Nocturne indien

Pays
France (1988)
Date de sortie
lundi 12 septembre 2005
Durée
105 Min
Réalisateur
Producteurs
Maurice Bernart & une co-production Christian Bourgois Productions, Ciné Cinq, Sara Film, AFC
Scénaristes
Alain Corneau et Louis Gardel d'après le roman éponyme d’ Antonio Tabucchi
Compositeur
Franz Schubert
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
105 min
Nb Dvd
1


L'histoire :

Un homme jeune arrive un jour à Bombay. Il part a la recherche d'un ami qui a vécu quelque temps dans cette ville pour disparaître sans laisser de traces. Au cours de son enquête, il va rencontrer d'étranges personnages et pénétrer un pays qui le fascine.

Critique subjective :

Alain Corneau a réalisé près d’une vingtaine de film depuis l’année 1973 où il réalise France société anonyme (1974) son premier long-métrage entre polar et science-fiction. Un film déroutant et peu suivi par le public mais qui l’invite à suivre la voie du polar pour ses futures réalisations. Suivront Police Python 357 (1976) avec Yves Montand – on le compare alors à Jean-Pierre Melville, référence du polar à la française - puis Série noire (1979). Il change plus tard de registre et signe Nocturne indien (1989) adapté du roman éponyme d’ Antonio Tabucchi  et le magnifique hymne à la musique baroque, Tous les matins du monde (1992) qui lui vaut les César des meilleur réalisateur et meilleur film. On lui doit également plus récemment Le cousin (1998), l’adaptation du roman d'Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements (2002) ou Les Mots bleus (2005).

Pour cette adaptation du roman d’ Antonio Tabucchi, Alain Corneau a constitué un casting qui regroupe plusieurs nationalités. Jean-Hugues Anglade retrouve  Clémentine Célarié (Le Complexe du kangourou (1986) Les Nuits fauves (1992), Sept ans et demi de réflexion (1995)) aux côtés de laquelle il avait déjà joué dans 37°2 le matin (1986) de Jean-Jacques Beineix. Jean-Hugues Anglade construit tranquillement mais sûrement une filmographie assez riche puisqu’il a son actif des films tels que Subway (1985), Nikita (1990), La Reine Margot(1994), Killing Zoe (1994), Laisse tes mains sur mes hanches (2003) ou Taking Lives (2004) avec un casting franco-américain comprenant Angelina Joly.

Plusieurs années après avoir découvert le livre d’ Antonio Tabucchi, on peut dire qu’Alain Corneau a été bien inspiré en passant à l’adaptation de ce roman qui invite à l’errance indienne pour mieux retrouver cet autre ami mystérieux qui se cache au fond de l’intimité. Le sujet de Nocturne Indien est la quête de l’identité d’un certain Mr. Rossignol qui vient en Inde à la recherche d’un ami dont on ignore à peu près tout. On se rend assez vite compte qu’il a quelque chose d’étrange dans cette recherche d’un ami qui se dérobe à lui à mesure qu’il tente de s’en rapprocher. Une enquête qui s’avère finalement assez passionnante bien que peu haletante car même si Nocturne Indien a comme des airs de famille avec le polar - genre pratiqué par le réalisateur avec Police Python 357 (1976) et Le choix des armes - il invite plutôt à suivre une ligne de fuite, presqu’à la manière d’un road-movie à pied, en taxi, bus, train et toujours en écriture par courrier.

Alain Corneau réunit toutes ses passions dans Nocturne Indien en tournant l’adaptation d’un roman ce qui rappelle son amour de la littérature qu’il a encore approché avec Tous les matins du monde (1992) ou Stupeur et tremblements (2002), dans l’Inde envoûtante qu’il aime et où l’on sait que s’égarent certains visiteurs occidentaux. Il accompagne le voyage de Mr Rossignol par la musique du quintette à cordes en Ut majeur de Franz Schubert ; un choix d’une rare subtilité de la part d’un réalisateur, musicien de formation. En somme, Nocturne indien est une sorte d’enquête qui prend des dimensions mystérieuses au fur et à mesure que l’on se rapproche du but tout en ménageant un étrange aller-retour entre fiction et réalité dans un mouvement ininterrompu entre le personnage de Mr Rossignol et son ami mystérieux.

