The hours

L'histoire

 

Le destin de trois femmes au travers d'un roman : Mrs Dalloway. Les années 20, Virginia Woolf l'écrit, 30 ans plus tard, Laura, une mère de famille fragile, le lit, de nos jours, Clarissa le vit. Destins croisés, époques différentes, ce roman va changer leur vie.

 

 

Critique subjective

 

Il est l'un des grands succès critique de l'année et l'un des principaux protagonistes des oscars 2003. Le moins que l'on puisse dire, c'est que The hours a une réputation des plus flatteuses (même si le succès public reste mitigé, avec 41 millions de dollars amassés aux Etats-Unis et un peu moins d'un millions d'entrée en France). Cette réputation n'est pas usurpée, loin de là. Pour son second film, Stephen Daldry fait preuve d'une incroyable maîtrise et mélange ses trois histoires, apparemment sans lien particulier, en un seul film qui forme un tout homogène.

 

Le film surprend tout d'abord de par sa structure. Il suit en effet trois histoires se passant en des lieux et à des époques différentes. Les années 20, les années 50, et de nos jours. Il en résulte un changement constant de protagonistes, et l'on passe des uns aux autres sans que l'on puisse entrevoir de prime abord le point commun qui les lies. Beaucoup de films se sont ainsi embourbés dans la complexité et l'incompréhension en mélangeant plusieurs histoires en un même film, ou en tout cas ont générés des problèmes de rythmes et d'équilibre au moment du montage. Ici, les transitions sont naturelles, fluides et le montage rend le tout complètement homogène. Le paris audacieux de l'adaptation du roman (pourtant réputé inadaptable) et donc réussit de ce point de vue.

 

Un autre point fort de taille donne à son film une grande partie de son aura : ses acteurs. Après Ocean's eleven, c'est un autre casting 4 étoiles où les stars ne se disputent pas la vedette mais se la partagent. Nicole Kidman (méconnaissable), Julianne Moore, Meryl Streep, Ed Harris, John C. Reilly, Miranda Richardson, Claire Danes, Tony Colette, Jeff Daniels..... tous sont excellents et servent leur rôles avec une grande justesse. Une bonne partie de la promotion du film s'est d'ailleurs articulée autour de ces acteurs. C'est pour ce rôle que Nicole Kidman enfin reçu l'oscar qui lui revenait de droit depuis (au moins) Eyes wide shut, confirmant ainsi que pour en gagner un, mieux vaut jouer un malade mental ou se couvrir de maquillage dans un film académique.

 

Une musique envoûtante. Pour composer la partition à priori difficile (car devant couvrir trois époques) du film, Stephen Daldry fait appel à Philip Glass, l'un des maître du minimalisme, très tard dans la production du film. Il peut même lui projeter le montage final (sans musique donc) pour le convaincre d'accepter le travail. C'est au vu du film que le compositeur sera séduit. Sa musique, à base de quelques notes au piano, se révèle magnifique, et illustre parfaitement la mélancolie et la tristesse teinté d'espoir du film. Une seule partition pour les trois époques, selon Philip Glass, la musique devait lier les histoires, seules modifications, quelques notes, un changement de gamme.

 

On se retrouve donc face à un très bon film, sans défaut majeur venant l'handicaper réellement, mais pas sans aucun défaut malgré tout. Tout d'abord, raconter trois histoires sur un peu moins de deux heures, c'est consacrer environ 40 minutes à chacune d'entres elles, mais tout de même étalée sur deux heures (suite à l'enchaînement des séquences). L'avancée est donc lente mais logique, ce défaut s'estompe en effet peu à peu dès la seconde vision, car on sait alors où l'on va et pourquoi. Le second défaut est léger, mais réel. Malgré le soin apporté à la réalisation et à la direction d'acteurs, il arrive, mais rarement, que l'on tombe durant quelques secondes dans un pathos inutile. Peu de choses donc à reprocher au second film de Stephen Daldry.

