Le Jeu
Critique de Pierre Dubarry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
999 min
Nb Dvd
1
Il y a des jeux qui marquent une époque, Read Dead Redemption en fait résolument partie. Sorti en 2010 après un développement chaotique, le titre s’est rapidement imposé comme un classique, en transposant le concept du GTA-like dans l’univers du western. Huit ans plus tard, Rockstar nous offre une suite qui aura suscité les attentes les plus folles.
Sans trop en dévoiler, avoir terminé le premier RDR est plus que conseillé si l’on souhaite profiter de l’arc narratif entre les deux titres. Ce second volet fait à la fois office de prologue et de suite, et prend place juste après le casse de la banque de Blackwater par la bande de Dutch Van Der Linde. Un braquage qui aura rapidement tourné au fiasco, obligeant la bande à cacher le butin et s’enfuir en ayant aux trousses les détectives de la Pinkerton.
Une fuite qui oblige la bande à se réfugier dans les montagnes en pleine tempête, donnant au titre une introduction qui n’évitera pas la comparaison avec un certain The Hateful Height de Tarantino (la comparaison s’arrête là). C’est surtout l’occasion de découvrir les différents protagonistes, le personnage de Dutch qui reste de nouveau au cœur du récit, ainsi que Hosea, Pearson, Abigaïl, le petit Jack, Lenny ou encore un certain John Marston…un nom qui parlera immédiatement à ce qui ont joué au premier volet du jeu.
Cette fois-ci, RDR2 propose d’incarner Arthur Morgan, un personnage rustique et brut de décoffrage, mais qui porte un regard souvent pragmatique sur ce qui fait l’Homme et son époque à l'aube de 20e siècle. Une réflexion qui va l’amener à se poser de nombreuses questions sur les motivations réelles de Dutch, et sur la survie même du groupe.
La famille avant tout
Plus que les différents personnages, plus que les intrigues, RDR2 parvient à sacraliser la notion même du groupe au-delà de l’individualité. Elle se matérialise ici par différents éléments de gameplay, qui nécessiteront de compléter certaines missions, ou plus régulièrement de participer à la cagnotte du camp en donnant de l’argent ou des objets de valeur, pour participer aux frais courants, couper du bois ou donner à manger aux chevaux afin de montrer son implication dans les tâches quotidiennes, mais également, partir à la chasse ou à la pêche pour subvenir aux besoins du groupe. Pour certains, ces impératifs paraîtront ennuyants ou redondants, pour d’autres en revanche et c’est mon cas, on prend un réel plaisir à participer d'une certain façon au bien-être, à la survie et à l’amélioration du niveau de vie de son groupe. Cela n’a pas d’incidence sur le déroulé du jeu, mais ça participe à renforcer l’implication du joueur dans cet univers et à l’importance de la notion du groupe.
Mais il faudra également surveiller le bien-être d’Arthur, puisqu’en complément de la jauge de vie et d’énergie, il faudra veiller à éviter au personnage de trop se nourrir pour éviter le surpoids ou au contraire d’être trop anémié, ce qui aura pour incidence concrète d’altérer la jauge de PV ou de consommer davantage d’énergie lorsque le personnage doit courir. Comme dans GTA d’ailleurs, multiplier les sprints et certaines actions permettent d’améliorer le niveau de compétences du personnage à la manière d'un RPG.
Un point également valable pour les montures d’Arthur, le cheval étant ici le seul et unique moyen de locomotion, en dehors des diligences et des locomotives qui permettent surtout de se déplacer plus rapidement d’une région à une autre pour les plus impatients. Le cheval occupe d’ailleurs une place plus importante. On s’habitue par la force des choses aux montures, et en fonction des missions, certains échanges de feu peuvent avoir pour effet de blesser sa monture, de la tuer ou pire encore, de la voir agoniser (valable pour tous les animaux). En l’absence de remontant ou de lotion miracle pour réanimer son fidèle compagnon, il faudra définitivement lui faire ses adieux.
