Memento SE

Leonard Shelby n’a plus qu’une idée en tête : retrouver le meurtrier de sa femme et la venger.  Scénario classique et assez banal. Rien de très original et de très palpitant. Sauf que Christopher Nolan adore le film noir et nous le prouve en apportant quelque chose de neuf au genre : Léonard Shelby soufre d’amnésie antérograde : il se souvient des détails de son passé mais ne se souviens plus de ce qu’il a fait le quart d’heure précédent.

Pour retrouver sa femme, il a quelques éléments fournis par la police, mais sa condition mentale l’oblige à pousser les pratiques policière à son comble : il prend des séries de notes (mémentos) utilement complétées par l’usage d’un polaroid : ceci est mon hôtel, ceci est ma voiture, cet homme me veut du bien, cette femme m’aide….Mais il reste difficile de tout garder en mémoire quand celle-ci est de courte durée et il faut toujours faire vite…alors ce que le cerveau de Leonard Shelby ne peut plus contenir, il va le tatouer sur sa peau : son corps est un pense bête.

Mais  là où on apprécie le génie de Christopher Nolan c’est sur la réalisation. En effet, il nous fait à nous aussi, spectateur, perdre la mémoire ! Il nous a mis dans la peau du héros et comme lui nous ne savons pas ce qui c’est passé un quart d’heure plus tôt. Pour avoir cette impression, on recule dans le temps : on voit la fin au début du film et le début à la fin.  Et pire encore la fin d’une scène et le début de la scène précédente…. Mais ce n’est pas tout, certaines scènes filmées en noir et blanc jalonnent le film et servent de repères mais ça on ne le sait qu’à la fin ! ! La structure à rebours du film est très bien soignée !

Ce film est une réjouissance pour tous les amateurs d’énigmes et autres cogiteurs de phénomènes temporels !

Toutefois, cela ne serait pas possible sans la performance des acteurs : Guy Pearce (L.A. confidential), Carrie Ann Moss (Matrix) et Jean Pantoliano (Matrix) qui ont tout donné à leur rôle. Ils ont merveilleusement rendu l’ambiguïté de leur identité.

 

Memento est un film hors normes, intrigant et dérangeant comme on les aime. Il nous pousse à augmenter notre propre mémoire pour retrouver la vérité, ou encore démêler le vrai du faux. Car si on se place hors du monde Léonard Shelby, alors tout deviens fiction. Et tout le récit du début est remis en cause à la fin à la hitchcock 

 

écrit par Delphine Bourgeois

 

L'image est une grande réussite, aucun défaut de compression n’est à noter, les couleurs sont parfaitement bien restituées, l’image est d’une stabilité à toute épreuve, le master orignal n’a aucun défaut notable et cela se retrouve sur cette version du DVD.
Les séquences en noir et blanc sont légèrement plus granuleuses mais c’est un choix du réalisateur.

Christopher Nolan dit lui-même avoir contourné certain problèmes de tournage pour éviter de retoucher numériquement son film et ainsi altérer légèrement la qualité vidéo (par exemple les séquences de début du film tournées à l’envers,il n'y aucune retouche au montage: le film à été monté à l'envers directement lors des prises dans la caméra).

Le son est bien enveloppant (la musique lancinante de David Julyan est parfaitement bien restituée et contribue grandement à l’ambiance du film) et très percutant par certains moment (scènes de poursuites), la VO est légèrement supérieure à la VF en terme de dynamique. Cependant ce film laisse peu de place aux effets surrounds.

Après une première édition assez pauvre en interactivité, voici enfin une édition un peu plus fournie qui saura dévoiler certains aspects sur la construction complexe de ce film.

Attention toutefois, il existe une édition Z1 collector qui en plus de son packaging surprenant possède une pléiade de bonus dont la plus grosse majorité n’on pas traversé l’atlantique lors de la sortie de cette édition.

Les bonus présents sont d’un intérêt variable, en voici le détail:

 

Filmographies de Christopher Nolan, Guy Pearce, Suzanne et Jennifer Todd, Joe Pantoliano et Carrie-Anne Moss.

Bandes Annonces du film (en VO et VOSTF)

Commentaire Audio de Christopher Nolan : ce commentaire est plutôt bien fourni en terme d’explications techniques et de décorticage du scénario, et de la construction narrative, cependant peu d’anecdotes autour du film ressortent et tout le discours technique à tendance à contenir quelques longueurs

Le film en chapitrage inversé (lecture des répertoires en ordre inversé), ce bonus était déjà présent dans la précédente édition.

Le film en montage inversé cette fois-ci on ne se contente pas de visualiser les chapitre en ordre inverse mais le film bénéficie d’un remontage intégral qui respecte réellement l’ordre chronologique, surprenant mais le film à tendance à perdre de son intérêt lors de cette vision.

Bande Annonce  du premier film de Christopher Nolan : Following.

Making Of : Anatomy of a scéne. Documentaire alternant interview de Christopher Nolan, de son équipe et de Joe Pantoliano avec analyse et séquences explicatives de certaines scènes du film ainsi que des analyses des élément de construction narratifs : alternance couleur & NB, flash-backs, décor, etc etc, ce bonus est lui aussi plutôt technique mais on se laisse facilement prendre au jeu pour se laisser guider sur la décomposition du labyrinthe qu’est memento !