Le plus sauvage d'entre tous

The only question I ever ask any woman is "What time is your husband coming home?"

La seule question que j’ai jamais posé à une femme est « Quand ton mari rentre-t-il à la maison ? ».

Paul Newman (Hud) dans « Hud ».

L'histoire

Au cœur du Texas, dans les années 50, le vieux Homer Bannon (Melvyn Douglas) dirige sa ferme, avec l’aide de son fils, Hud (Paul Newman) et de son petit-fils Lonnie (Brandon De Wilde). Hud s’oppose constamment à son père et ne pense qu’à courir les filles et à boire. Homer lui reproche la mort de son frère, le père de Lonnie.

La famille s’est adjoint les services d’une gouvernante, Alma Brown (Patricia Neal), qui ne laisse pas Hud de marbre. Mais cette dernière se refuse à lui, entraînant ainsi une tension supplémentaire dans le ranch. La situation va encore se dégrader le jour où l’une des vaches est trouvée morte. Après un premier examen, le vétérinaire soupçonner la fièvre aphteuse et place le ranch en quarantaine…

Critique Subjective

Ce film est considéré comme ayant donné le meilleur rôle de Paul Newman, même si le personnage qu’il incarne n’est pas vraiment sympathique. Ce long métrage obtint sept nominations aux Oscars et trois prix : meilleure actrice (Patricia Neal), meilleur second rôle (Melvyn Douglas) et meilleur photographie.

Ce drame est surtout une occasion pour les acteurs de se donner à fond. L’intrigue se résume principalement aux conflits psychologiques entre les divers personnages et le film se rapproche de l’ambiance de « La chatte sur un toit brûlant » de Richard Brooks (1958) avec Elisabeth Taylor et Paul Newman. Ici, c’est toutefois Paul Newman qui est au centre du film et qui nous brosse le portait de ce Cow Boy raté, délaissé par son père et buvant pour oublier sa solitude. Sa rébellion, son cœur froid et ses manières rustres ne sont qu’un verni protecteur pour cacher son sentiment de culpabilité.

Paul Newman est entouré d’acteurs très convaincants qui contribuent à rendre ce drame si humain et si vrai. Ce film est aussi une vision intéressante de la vie quotidienne au cœur de l’Amérique au début des années 60. Les vachers, qui travaillent comme au 19^ème siècle, y côtoient les trains rapides et sont équipés de la télévision et d’électroménager dernier cris. Cette société en pleine mutation amène Hud (Paul Newman) à réagir avec un égoïsme « moderne », face à son père qui est encore attaché à un sens de l'honneur qui se perd.

Chronique d’un drame familial dans une société en mutation, « Le plus sauvage d’entre tous » forcera à la réflexion. La présence des acteurs et la force du scénario en font un très bon film que l’on aura plaisir à revoir.

Le film nous présente une image en noir et blanc de toute beauté. Les nuances de gris sont précises, les contrastes sont bien maîtrisés. On note assez peu de tâches sur l’image, en dehors du générique. Le transfert numérique a été bien maîtrisé. La définition est précise, avec des arrières plans nets et détaillés.

Le DVD nous propose des nombreuses pistes sonores, parmi lesquelles ont peut noter des pistes en Dolby Digital 2.0 française et anglaise et une piste anglaise en Dolby Digital 5.1.

La piste française propose des voix claires, précises et relativement bien positionnées dans l’espace sonore. Les bruits d’ambiance sont en revanche assez étouffés et il y a un léger souffle en bruit de fond. La spatialisation profite à la musique, claire et agréable, mais assez rare dans le film. On regrette surtout que les voix des personnages ne collent pas du tout à leur version américaine. La voix française de Paul Newman est beaucoup trop molle et manque de volonté. De même, la voix de Patricia Neal est trop distinguée par rapport à l’originale.

La version anglaise en 5.1 nous propose une bonne spatialisation, mais peu d’effets surround. Le remixage profite surtout à la musique et aux sons d’ambiance, mais dessert les voix qui deviennent difficilement compréhensibles, à moins de monter le volume et d’augmenter ainsi le souffle. Pour parvenir à suivre correctement l’intrigue, il vaudra mieux passer à la version Dolby Digital 2.0. Les voix y sont plus claires et plus fortes, mais le souffle est aussi plus présent et les bruitages sont parfois mal mixés.Aucune piste ne nous convient donc totalement, mais il est tout de même préférable de suivre le film en VO avec la piste en Dolby Digital 2.0, car la version française dénature trop le caractère des personnages.

Pour ce DVD, l’éditeur Paramount ne nous propose que le chapitrage du film et des menus trés sobres. Il est à noter qu’au lancement du DVD vous avez le choix entre une multitude de langues pour afficher le texte sur l’interdiction de diffusion en dehors du cercle familial. Sur un ordinateur, j’ai rencontré quelques problèmes pour cliquer sur le français. Mais vous pouvez choisir n’importe quelle langue, cela n’influera pas sur la suite et les pistes sonores peuvent être changées à la volée en cours de visionnage.