Insomnia

Will Dormer (Al Pacino), une élite de la brigade criminelle de Los Angeles surveillé par la police des polices, se rend avec Hap, son coéquipier, en Alaska en plein été, là où le soleil ne se couche jamais. L'affaire concerne une jeune fille assassinée et retrouvée nue, lavée avec soin, dans un sac poubelle dans une décharge. Lors d'une course pousuite dans le brouillard, Will Dormer tire sur ce qu'il croit être le tueur. En s'approchant il découvre que c'est en fait son partenaire qu'il vient d'abattre et décide de mettre cet acte sur le compte de l'assassin.
Rapidement le policier est sur la piste d'un 'ami' de la victime, Walter Finch (Robin Williams) un auteur local de polars. Ce dernier le contacte par téléphone, lui dit qu'il a vu Will tuer Hap. Il lui propose alors un marché...

Al Pacino dans un rôle de flic, on connaissait déjà, et c'était sans appel, par contre, même si lors de sa première apparition "non comique" dans Photo Obsession il était magnifique, on pouvait se demander si Robin Williams serait crédible dans le rôle du méchant face à lui. Il s'avère qu'il y parvient sans aucun problème.
Son personnage est posé et réfléchi, fin tactitien, et jongler avec un policier fatigué par ses nuits sans sommeil est pour lui un jeu d'enfant. Robin Williams campe à merveille le rôle, par de petits sourires ou des regards en coin qui en disent longs. Son travail d'improvisation lui permet de plus de surprendre quelque peu ses partenaires, afin de leur donner plus de naturel dans certaines scènes. On ne peut que croire que derrière cette façade somme toutes normale peut se cacher un être dont les crises peuvent être équivalentes à sa froideur apparente.

L'insomnie est aussi un personnage important du film. Elle influe sur le comportement de Will Dormer, le rendant peut être plus violent et susceptible qu'à l'habitude, lui faisant avoir des hallucinations, etc. Elle sera aussi le lien qui permettra à Walter Finch de commencer à lui parler. Comme le dit Steven Soderbergh (co producteur associé avec Georges Clooney), un des challenges du film a été de rendre crédible et pesante l'état du personnage insomniaque, sans pour autant endormir le spectateur, ce qui est réussi de main de maître; des cernes qui en disent longs, des yeux à moitié ouverts, des bruits de ventilateur qui semblent couvrir toute l'ambiance sonore de la pièce, etc.

Aves ses décors, naturels pour la plupart, éblouissants de beauté, ses acteurs au meilleur de leur art, une intrigue qui tient le spectateur en haleine jusqu'à la fin, cette édition se doit de figurer dans toute bonne DVDthèque.

Une image sans faille, pour une compression qui n'est pas en reste. Les couleurs claires et bleues d'un Alaska 24h/24 sous le soleil contrastent merveilleusement avec l'atmosphère sombre et rouge de l'hôtel où le policier se repose et pense.

Là aussi, tout est bon. Le 5.1 est efficace et aérien, aussi bien dans la VO que dans les versions française et allemande, qui ont peut être un peu moins de dynamique. On regrettera cependant l'absence de sous titres dans les commentaires audio.

Les menus sont statiques et muets, à l'exception du menu principal, animé et sonorisé. Ce qui explique cette différence ? je n'en sais rien... peut être une idée de Walter Finch !

Niveau bonus, on est gâté :

Conversation improvisée entre Christopher Nolan et Al Pacino
Un dimanche après midi, 6 mois après le tournage, Al Pacino et Christopher Nolan se retrouvent autour d'un thé pour discuter de la façon dont ils abordent les films et les tournages en général, revenant quelques fois sur Insomnia et Memento. Peu convainquant au départ, Al Pacino semble de plus en plus ne pas jouer et prend vraiment part à la conversation, racontant quelques anecdotes nterressantes sur certains tournages, etc. Nolan lui est détendu et parle librement. Une section interressante et qui a le mérite de sembler "vraie"

Un reportage sur l'insomnie
Comme de plus en plus souvent dans les bonus des DVD américains, on trouve ici un reportage sur un point qu'aborde le film. Ici c'est l'insomnie, dont est victime le personnage incarné par Al Pacino. Un documentaire interressant où se mèlent témoignages d'insomniaques et analyse de la "maladie" dans le film. par des professeurs présumés compétents.

Dans les coulisses de Insomnia (Making of)
Un making of promo comme aiment et savent le faire les américains. Des bouts d'interviews d'à peu près tous les intervenants du films (acteurs, réalisateur, producteurs, etc) dans lesquels se mèlent de courts extraits du film et où tout le monde dit du bien des autres, en donnant brièvement (ou plus profondemment pour Robin Williams) la façon dont ils voient les personnages.

Dans le brouillard
Explication par Wally Pfister (Directeur de la photographie) et Nathan Crawley (Chef décorateur) de la façon dont ils ont abordé la scène du brouillard dans laquelle est tué Hap. Très interressant bien qu'un peu trop court (6mn par personne).

Commentaires
Les commentaires du réalisateur durent 1h41 et ne sont pas une nouvelle version audio du film, mais un nouveau montage aussi, ce qui permet à Nolan d'exprimer son discours à sa guise, sans être pressé par le film. Très très interressant, mais malheureusement réservé aux anglophones, cette séquence, comme les autres commentaires d'ailleurs, n'étant pas sous titrée.

Photos de production
Un slide show (diaporama) de différentes photos, des endroits, des personnes, des coulisses, etc.

La bande annonce originale (VO)

Le casting et la liste de l'équipe technique

Des bonus donc globalement interressants pour un film qui ne l'est pas moins. Si tous les DVD étaient de cette qualité...