Face à leurs fantasmes, six couples tentent d’explorer les faces cachées de leur vie intime. Six questionnements sur l’accès au plaisir. Du jeu de rôle à l’abstinence, en passant par l’exhibition, six histoires séparées avec au centre le même questionnement sur le désir aujourd’hui. Le sien mais aussi celui de l’autre…
Le titre ne peut pas être plus explicite, « Les Fantasmes » de Stéphane et Davide Foenkinos va donc explorer la sexualité de six couples emportés dans la tourmente de ces « Fantasmes » qui peuvent parfois libérer une sexualité bloquée. Les réalisateurs qui nous avaient déjà embarqué dans leur exploration des sentiments à travers : « Jalouse » en 2017 et « La Délicatesse » en 2011, sans parler des romans qui ne cessent de rechercher la nature profonde des uns et des autres en le faisant se télescoper autour d’histoires singulières. Ici les deux frères adaptent le roman de Josh Lawson, un acteur que l’on avait déjà pu croiser dans « Scandale » de Jay Roach (2020) ou dans « Mortal Kombat » de Simon McQuoid (2021). Une adaptation qui permet aux deux réalisateurs d’aller un peu plus loin dans leur envie de parler des sentiments et particulièrement de ceux cachés par peur de la honte.
Le résultat est réjouissant, même si parfois nous pouvons lui reprocher un manque de mordant évident. Car à travers six couples que rien ne lie, Stéphane et David Foenkinos vont mettre en scène les fantasmes les plus étranges, voir même les plus honteux, comme la Nécrophilie (Déviance Sexuelle caractérisée par une attirance morbide pour les cadavres), ou encore la Dacryphilie (Le fait d’être excité par les larmes) et d’autres encore. Dans le premier cas par exemple, le duo met en scène Monica Bellucci (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre) et Carole Bouquet (Trop Belle pour toi), un couple de femmes qui ne trouve l’excitation qu’en étant proche de la mort. Une mise en scène réjouissante et un duo d’actrice qui semble beaucoup s’amuser. A l’instar du couple Nicolas Bedos (OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique Noire) et Céline Sallette (Un peuple et son roi) où cette dernière est au maximum de son désir sexuelle dès lors que son mari pleure. Ce qui l’oblige à provoquer les larmes de son mari dans une inventivité scénaristique simple mais efficace.
Côté mise en scène les deux frères s’amusent à parsemés leur intrigue de détails et de placements de caméra qui rendent les choses encore plus mordantes. Pourtant parfois l’ensemble manque de corps, comme la première partie du sketch avec Monica Bellucci et Carole Bouquet qui semble se perdre dans des détails ou dans une recherche un peu légère sur ce type de fantasme pour ensuite prendre un nouveau souffle dans la deuxième partie. Ou encore, le couple Podalydès et Suzanne Clément qui introduit le film et prend un peu trop de temps à se mettre réellement en place pour nous passionner. Pourtant, cet excès de lenteur peut apparaître parfois comme un parti pris payant aux vues du résultat global du film et du discours qu’il tient.
Ce serait injuste de parler de la distribution parce qu’elle est tellement nombreuse et talentueuse qu’il faudrait procéder à une sélection et cela désavantagerais l’un ou l’autre. Mais le résultat est là, les acteurs s’amusent et savent trouver la tonalité juste pour pouvoir donner du sens à l’ensemble et pour pouvoir ne pas forcément sombrer dans la caricature. Si certains font plus du théâtrale que du cinéma dans leur jeu c’est pour mieux appuyer la dérive de leur couple.
En conclusion, « Les Fantasmes » est une comédie mordante et drôle qui parfois se perd dans une lenteur scénaristique ou de mise en scène, mais qui parvient tout de même à trouver une tonalité qui puisse nous embarquer dans les différentes histoires sans jamais sombrer dans la caricature.