Au terme d’une tournée désastreuse, le groupe de punk rock The Ain’t Rights accepte au pied levé de donner un dernier concert au fin fond de l’Oregon… pour finalement se retrouver à la merci d’un gang de skinheads particulièrement violents. Alors qu’ils retournent en backstage après leur set, les membres du groupe tombent sur un cadavre encore chaud et deviennent alors la cible du patron du club et de ses sbires, plus que jamais déterminés à éliminer tout témoin gênant…
Pour sa troisième réalisation, Jeremy Saulnier, se lance à nouveau dans le genre qu’il affectionne particulièrement : le Thriller. Et avec un certain brio, il faut bien le dire tant le jeune homme sait pousser les limites et se donne une vraie volonté de renouveler le genre en lui donnant des aspirations de codes horrifiques. Une bande jeunes se retrouvent plongée dans une histoire qui ne les concerne pas et doivent subitement lutter contre une horde d’américains primaires et nazis, bien décidé à ne leur laisser aucune chance.
Le genre est éculé évidemment et avec un tels pitch nous ne sommes pas forcément rassuré d’autant que ce genre de trame ne laisse pas forcément que de bons souvenirs. Mais c’est sans compter sur les qualités narratives et de mise en scène du monsieur. Un jeune homme semble-t-il nourrit au genre qui a su apprendre des grands noms du genre comme : Quentin Tarantino (qui adoube le réalisateur) ou son complice Roberto Rodriguez (Une nuit en enfer).
Car c’est bien toute la qualité de ce film que d’avoir su s’inspirer de beaucoup de choses pour rendre l’histoire encore plus oppressante, encore plus haletante, alors que le scénario impose une unité de lieu (Les backstages dans lesquels sont enfermés les musiciens). Le réalisateur va alors choisir tout ce qui pourrait servir à ennuyer d’abord les victimes : des armes à feu, des machettes et même des chiens, puis ce qui pourrait également empêcher les méchants de venir à bout de leurs monstrueux desseins : des armes à feu, des machettes et puis des extincteurs et des arts martiaux. Et le réalisateur s’amuse à filmer au plus près, à rendre la tension encore plus palpable pour le commun des mortels qui voit la situation se gangréner chaque seconde un peu plus et glisser doucement vers le film d’horreur.
Côté distribution, on ne peut pas passer à côté du fait que ce soit le denier film dans lequel a joué le jeune Anton Yelchin (Fright Night), avant de mourir accidentellement d’un accident de voiture. Le comédien, sans être remarquable, a le bon goût d’offrir une prestation parfaitement cohérente avec le thème et l’univers du film. La véritable surprise vient dans tous les cas de
Patrick Stewart, dont le physique est à jamais associé à celui du professeur Xavier qu’il incarna dans les premiers «
X-Men », qui là se révèle incroyablement fort dans un rôle de chef de bande nazi particulièrement froid en constante ambiguïté entre ses mots et ses véritables intentions.
En conclusion « Green Room », a cela de surprenant que le thriller de Jeremy Saulnier, tire beaucoup plus sur le film d’horreur que sur la simple intrigue basique d’un groupe de jeunes confronté à un meurtre et à ceux qui veulent absolument le laisser caché. Le réalisateur cherche chaque fois à réinventer le genre et y arrive le plus souvent.