Salomon et la reine de Saba

L'histoire

En Israël, 1000 ans avant Jésus Christ, le roi David se meurt. Avant de partir vers l’au-delà, il fait nommer roi son fils Salomon (Yul Brynner), à la grande colère d’Adonias (George Sanders), son fils aîné. Roi sage et populaire, Salomon poursuit l’œuvre d’unification d’Israël entreprise par son père, fortifie Jérusalem et élève un prestigieux temple au dieu unique.

A ses frontières, la colère gronde et l’Egypte aimerait lancer une invasion de l’insolent royaume fondé par ses anciens esclaves. La reine de Saba (Gina Lollobrigida) propose alors au pharaon d’aller séduire Salomon pour trouver une faille dans son pouvoir.

Autour du film

« Salomon et la reine de Saba » (Salomon and Sheba) a été le dernier film réalisé par King Vidor en 1959. Ce réalisateur est surtout connu pour ses films phares « The Wizard of Oz » (1939) avec Judy Garland, « Duel in the sun » (1946) avec Gregory Peck et « War and Peace » (1956) avec Audrey Hepburn et Henry Fonda.

Le rôle de Salomon devait à l’origine être tenu par Tyrone Power. Celui-ci décède malheureusement en plein tournage d’une scène du film en novembre 1958.  La production doit alors lui trouver un remplaçant le plus vite possible et c’est Yul Brynner qui reprendra le rôle, obligeant à retailler les costumes et à tourner à nouveau de nombreuses scènes. Le montage final du film conserve tout de même certains plans avec Tyrone Power, vu de loin. La différence n’est heureusement pas perceptible de prime abord.

Ce tournage a bénéficié de grands moyens financiers, avec la participation de centaines de figurant. Le tournage des scènes d’extérieur a été effectué en Espagne, avec l’aide de plusieurs divisions de l’armée espagnole, qui ont participé aux gigantesques combats dans le désert. Les décors et les maquettes ont également fait l’objet de beaucoup de soin, même si le lieu du culte païen laisse entrevoir beaucoup de carton pâte.

Le scénario du film reprend une partie des écrits de la bible, en mélangeant un peu les dates. La révolte d’Adonias a en fait lieu durant le règne de David et l’abjuration de Yavé, conduisant à la colère divine, se produit plusieurs années après la mort de Salomon. Malgré ces petites entorses à l’histoire de la Bible, le reste du récit traduit assez précisément la situation politique, économique et sociale de l’époque. La romance entre Salomon et la reine de Saba est également une extrapolation des textes anciens. La bible indique seulement que la reine de Saba est venue apprendre les enseignements de justices et de paix du roi du peuple d’Israël.
Critique subjective
Ce péplum, même s’il a pris un petit coup de vieux au niveau de certains décors, est de bonne facture. Le rythme est bien dosé, sans temps morts et les grandes batailles épiques ne paraissent pas trop ridicules par rapport aux productions actuelles. Les acteurs sont très convaincants et jouent très bien leurs rôles. Le seul reproche que l’on pourra faire au film est la trop grande importance donnée aux interventions de Dieu. Celui-ci paraît suivre de très (trop) près les activités des Israéliens, donnant un aspect un peu trop divin à ce peuple. Cette exagération, même si elle se veut proche de la bible, dessert la crédibilité historique du film.
Ce film est à même de satisfaire tout amateur de fresques historiques et de péplum, mais il est dommage que l’éditeur n’ait pas davantage soigné la présentation (surtout au niveau du son) et qu’il n’ai pas jugé utile de nous fournir des bonus qui auraient permis de comprendre l’état d’esprit du réalisateur et des scénaristes.

Pour un film de cet âge l’image est satisfaisante. On note toutefois un manque de définition et des couleurs qui sont assez ternes par moment. La restauration est quand même visible, en particulier sur les scènes d’intérieur. Les trucages ne sont pas trop choquants et passent même assez bien dans le cas de la colère de dieu ou des images de Jérusalem. Seul la chute des soldats dans le ravin laisse un peu trop entrevoir l’aspect « mannequin » de ceux-ci. On ne note pas de problème de compression, mais l’image présente parfois de légères tâches, qui ne sont pas gênantes au point de gâcher le spectacle.

Le DVD nous propose plusieurs pistes en Dolby Digital Surround, dont une piste française et la version originale anglaise.

La version française bénéficie de bons doublages, mais manque sérieusement de dynamique. Le son est étouffé et les bruitages sont souvent inaudibles. Les doublages ne prennent pas non plus en compte la position des acteurs à l’écran et tous les dialogues sont sur le même plan. Les effets surround sont inconsistants, mais au moins ne perçoit-on pas de souffle. Il vaudra mieux privilégier la version originale, beaucoup plus satisfaisante et bénéficiant d’une bonne dynamique ainsi que de quelques effets surround pour la musique.

Le DVD nous est proposé dans un classique boîtier avec une sérigraphie sans originalité. Les menus sont simples et le seul supplément proposé est la bande annonce du film.