Malena

Genre
Pays
Italie / usa (2002)
Date de sortie
mardi 22 octobre 2002
Durée
92 Min
Réalisateur
Producteurs
Carlo bernasconi
Scénaristes
Luciano vincenzoni
Compositeur
Ennio morricone
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Italien
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Maxstar
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
92 min
Nb Dvd
1


Printemps 1940. Mussolini a déclaré la guerre à la France et la Grande Bretagne. Renato Amoroso, 13 ans, est heureux pour d'autres raisons. Il vient de recevoir sa première bicyclette et d'apercevoir Malena, une jeune femme à l'exquise beauté, nouvelle venu en ville et dont le mari est parti au front. Chaque déplacement de Malena est une attraction. Sa sensualité dévastatrice attire le regard des hommes, la haine de leur épouse et lui créé bien des tourments... Son destin et celui du jeune garçon se retrouveront liés par la force des choses.

Malena est un film relativement décevant, pour la simple et bonne raison qu'il traite de façon maladroite, parfois lourdement appuyée, parfois prétentieuse, des sujets qui auraient mérité toute la retenu d'un Cinéma Paradiso, du même metteur en scène. Dès l'ouverture du film, Giuseppe Tornatore a pourtant la bonne idée de mettre la guerre de côté. Parce qu'effectivement, si le réalisateur prend pour toile de fond cinq années de conflit, il les relègue clairement comme simple élément de décor. Les premiers plans alternent ainsi les images de la déclaration de guerre de l'Italie aux Alliés, et des prises de vue de moins en moins furtives du jeune Renato que tout ça dépasse suffisamment pour qu'il ne s'y intéresse pas, et qui file voir ses amis avec sa nouvelle bicyclette... Très rapidement, Malena apparaît, et les intention de l'auteur vont se dessiner...

A l'instar de son interprétation dans Dobermann, Monica Bellucci va camper ici un rôle quasi muet. Mais nous sommes bien loin de la gitane provocatrice et dévergondée du film de Jan Kounen. Malena est à la fois la madone (aux yeux du jeune garçon tombé sous le charme) et l'objet de tous les fantasmes (pour ce même garçon certes, mais aussi et surtout pour la gente masculine dans son ensemble). Quelle que soit la façon dont on la perçoit, il ne s'agit effectivement que de perception, et pas de sensation. Malena est un fantasme, dans tous les sens du terme, elle est l'image de la "femme parfaite" pour certains, celle de la maîtresse d'un soir idéale pour d'autres, l'ennemie rêvée sur laquelle on tapera facilement pour les épouses jalouses, etc... Le metteur en scène a donc voulu évoquer plusieurs éléments, tous à travers le portrait muet de cette égérie du peuple autour de laquelle tout allait tourner. Si l'idée est intéressante, la façon dont elle a été traitée, ainsi que les choix ayant conduit à mettre certains points plus en avant que d'autres, viennent plomber ce qui aurait pu être une franche réussite.

Il y a au moins deux éléments importants que le film soulève. Le premier, personne ne sera passé à côté, puisque tout est là pour nous le "suggérer" (bande annonce, voix off, prises de vues, "critiques"...) : Malena est -aussi- l'histoire de la découverte de soi et de sa sexualité. C'est clairement l'axe "principal" du film choisi par le metteur en scène, et les nombreux plans appuyés pour nous le rappeler si besoin est ne manquent à ce propos pas de finesse. Le plan sur l'érection à travers le pantalon de Renato n'est même pas déplacé, il est surtout inutile et risque plutôt de faire éclater de rire à un moment qui aurait nécessité plus d'émotion (ce que tout le reste de la séquence réussit plutôt bien, pourtant...). Ce genre de maladresse de ton se reproduit malheureusement à plusieurs reprises et empêche de rentrer dans le film comme on l'aurait espéré. Malena, par ailleurs, essaie de masquer ce qui ressemble beaucoup à un manque de rythme par des passages contemplatifs ayant pour objet l'actrice au rôle-titre. Si ces scènes étaient nécessaires, parce que le film parle d'idolâtrie, elles ne sont en rien suffisantes, et malheureusement à ce niveau Giuseppe Tornatore n'a su ou presque qu'aligner ce genre de séquences, et semble se complaire dans ce portrait fantasmatique d'une sainte que tout le monde prend pour une prostituée. L'injustice...