 

 

En conclusion

 

Un excellent film servis par des acteurs au meilleur de leur forme dont une Nicole Kidman oscarisée. Trois histoires, trois femmes, trois destins qui ont en commun un livre qui a changé leur vie. Le second film de Stephen Daldry est une authentique réussite.

Une image tout bonnement excellente. La compression est parfaitement maîtrisée et rend justice à la très belle photographie du film. On passe sans soucis des décors remplis de couleurs de l'époque de Viginia Woolf aux couleurs chaudes de celle de Laura puis à la photo plus crue du New-York d'aujourd'hui. D'un point de vue général les couleurs sont d'ailleurs parfaitement restituées. Enfin la précision s'avère diabolique et nous permet de profiter en détail de l'image.

Deux mixages sont ici proposés : la version originale 5.1 anglaises et la version française, elle aussi en 5.1. Toutes les deux sont d'une grande efficacité car elles savent jouer la carte de la discrétion. Elles sont subtiles, ce qui s'avère, dans le cas précis de ce film, un atout. Lorsque l'excellente partition musicale de Philip Glass se fait entendre, elle est agréablement et judicieusement répartie sur les 5 canaux. Les surrounds sont donc, eux, moins sollicités, tout comme le caisson de basse.

Une très belle édition divisée astucieusement en quatres parties distincites : une par époque, plus une dernière appelée "Mrs Dalloway".

 

 

Virginia

 

Une première section consacrée à Vigriana Woolf. On y retrouve un documentaire consacré à l'auteur plus des bonus ayant rapport avec la partie du film correspondante.

 

Virginia Woolf, un esprit hors du temps : passionnant documentaire sur la vie de l'auteur de Mrs Dalloway, de nombreux intervenants reviennent sur ce qu'a été sa vie et comment ces évènements ont orienté son regard d'artiste (24.36).

Filmographies : deux filmographies/biographies, celles de Nicole Kidman et de Miranda Richardson.

Galerie photos : galerie de 11 photos tirées tant du film que prises sur le vif en plein tournage.

 

 

Laura

 

Seconde section, celle-ci consacrée au personnage du film se situant dans les années 50, Laura. Il s'agit de la partie la plus pauvre.

 

Filmographies : trois filmographies/biographies, soir celles de Julianne Moore, John C.Reilly et de Tony Colette.

Galerie photos : 10 photos du film et du tournage avec l'équipe au travail

 

 

Clarissa

 

 

Une troisième partie cette fois centrée sur la période contemporaine du film comprenant un intéressant documentaire.

 

Trois femmes : featurette du film pour une fois peu promotionnelle souvent entrecoupée de commentaires de Stephen Daldry (15.55).

Filmographies : filmographies/biographies de Meryl Streep, Ed Harris et de Claire Danes.

Galerie photos : 9 photos du film et du tournage.

 

 

Mrs Dalloway

 

Dernière section de ce dvd, consacrée au personnage du roman de Virginia Woolf qui tient lui de fil rouge pour les trois époques.

 

Les vies de Mrs Dolloway :  ou comment faire cohabiter au sein d'un même film de deux heures trois histoires qui n'ont à priori rien à voir les unes avec les autres..... commentaires et interview du scénariste (9.41).

La musique : un documentaire très intéressant donnant l'occasion à Philip Glass de s'exprimer et même de jouer un des morceaux du film (7.09).

Filmographies : filmographies/biographies de Stephen Daldry et de Philip Glass.

Bande-annonce : bande-annonce du film (1.28).

 

 

 Les menus sont animés et très soignés, prenant place dans les pages d'un livre où chaque changement de section donne lui à un changement de page. Ils sont accompagné de la très belle partition de Philip Glass.

 

A noter enfin les correctes sérigraphies des 2 dvd ainsi qu'une jaquette légèrement différentes pour l'édition collector, agrémentée d'un bandeau rouge à la manière des livres ayant reçu un prix, ce certainement afin de lui donner un aspect "prestige".