Nightingale

Peter, un vétéran de guerre faisant face aux conséquences d’un acte désespéré, voulant absolument reconstruire sa relation avec un ami avec qui il a servi. Peter s’engage dans un voyage psychologique pour reprendre le contrôle de sa vie et se libérer de ses démons.

HBO est toujours là où on ne l’attend pas, et particulièrement dans des œuvres remarquables d’inventivité, comme pour aller chaque fois plus loin à repousser les limites de la narration sans pour autant ne jamais oublier le public. Avec « Nightingale », la chaîne passe une nouvelle étape, avec l’aide de Brad Pitt à la production, et se lance dans une narration unique, un monologue de plus d’une heure autour des dilemmes psychologiques d’un homme qui tente de redonner un sens à sa vie, à un moment difficile. 

Basé sur un scénario solide qui a l’intelligence de faire progresser le personnage sans jamais le dévoiler totalement, le film se dévoile dans un rythme parfaitement maîtrisé par le réalisateur Elliott Lester (Blitz) qui force le respect. Du coup le spectateur se laisse entraîner et surtout se laisse captiver par une histoire qui ne cesse de jouer sur les ambiguïtés sur une dualité entre bon fils et enfant rebelle entre vétéran en manque d’un frère d’arme ou un homme qui veut renouer une relation amoureuse inavouée. Tout cela dans une mise en scène inventive qui ne cesse de se renouveler et de s’inventer de plans en plans.

Et pour que le film soit une réussite, il faut un acteur solide, qui soit capable de tenir sur plus d’une heure seul à l’écran, sans jamais se réécrire à chaque fois. Et c’est David Oyelowo que l’on a pu admirer déjà dans des films marquant de ces cinq dernières années : « Selma », « La Majordome » ou encore « Lincoln ». On sent chez ce comédien l’envie de s’inscrire dans une carrière où les rôles ont une valeur psychologique importante et portent un discours de valeurs et de combats qui en font l’un des porteurs de messages culturels à travers le monde. Dans le rôle de Peter, David Oyelowo s’invente à chaque plan, il ne vient pas porter un message particulier, du moins pas dans la première partie, mais finalement on comprend très rapidement que le personnage veut parler d’amour. L’acteur est brillant, surprenant et précis dans son jeu.

Pour conclure, je dirais que « Nightingale » surprend par un pitch qui ne rassure pas particulièrement : Un seul comédien dans un film psychologique. Mais le résultat est bluffant, on reste captivé par l’histoire, mais également et surtout par la prestation remarquable et précise de l’acteur principal : David Oyelowo. 

Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. La saturation dans certaines scènes lumineuses ou d’autres plus sombres est parfaitement bien évitée.

Une piste Dolby Digitale 5.1 qui sait se révéler parfaitement efficace en VO, car elle laisse les ambiances se poser et joue parfaitement des différences de type de situations voulu par le réalisateur afin de donner du volume à son film. La répartition est minutieuse, et la voix de l’acteur est parfaitement mise en valeur, La dynamique de l’ensemble est suffisamment bien équilibrée pour ne pas se laisser déborder par les musiques. La VF en Stéréo est toutefois un peu gênante, notamment parce que les bruitages et autres effets sonores du film sont comme prisonniers d’une bouteille. Un problème finalement assez gênant.

Pas de bonus, malheureusement !