Cette oscillation entre la réalité vécue par le héro et celle du film ne peut être qu’amplifier par le sourire énigmatique de Mr Rossignol lors de la scène finale. Mr Rossignol marche dans les pas d’un ami et sourit de son pouvoir tout en virtualité d’être soi et peut-être un autre. Si ce n’est qu’au terme d’une profonde dépersonnalisation que l’on acquière son véritable nom alors l’Inde est le pays tout indiqué pour une telle expérience.

Verdict :

Dans Nocturne Indien, Alain Corneau réunit ses passions pour la littérature qu’il a déjà adaptée plusieurs fois, pour la musique qu’il a étudiée et pour l’Inde pays prodigieux et dont la beauté changeante et renouvelée est une invitation à l’errance. Une très belle édition DVD pour un film qui hésite entre le polar, la quête identitaire lancée dans un presque road-movie tirant une ligne de fuite au travers d’une Inde dont la réalité dépasse la fiction.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.66:1

Le master est globalement propre bien que l’on trouve quelques petites taches qui rappelle avec le léger grain cinéma que c’est bien sur de la pellicule que les images originales ont été fixées. La photo du film, signée par Yves Angelo est assez particulière puisqu’on passe de couleurs chaudes tirant vers les oranger au bleu de la nuit. Dans les restaurants l’éclairage au néon associé à la chaleur du pays parvient à nous donner la sensation étouffante ressentie dans une chambre d’hôtel sans ventilateur. Le contraste est très marqué ce qui épaissit l’opacité de la nuit (lors du voyage en bus et train) et accentue l’étrange lumière diurne (voir la scène où Mr Rossignol prend un bain de mer et s’assoit aux côté de la jeune indienne sur la plage), jaune et comme appartenant à une autre dimension, particulière, celle de l’Inde peut-être comme on la retrouve d’une certaine manière dans Chroniques Indiennes. La compression est satisfaisante bien que l’on décèle une légère vibration des pixels sur les arrière–plans uniformes. La définition est satisfaisante. Une belle photo de cinéma et un transfert convenable.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Anglais
2.0

Cette édition est proposée avec une piste audio Dolby Digital 2.0 mono (192 Kbps) en version Française sous-titrée (français, anglais, hindi etc.) et une version audio Dolby Digital en version Française 2.0 mono (192 Kbps). Le choix de la piste est ici assez ouvert dans la mesure ou l’accent français de Jean-Hugues Anglade parlant anglais s’apprécie ou pas mais que les voix des hindous et autres personnages étranger rencontrés par Mr Rossignol méritent d’être écouté avec leurs voix originales. Nous avons une préférence pour la version originale. Nous avons le choix entre deux pistes Dolby Digital 2.0 d’égale puissance, plutôt bien équilibrée mais essentiellement frontale. Ceci ne pose aucun problème car le film installe un climat doux et lent. Point besoin de surround pour cette errance volontaire et la musique de Schubert habille les images admirablement avec la légèreté d’un rossignol facétieux.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
51 min
Boitier
Digipack


Bonus :

- Histoire d’un film (50 mn 30) où le réalisateur et l’acteur principal parlent très bien de leur expérience à la fois avec le matériau littéraire et filmique sans oublier de parler du contact inoubliable avec l’Inde.
- Filmographies de Alain Corneau, Jean-Hugues Anglade et Clémentine Célarié.
- Collection Contemporain Studio magazine

Menus
Interface sobre et élégante en cohérence totale avec le packaging du boîtier.

Chapitrage
1 – Vimla Sar
2 – Hôpital King Edwards
3 – Hôtel Tajmahal
4 – Le cercle de la vie
5 – Inde et littérature
6 – Quelqu’un d’autre
7 – Archevêché S. Boaventura
8 – Mr Nightingale
9 – Des morceaux choisis
10 – Fiction ou réalité ?

Packaging
Cette édition est livrée dans un jolie digipack au design élégant et ganté de noir dans l’esprit de la musique de Schubert qui accompagne l’errance de Mr Rossignol.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage