1984

Titre Original
Nineteen Eighty-Four
Pays
Royaume-Uni (1984)
Date de sortie
mardi 1 février 2005
Durée
113 Min
Réalisateur
Producteurs
Simon Perry
Scénaristes
Jonathan Gems et Michael Radford d'après le roman de George Orwell
Compositeur
Annie Lennox, Dominic Muldowney, Dave Stewart
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires

George ORWELL est un auteur engagé dont l'oeuvre ne s'apparente à la science-fiction que pour un seul livre : "1984" écrit en 1948 et adapté deux fois au cinéma en 1956 par Michael Anderson puis celle de Michael Radford en 1984. Cette satire violente est directement politique, comme le sera plus tard "La Ferme des Animaux", qui s'en prend aux dictatures prolétariennes.
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Espagnol
Oui
Non
Non
Allemand
Oui
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Anglais
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
113 min
Nb Dvd
1


L'histoire :

Manipulant et contrôlant les moindres détails de la vie de ses sujets, Big Brother est le chef spirituel d'Oceania, l'un des trois Etats dont la capitale est Londres. Le bureaucrate Winston Smith travaille dans l'un des départements. Mais un jour il tombe amoureux de Julia, ce qui est un crime. Tous les deux vont tenter de s'échapper, mais dans ce monde cauchemardesque divisé en trois, tout être qui se révolte est brisé.

Critique subjective :

Né aux Indes en 1903, d’une famille anglo-indienne, George Orwell ignorait sans doute qu’il serait promu au rang de romancier culte et incontournable. Ainsi le jeune Éric Blair qui devra attendre quelques années avant de devenir George Orwell, commença son périple en entrant dans la police impériale des Indes en 1922. Il en démissionna, insatisfait, en 1928 afin de tenter de vivre de sa plume lors de vacances en angleterre. A la suite de cette décision fondamentale, il échoua à paris, sans le sou, faisant des petits boulots. Sa trajectoire le mènera ensuite à exercer ainsi de nombreux métiers en Angleterre, Espagne, Allemagne et en France. Il a ainsi acquit l’expérience de nombreuses fonctions et de nombreux métiers certains physiques comme la plonge ou le travail à l’usine, d’autres plus flatteurs. Il a en effet été directeur de l’hebdomadaire The Tribune, puis en 1945, envoyé spécial de The Observer en France et en Allemagne. C’est aussi en 1945, qu’il publie La Ferme des Animaux, une parodie de la Révolution Russe. Atteint de tuberculose, il meurt en 1950 mais au cours de ses dernières années, écrit le roman 1984, une vision fulgurante du totalitarisme qui repousse les frontières de la volonté fascisante de laminage de toute humanité.

Fait étonnant et amusant, George Orwell eut pour professeur de français Aldous Huxley, l'auteur d'une autre oeuvre fondatrice de la science-fiction politique, "Le Meilleur des Mondes" qui parle de la joie artificielle due au conditionnement et à la drogue qui permet de priver les êtres de leurs libertés.

Michael Radford a une filmographie peu fournit et son dernier film The Merchant of Venice (2003) , le marchant de Venise devrait faire l’évènement puisqu’il s’agit d’une adaptation cinématographique de la controversée pièce le Marchand de Venise de William Shakespeare. Le film devrait sortir dans nos salles prochainement avec un casting intéressant, Al Pacino, Jeremy Irons, Joseph Fiennes pour une pièce qui prête à polémique à cause de sa facture « antisémite ».

Le réalisateur Michael Radford signe cette adaptation cinématographique fidèle du roman 1984 en 1984 mais il en existe une autre adaptation plus ancienne en noir et blanc, datant de 1956 et réalisée par Michael Anderson avec Edmond O'Brien dans le rôle de Winston smith, Jan Sterling (Julia) et Michael Redgrave dans le rôle d’O’Brien interprété par Richard Burton.

Le casting de l’adaptation de Radford permet de voir Richard Burton dans son dernier rôle puisqu’il décédera peu de temps après.

On retrouve l’acteur John Hurt, physique inoubliable que l’on a pu croiser dans des films mémorables, Midnight Express (1978) d’Alan Parker qui lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle masculin et un Golden Globe pour la même performance, l'Alien, le huitième passager (1979 ) de Ridley Scott, puis incarne un rôle légendaire, celui de l'homme défiguré d'Elephant Man (1980) de David Lynch pour lequel il glane une seconde nomination à l'Oscar. Il tourne aussi sous la direction de Sam Peckinpah, Stephen Frears dans The Hit (1984). En 2001, il fait partie de la distribution du film Harry Potter à l'école des sorciers confirmant son talent pour choisir son implication dans des projets amenés à compter. Après des rôles remarqués dans Dead Man de Jim Jarmusch (1995) et le troublant Contact de Robert Zemeckis (1997) aux côté de Jodie Foster, il a prêté sa voix au narrateur du film Dogville de Lars Von Trier, et a interprété le rôle du Professeur Trevor Bruttenholm en 2004 dans la superproduction Hellboy.

Suzanna Hamilton poursuit une carrière télévisuelle dans des téléfilms notamment.

La version de Michael Radford n’est cependant pas le seul film qui  fait référence au roman 1984. Parmi ces films on compte le fantastique Brazil de Terry Gilliam avec Jonathan Pryce, Robert De Niro et également en production en 1984 pratiquement en même temps que l’adaptation éponyme du roman. Terry Gilliam a confirmé que "1984" a été la source d'inspiration principale pour son film qui peut être considéré comme le pendant comique de 1984. Certes, Brazil est une comédie dramatique mais reste autrement plus gaie que la version dure et froide de Michael Radford.

