Krampus

Quand Max voit sa famille peu exemplaire se disputer à l'approche de Noël, le garçon décide d'ignorer la célébration, sans se rendre compte que ce manquement à la tradition va provoquer les foudres de Krampus, un démon ancestral bien décidé à punir les réfractaires. La situation tourne en enfer quand les figures de Noël prennent monstrueusement vie, lançant l'assaut sur la maison de Max et forçant les membres de sa famille à s'entraider s'ils espèrent sauver leur peau.

De manière régulière, les studios hollywoodiens nous offrent dans un coffret plus ou moins luxueux les traumas d’un Noël gâché par l’égoïsme ou par l’avidité et la bêtise. On pense évidemment à « Gremlins » de Joe Dante qui voit de petits monstres mettre une ville sans dessus dessous durant les fêtes de Noël. Dans « Krampus », c’est le thème du vœu qui tourne mal qui est traité par le réalisateur Michael Dougherty qui signe là sa deuxième œuvre après avoir travaillé sur les scénarii de « X-Men : Apocalypse » ou encore « Superman Returns ». 

Inspiré d’une légende venue d’Autriche, dans laquelle le Krampus est une créature qui accompagne le père Noël dans le but de terroriser les enfants méchants, le scénario s’amuse à mettre en lumière un monstre assez différent de ceux que l’on voit d’habitude dans les films de ce genre, dans le sens où il s’amuse à faire peur. Il utilise les codes de la fête pour les rendre terrifiant. Loin d’être un film d’horreur classique, « Krampus » est un mélange de plusieurs inspirations dont « Un Chant de Noël » de Charles Dickens et « La vie est Belle » de Franck Capra, deux histoires dans lesquelles des personnages sont torturés par des incarnations divines qui vont les forcer à remettre en cause leurs actions.

La mise en scène de Michael Dougherty si elle est assez classique avec l’utilisation des lumières pour donner plus de relief aux actions liées aux monstres et à ses sbires. En utilisant les perspectives, il offre des moments très inspirés comme cette scène dans le grenier de la maison familiale, où les monstres apparaissent aux parents du jeune Max. Ou encore lors de la première apparition du Krampus devant la fille de la famille. Le réalisateur maîtrise son sujet et le traite avec autant de légèreté que de fureur lorsque cela est nécessaire. Utilisant la trame liée à la famille pour permettre au spectateur de reprendre son souffle, il construit un film qui rend hommage conscient ou non au cinéma des années 80, avec des décors ouvertement tournés en studio et des couleurs mettant en lumière l’aspect un peu rétro du film.

Ajoutez à cela une distribution qui joue ouvertement la carte de la caricature pour mieux s’amuser des codes et vous obtiendrez un divertissement sympathique qui donnera de petites peurs aux plus grands et de grandes frayeurs aux plus jeunes. Sans être un chef d'oeuvre, « Krampus » est un film d’horreur familial de qualité

Le réalisateur a choisi une image volontairement granuleuse qui donne à son film un aspect rétro. Les couleurs sont un peu délavés mais donnent toute sa qualité à la photographie du film. Les ambiances sont parfaitement retranscrites et le support lui rend un hommage appuyé. Les contrastes dont un volume et une profondeur à l’image à la hauteur de l’ensemble.

La piste Dolby Digitale 5,1 se révèle assez inégale. Les effets sonores envahissent les différents canaux, avec beaucoup de précision et de dynamique. Par contre, les dialogues manquent de volume et souffrent d’une faiblesse évidente. La musique vient parfaitement habiller l’ensemble pour donner des transitions de grandes qualités. 

Dans la section bonus on découvrira un bêtisier qui laisse un goût un peu frustrant dans la bouche.