L’histoire
A partir de vidéos retrouvées sur les lieux, des enquêteurs vont tenter d’élucider une série de meurtres commis dans un endroit perdu.
Critique
Evidence fait partie de ces DTV sortis de nulle part et dont on n’attend pas grand-chose. Troisième long-métrage d’Olatunde Osunsanmi (après les piteux The cavern et Phénomènes paranormaux), le film ne présage rien de bon. Et pourtant.
Sous ses dehors de found footage opportuniste, Evidence cache en réalité une œuvre maline et prenante. Jouant sur les points de vue (c’est une sorte de Rashomon ultra moderne) et la temporalité, navigant entre les genres (thriller technologique, polar, survival, slasher, whodunit), ce métrage protéiforme offre une plaisante expérience ludique (on se plie au même exercice intellectuel que les enquêteurs). Plus encore, il s’impose, en creux, comme une passionnante réflexion sur la matière cinématographique (on pense à des œuvres comme Blow out et Redacted) et, plus globalement, sur l’image elle-même. En filigrane, Evidence égratigne en effet une société de l’image où le spectateur est rabaissé au rang de consommateur passif ingurgitant en masse sans aucun recul. Allant à l’encontre de ce phénomène d’engourdissement oculaire et cérébral, le film est une invitation à retrouver un regard critique, à analyser l’image, à décortiquer le sens de chaque photogramme. Une démarche intéressante, rondement menée grâce à un script intelligent (John Swetnam, qui portait ce concept depuis plusieurs années) conjugué à une mise en scène pertinente. Olatunde Osunsanmi oppose ainsi des visuels extrêmement soignés (l’enquête) à des images d’un amateurisme total (les vidéos retrouvées par les investigateurs). Même si les passages found footage ont ici une forte teneur vomitive (gare au mal de tête), le procédé n’en demeure pas moins astucieux.
Verdict
S’il n’appelle pas nécessairement plusieurs visionnages, Evidence s’impose néanmoins comme un divertissement d’une profondeur inattendue. Une bonne surprise.
Des visuels plutôt probants. Si la compression faillit au détour de certaines scènes, la restitution globale s’avère néanmoins tout à fait correcte. La définition est honorable (pour un format DVD s’entend), la gestion des couleurs satisfaisante et le master propre sur lui. Du bon.
Deux pistes Dolby Digital 5.1 d’excellente facture. En VO et en VF (attention doublages désastreux !), le rendu frappe d’abord par une puissance redoutable et une dynamique remarquable. A cela s’ajoute une restitution cristalline et parfaitement spatialisée. Un confort d’écoute indéniable qui renforce l’immersion dans le film.
- Bandes annonces (8 minutes) : Red lights, Blood, American stories, Le mystère des balles fantômes.
- @ : Lien vers le site Internet de l’éditeur.