Mille millièmes, fantaisie immobilière

L'histoire

Dans un vieil immeuble parisien se les différents propriétaires se côtoient, se croisent, cultivant des comportements majoritairement individualistes. L'assemblée annuelle des copropriétaires est l'occasion de réunir tout ce petit monde, d'ouvrir un dialogue, de confronter ses souhaits, ses attentes, d'exposer ses problèmes. C'est là que les vrais caractères se dévoilent, que le vernis craque, qu'éclatent les conflits larvés…

 

 

Critique subjective

 

Rémi Waterhouse commence à se faire un nom dans le milieu du cinéma comme scénariste, en 1995 pour "Ridicule" de Patrice Lecomte. On le retrouve également comme scénariste de l'un des pires films de l'année 2001: "absolument fabuleux". C'est en 1998 qu'il s'affirme comme réalisateur avec son premier long métrage: "Je règle mon pas sur le pas de mon père" qui mettait en scène Jean Yanne et Guillaume Canet, une belle réussite pour un premier pas derrière la caméra. Après ces débuts prometteurs, le voilà à nouveau aux commandes de son second film "Mille millièmes, fantaisie immobilière" qu'il met en scène et dont il signe les dialogues et le scénario.

 

En s'emparant ainsi d'un sujet original, une assemblée de copropriétaires qui se retrouvent au bistrot du coin pour leur réunion annuelle dirigée par un syndic dépressif, Rémi Waterhouse dispose d'un vivier de personnages pas très reluisants, pour la plupart ignobles individualistes et mesquins. De quoi donc s'en donner à cœur joie pour laisser libre cours à l'expression de toutes les querelles de voisinages, de laisser éclater toutes les rancoeurs accumulées au cours d'une année. En brisant la linéarité de son récit, Waterhouse s'évade de cette réunion par une série de flash back et forward astucieusement disséminés pour nous faire entrer dans l'intimité de ses personnages, et nous confronter à la vie quotidienne de cet immeuble.

 

Si de plus, on ajoute un casting composé d'excellents comédiens, comme Jean Pierre Darroussin en voisin mal intégré, Irène Jacob en prothésiste au grand cœur, Patrick Chesnais en cafetier homo vieillissant et malheureux, ou encore Wladimir Yordanoff en syndic dépressif, pour n'en citer qu'une partie, toutes les promesses d'une bonne comédie grinçante sont ici réunies.

 

Et pourtant, malgré ses atouts, le film n'arrive pas à décoller. Cette chronique sociale, au constat pessimiste, s'englue très rapidement, à trop vouloir s'attarder sur les détails trop superficiels des nombreux personnages qui composent cette "humanité pas très reluisante". Tout cela manque de profondeur et de rythme, pour faire place à un ennui oppressant à l'image de la réunion de copropriété à l'atmosphère lourde et pesante. Victimes d'une direction et d'une mise en scène aléatoires, les comédiens, malgré leur talent, n'arrivent pas à faire naître la petite étincelle qui manque cruellement.  Décevante donc, cette comédie qui ne manquait pourtant pas d'originalité.

Au format 2.35, l'image est de très bonne qualité, sans défaut majeur notable. La compression est parfaitement maîtrisée. Les couleurs sont riches et variées et correctement saturées.

Une bande son en Dolby Digital 5.1 qui offre une honnête spatialisation, avec quelques moments où tous les canaux sont exploités pour recréer des ambiances efficaces. Les dialogues centraux sont assez souvent victimes d'une légère pointe de saturation.

Sur des menus sobres mais sympathiques, à l'image de l'affiche du film, on se rend sur la page des suppléments, qui se révèlent assez peu fournis, se limitant en effet qu'à une série d'interviews.

 

Interviews (8mn55)

Avec Rémi Waterhouse, Irène Jacob, Jean-Pierre Darroussin, Albert Delpy, Wladimir Yordanoff

Les comédiens et le réalisateur font part de leurs expériences personnelles concernant la copropriété. Viennent ensuite les souvenirs du tournage et quelques réflexions sur la propriété. Un complément distrayant sans être indispensable.

 

Espace éditions Montparnasse

Bandes annonces de:

-Petites misères

-Reines d'un jour

-3 hommes et un couffin

 

Crédits