Trois amies d’enfance partent dans le Sud vider la maison de l’une d’entre elles, afin de la vendre. Pendant ces quelques jours, elles vont devenir les cibles privilégiées de trois jeunes garçons, pour qui ces femmes seules, approchant la quarantaine, sont bien plus séduisantes que les filles de leur âge… Cécile, Sonia et Elise découvrent avec bonheur, qu’elles sont des MILF !
Le titre met dans le bain tout de suite, « MILF », comprenez « Mother I Would Like To Fuck !», un terme qui correspond à ce que peuvent penser de jeunes hommes séduit par des femmes de deux fois leur âge. Avec un tel pitch, on peut logiquement imaginer que la comédie va partir dans un délire, comme l’actrice a su nous en concocter dans ses spectacles ou dans ses sketchs pour la télévision. Le résultat est imparable, car la réalisatrice, non contente de jouer dans son propre film, signe également sa participation au scénario afin de lui donner une touche plus personnelle. Et si la comédie pouvait aisément sombrer dans la comédie potache sans lendemain, le résultat est sensiblement plus nuancé, notamment parce que le scénario livre une réflexion, légère mais intelligente sur la vie après quarante ans.
Avec une réalisation simple et complètement décomplexée, Axelle Laffont nous entraîne dans les doutes et dans les failles de relations complexes entre trois quadras et trois éphèbes ambitionnant d’entretenir, le temps d’un été une romance plus ou moins ciblé. On y retrouve tout, la maturité, la peur de vieillir, le besoin de séduire (des deux côtés), l’insouciance, l’été et la sensualité des corps à demi nus qui réveillent les sens. Jamais dans la vulgarité, ni dans la surenchère, elle entraîne ses héroïnes dans les bras de ces jeunes hommes avec parfois subtilité mais parfois aussi avec un humour provocateur réjouissant.
Et si on a parfois du mal à croire que la superbe Virginie Ledoyen (The Beach) puisse encore douter d’elle, de son capital séduction, force est de constater que le trio qu’elle forme avec Marie-Josée Croze, tout simplement hilarante en quarantenaire un peu gauche, un peu coincée et toujours hésitante, et Axelle Laffont elle-même toujours aussi extravertie et portant le lead de la décontraction et de la « cool Attitude », fonctionne à merveille et permet justement de s’interroger sur ces femmes qui doivent passer ce cap de ce regard qui passe de la séductrice à la mère. Un passage que l’on pourrait croire évident, mais qui fait, bien souvent, des ravages.
En conclusion, « MILF » est une comédie redoutablement efficace qui emmène le spectateur dans un jeu de séduction hors du commun (mais tant que ça finalement) où l’amour, le sexe et les doutes s’invitent dans le quotidien de quadras, venues en vacances pour tirer un trait sur leur vie bourrées d’habitudes et de choses communes. Une comédie qui s’amuse, mais jamais ne juge et qui montre finalement que les préjugés sont souvent plus dévastateurs que la simplicité.
Un
making of qui ressemble plus à un grand bêtisier mais, du coup, comme nous souhaiterions en voir plus souvent, car il nous invite au voyage dans les coulisses du tournage. Drôle et sincère, comme la réalisatrice semble-t-il.
Puis des
scènes coupées et un clip.