La vision de George Orwell dépasse la bêtise propre aux systèmes totalitaires que la terre a porté tout simplement parce qu’il en amplifie les travers et les tendances. Le parti socialiste anglais, L’Angsoc qui est au pouvoir s’emploie à manipuler la langue en la simplifiant, la dégraissant de sa richesse au fil des versions successives du dictionnaire officiel. Cependant on parvient à une sorte de langue étrange, sorte de pidgin, langage créé par des représentants de langues différentes pour communiquer. Par exemple la phrase novlangue « Ancipenseur  netsentventre Angsoc » signifie « Ceux dont les idées furent formées avant la révolution ne peuvent avoir une compréhension pleinement sentie des principes du Socialisme Anglais ».

Ainsi le parti Angsoc remodèle la langue, réécrit l’histoire afin de la rendre conforme à sa vision historique et poursuit l’objectif déshumanisant de faire disparaître le facteur émotionnel humain qui contribue à détourner l’énergie au profit d’autre chose que le parti et Big Brother. Il faut aimer Big Brother et lui obéir ne suffit pas. En effet il faut suivre la pensée Angsoc sans penser par soi-même en somme car le crime par la pensée menace chacun. Si aujourd’hui 2+2=5 et que demain Big Brother décide que le produit vaut 3 il faut croire sans faillir. Le parti impose ainsi une idéologie extrême qui dicte que "La guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, L’ignorance c'est la force".
Le parti voudrait dans cette logique faire disparaître l’orgasme au profit de l’insémination artificielle afin de réduire toute possibilité de gaspillage d’investissement affectif à l’extérieur du parti car cela constitue un gaspillage d’énergie.

1984 peut aussi être vu comme l’illustration parfaite du panoptique, un type d'architecture carcérale imaginée par le philosophe Jeremy Bentham. L'objectif de la structure panoptique est de permettre à un individu d'observer tous les prisonniers sans que ceux-ci puisse savoir s'ils sont observés, créant ainsi un « sentiment d'omniscience invisible » chez les détenus. On peut donc concevoir Big Brother comme un système omniscient conçu pour surveiller et punir à l’instar de ce que décrit le philosophe Michel Foucault dans son ouvrage Surveiller et Punir (1975).
 
Cet aspect absurde des idéologies totalitaires est aussi exploré dans d’autres films comme Equilibrium (2002) qui est avant tout l'éducation émotionnelle d'un homme", explique le réalisateur Kurt Wimmer, Brazil (1984) et Farenheit 451 (1966) de François Truffaut. Tous ces films décrivent des sociétés totalitaires qui cherchent à contrôler ses sujets par une extraordinaire confiscation de soi et de leur humanité.

1984 est aussi intéressant pour sa bande son sur laquelle on retrouve notamment The Eurythmics (Annie Lennox et Dave Stewart). La bande son arrive à créer des ambiances assez singulières qui ressortent encore plus sur la bande annonce présente en bonus.

Verdict :

1984 est un film qui ne restera peut-être pas l'ultime adaptation du roman de George Orwell car il est habituel que les romans culte soient réadaptés plusieurs fois. Il est donc très possible que l’on ait droit un de ses jours à un nouveau 1984. Cependant avant d’y penser découvrez ce film et peut-être aussi le livre de George Orwell. Il est dommage que la MGM n’ait pas proposé une version Collector de ce film avec le livre d’Orwell en bonus comme c’est le cas par exemple chez Mk2 pour Farenheit 451 de Truffaut qui est accompagné du roman éponyme de Ray Bradbury (une nouvelle adaptation de Farenheit 451 est d’ailleurs en préparation avec Tom cruise).
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.66:1
Nous avons affaire à un transfert réussit. Le master est très propre excepté quelques petites et discrètes taches blanches provenant de la pellicule. La compression est bien et il n’y a aucun artefact de compression visible et ce même durant les scènes sombres. On a un bon contraste avec des noirs très marqués qui collent bien à la noirceur de l’univers fascisant du régime politique et à la saleté ambiante de l’état de guerre du pays. Les couleurs sont correctes également et restituent très bien d’une part la colorimétrie bleutée ou verdâtre, et parfois grisonnante de la ville et les verts particulièrement chargés en énergie vitale des rares paysages naturels présents dans le film. On a un rendu cinéma de l'image qui est assez agréable.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
2.0
Français
2.0
Allemand
2.0
Espagnol
2.0
La piste audio Dolby Digital 2.0 français qui est proposée profite d’une bonne dynamique et est bien équilibrée. Cependant elle ne dispense pas de spatialisation et de surround remarquables. On ne se sent pas léser car les pistes audio testées sont assez pêchues. Il est probable que ce film ou une autre adaptation pourrait tirer parti d’une piste audio Dolby Digital 5.1 en particulier pour les mouvements de foules, la bande musical, les scènes de guerres et d’actions par exemple.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray
Pas de vrais bonus sur ce film malheureusement. La MGM semble préférer exploiter son catalogue et ressortir les films presque dans leur plus simple appareil c’est-à-dire accompagner de la bande-annonce originale ici. Elle est plutôt sympathique à cause d’une rythme très particulier qu’on ne retrouve pas complètement dans le film et pour la musique de The Eurythmics (Annie Lennox et Dave Stewart).
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
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