L'injustice et l'intolérance.... c'est ce qui m'a personnellement semblé beaucoup plus intéressant dans Malena, et qui est d'autant plus frustrant parce que mis de côté pendant la plus grande partie du film. Il en parle pourtant avec une rage intérieure puissante mais malheureusement trop bien masquée par la proportion ridicule que va prendre cet aspect. Un des premiers plans du film, assez simple dans sa signification, nous montre une bande de gamins "jouer" avec une fourmis. Celle-ci agonise sous les rayons du soleil que viens faire converger sur elle une jolie loupe... Trouver du plaisir dans la souffrance de l'autre, parce qu'il est différent, et en profiter parce qu'il est faible, qu'il ne représente qu'une minorité qui n'a pas les moyens de se défendre, c'est un principe érigé ici en ce qui ressemble à une loi, parce que c'est devenu un fait commun. La justification est simple (simpliste malheureusement) : on n'encourage pas la différence, on la paralyse parce qu'elle fait peur et que c'est une menace. Il n'y a qu'à voir comment toute une population ("...sauf mon père...", dira Renato) approuve sans nuance le discours de Mussolini, et retournera sa veste une fois les "sauveurs" américains entrés dans la ville. Il s'agit de suivre le mouvement, c'est la meilleure des justifications que l'on puisse offrir pour légitimer ce que l'on est.

Malena est différente. Elle paiera pour ça le prix fort et se fera lapider en publique dans une scène porteuse d'un message relativement fort. Le montage place cette scène dans le prolongement de l'ovation faite aux américains lors de leur arrivée dans la ville, et marque à double reprise cette hypocrisie collective : le soutiens de Mussolini qui a été contrebalancé par la joie exprimée à la vue des américains, elle même contredite par l'humiliation, la dégradation et l'exclusion de Malena. C'était donc une voix d'exploration particulièrement intéressante qu'aurait pu emprunter avec beaucoup plus d'ampleur un film qui s'est malheureusement tourné vers des choses probablement un peu plus faciles (et qu'il n'a pas su traiter correctement). Petite déception, quand même...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
L'image que nous propose Wild Side Wideo est tout simplement sublime. La photo relativement bien travaillée du film de Tornatore bénéficie d'un traitement qui devrait en inspirer plus d'un. Les couleurs sont tout simplement splendides, la compression la plupart du temps parfaite et qui ne laisse entrevoir aucun artefact de compression mais seuleument un peu de grain très cinéma. Une très belle copie.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Italien
5.1
Pas aussi éclatante que peut l'être l'image mais néanmoins très réussie, la piste 5.1 italienne sait mettre en valeur, essentiellement, la musique d'Ennio Morricone. La bande son pour sa part est plus portée sur l'avant, et bénéficie d'une dynamique confortable, avec des voix qui ne se noient pas dans les effets ni n'accaparent pas tout l'espace sonore. Rien d'inoubliable mais du tout bon en tout cas. Je n'ai pas écouté la VF...

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
20 min
Boitier
Amaray


Déception : on peut considérer qu'il n'y a rien mis à part les bandes annonces, étant donné la qualité du documentaire. Un commentaire audio m'aurait bien plu, personnellement, pour voir ce qu'avait à dire de son film le metteur en scène...

Bandes annonces :  Lorsque l'on lance le DVD, on nous impose une série de 8 (!!!) bandes annonces de Absolument Fabuleux, suivies des bandes annonces de Capitaine Corelli, de Spy Kids, ainsi que d'une publicité pour un site de vente de produits dérivés. A travers les menus, on peut visionner deux bandes annonces de Malena. La première est en VF 2.0 (recadrée 1.85:1 anamorphique), et la seconde et en anglais sous-titré en français (2.35:1 anamorphique).

Making of : Making of de 12 minutes qui n'est rien d'autre qu'une featurette quasi-promotionnelle, comme c'est devenu depuis longtemps une mauvaise habitude. Entrecoupées d'extraits de films relativement longs, les interventions du réalisateur et des autres n'en sont finalement que moins percutantes. Dommage.

Filmographies : Filmographies déroulantes de Giuseppe Tornatore, Monica Bellucci et de Ennio Morricone.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
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