A l’âge de 8 ans, Ennio Morricone rêve de devenir médecin. Mais son père décide qu’il sera trompettiste, comme lui. Du conservatoire de musique à l’Oscar du meilleur compositeur, l’itinéraire d’un des plus grands musiciens du 20ème siècle.
Quasiment indissociable de l’œuvre de Sergio Léone, pour qui il composa des thèmes aussi légendaires que ceux de « Pour une poignée de Dollars » (1964), leur première collaboration et sa mélodie sifflée, « Il était une fois dans l’Ouest » (1968) avec le thème de l’homme à l’Harmonica, ou encore « Le bon, la brute et le truand » (1966), Ennio Morricone fut l’homme de nombreuses musiques restées dans la légende du cinéma. La liste est tout bonnement hallucinante, on y retrouve, tout ce que le cinéma international a fait de meilleur : « Le Clan des Siciliens » (1969), d’Henri Verneuil, « Les Moissons du Ciel » (1978) de Terrence Malick, « Le Professionnel » de Georges Lautner et son thème « Chi Mai » qui veut dire quiconque.
La liste est hallucinante de longueur et même les réalisateurs actuels ont fait appel à lui : Tarantino pour « Kill Bill » (2004) et « Inglorious Basterds » (2009), Clint Eastwood pour « American Sniper » (2015) ou encore Christian Carion pour « En Mai fais ce qu’il te plait » (2015). Le compositeur aura été demandé sur tous les continents et pour tous les styles de musiques, avec une touche personnelle qui est de créer plusieurs thèmes pour un même film et de les faire se réunir. Avec une touche d’humilité et une autre de fierté, Ennio Morricone qui nous a quitté en 2020, revient sur son travail et sur les inspirations. Mais, et c’est tout l’intérêt de ce documentaire, également sur les frustrations, car nous connaissons plus ses musiques de films ou de séries Tv que ses symphonies qu’il a pourtant commencé à composer très jeune.
Ce que le documentaire met en lumière c’est cette énergie débordante et communicative qui animait le compositeur, comme le disent ceux qui ont travaillé avec lui, il pouvait avoir composé un thème, mais d’un seul coup en plein tournage, il avait une fulgurance qui lui faisait remplacer certaines notes par d’autres des harmonies par d’autres harmonies pour aboutir quasiment à chaque fois à une œuvre majeure. Comme pour le film « Sacco et Vanzetti » pour lequel il va d’abord écrire un thème, puis un autre à qui il demandera à Joan Baez grande chanteuse folk et militante d’écrire des paroles dessus et qui deviendra une sorte d’hymne révolutionnaire contre l’injustice.
Pendant près de trois heures, Giuseppe Tornatore va nous entrainer dans l’œuvre de ce maitre incontesté de la musique, ce Mozart du cinéma qui trouva à chaque un thème qui fit prendre de la hauteur au film et à ses séquences quelles qu’aient été les films. Ennio Morricone marqua profondément le monde de la musique et surtout du cinéma, mais le documentaire remet également en lumière ses talents de compositeur de symphonies. A découvrir absolument.
Un entretien avec Guiseppe Tornatore qui revient, à la fois sur sa collaboration avec le maestro mais également sur la genèse de ce documentaire.
Puis un making of dans lequel nous voyons le réalisateur donnez ses instructions à Ennio Morricone. Le compositeur se laisse bien volontiers diriger sans bien comprendre quel sera le résultat final.
Puis une scène coupée dans laquelle Ennio Morricone explique le principe musical qu’il a inventé.
Puis la bande originale du film, signée du maestro, lui-même