pour donner plus de crédibilité à sa réalisation, jusqu’à creuser lui-même la tombe dans laquelle sera déposée le cercueil. Un besoin de crédibilité qui se ressent à chaque plan de ce film hors du commun, contemplatif, parfois violent comme la rivière que les héros doivent traverser absolument pour arriver à leur destination finale. Les personnages apparaissent alors, les uns après les autres, dans leurs faiblesses respectives, parfois aux portes de la folie, le plus souvent écorchés par leur douleur, ou par un besoin de fierté mal placée.
La distribution est d’ailleurs particulièrement bien choisie, à commencer par le père, interprété par Tim Blake Nelson (Lincoln) souvent cantonné à ce type de personnage, nébuleux, ancré dans le sud rugueux de l’agriculture. Effrayant par un physique difficile et torturé par un visage douloureux, l‘acteur impose un jeu précis qui utilise les difficultés des accessoires pour mieux donner corps à son personnage et donner le la d’une distribution qui gagne en hauteur, y compris James Franco (Spider-Man), lui-même, qui se fond dans cette aventure sombre et lancinante.
En conclusion, « As I Lay Dying » est une adaptation particulièrement réussit du roman éponyme de William Faulkner, jugé inadaptable. James Franco y fait preuve d’une grande précision dans sa mise en scène et montre toute l’étendue de son talent, surfant même sur les terres de Terrence Mallick.
On commence par un making of de moins de 4’, qui s’avère être plus une explication de la relation que le réalisateur et le reste de son équipe ont pu entretenir avec le roman de Faulkner et ce besoin de retour aux fondamentaux d’une société portée par le superficiel.
Ensuite une série d’interviews des membres de l’équipe qui reviennent principalement sur la difficulté d’adapter ce roman, amis également sur le choix de James Franco, d’être le plus fidèle possible de l’esprit du livre.
On continue avec des plans sans commentaire des coulisses du tournage. On peut y sentir toute la difficulté, et surtout toute la rudesse du tournage.
On finit avec les bandes annonces.