La fin justifie les moyens
Mais par-delà cet aspect gestion simili-RPG, le jeu nous amène à parcourir le grand Ouest, un long périple durant lequel il faudra bien sûr remplir les missions principales, ainsi que des quêtes secondaires qui s’avèrent pour une large majorité particulièrement travaillées, et quelques quêtes plus accessoires comme l’attaque de diligences, le cambriolage, ou jouer les chasseurs de prime par exemple pour remplir les coffres du groupe. Ce qui est assez paradoxal, c’est que malgré la liberté d’action gigantesque offerte au joueur, RDR2 en offre peut-être bien moins qu’on ne l’aurait espéré lorsqu’il s’agit des missions principales. Le titre de Rockstar reste un peu trop dirigiste dans l'âme. Un défaut pour certains, une qualité pour d’autres qui considèreront que RDR2 se savoure davantage comme une expérience cinématographique scriptée.
On est par contre un peu plus déçu de voir que l’aspect infiltration a totalement été raté, en raison de la relative « lenteur » et inertie dans les contrôles d’Arthur, ce qui ne pousse pas à tenter des éliminations discrètes, mais qui contraint au contraire à dégainer systématiquement pour régler ça de manière plus expéditive. On pourra également louer l’idée de proposer au joueur une vue FPS, mais qui dans les faits s’avère totalement inadaptée et souvent injouable, et une vue Cinéma au format Cinémascope très accessoire et qui ne présente finalement aucun intérêt, pas même esthétique.
Conclusion :
Au fond ce qui impressionne avec Red Dead Redemption 2, plus que ses qualités ou au contraire ses défauts, c’est que Rockstar prend le contre-pied des blockbusters. Malgré qu’il en ait le budget et les moyens humains, le jeu choisit la carte du réalisme, de la semi-simulation… Un certain nombre d’éléments lui donne des allures d’un titre d’auteur, un jeu qui prend son temps et qui souhaite que le joueur en fasse autant. Un contre-pied magistral, et louable à une heure où tout va tellement vite. Et un hommage magnifique au genre western.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
Ultra HD 2160p
Format Cinéma
1.33:1
Techniquement, Red Dead Redemption 2 bénéficie d'une réalisation magistrale. La direction artistique est superbe, la modélisation et la qualité des textures 4K sont bien souvent impressionnantes, mais ce qui laisse surtout pantois réside dans la vie dont regorge l'univers du jeu, la variété et la richesse des environnements, et des effets d'éclairages qui n'aura cesse de décrocher la mâchoire... Sur One X la démonstration est bluffante. On regrette par contre que Rockstar ait triché sur l'option HDR, qui n'est rien d'autre qu'une simulation du rendu HDR. Mieux vaudra désactiver l'option et jouer en SDR pour profiter de toutes les qualités visuelles du titre.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
5.1
Au même titre que le visuel, la bande son de RDR2 s'avère marquante. Malgré quelques pistes un peu en deçà, la qualité de la plupart des partitions de Woody Jackson (RDR, L.A Noire, GTA 5) forcent le respect, et une section vocale sur laquelle on retrouve quelques noms bien connus à l'instar de Willie Nelson, d'Angelo, Josh Homme, le tout produit par Daniel Lalois connu pour avoir produit plusieurs albums de Bob Dylan, Neil Young ou encore U2. Le sound-design n'est pas en reste, avec un mixage 5.1 d'une sobriété et d'une efficacité redoutable, qui laisse autant la place à la contemplation avec une belle utilisation de l'espace sonore, et des envolées explosives lors des scènes d'action et de gunfights.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
999 min
Boitier
Amaray
RDR2 aura de quoi vous occuper longtemps, très longtemps. En marge d'une durée de vie comprise entre 60 à 80 heures pour qui aime prendre un minimum son temps, et jusqu'à 200 heures pour qui vise les 100% complétés, il y a largement de quoi faire ! Pour les adeptes du multi, il reste enfin Red Dead Online actuellement en phase bêta, qui propose de prolonger l'aventure solo en gardant le même esprit, toutefois il faut reconnaître que pour l'instant le résultat n'est pas forcément à la hauteur des attentes. Outre quelques joueurs qui prennent RDO pour un Fortnite ou autre COD, il faut reconnaître qu'une majeure partie de la communauté semble plus mature que sur GTA Online, qui vire bien souvent au grand n'importe quoi. Il est difficile de critique un multi encore en phase bêta, certains accrocheront et d'autres non, mais dans l'esprit il manque encore des modes de jeu. On retrouve les classiques deathmatch, battle royale, les courses de chevaux et quelques missions, mais aussi la possibilité de vagabonder comme en solo, et partir chasser, cueillir des plantes, ou capture des chevaux sauvages que l'on peut ensuite revendre.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage