Faut pas rêver : Sahara

Faut Pas Rêver

Cette émission a été créée en 1990 par Georges Pernoud, déjà auteur de la série d’émission Thalassa sur France 3.  Présentée par Laurent Bignolas, ancien présentateur du journal télévisé de France 3, ‘Faut Pas Rêver’ propose de nous faire découvrir de nouveaux horizons à travers des rencontres insolites et des visites en dehors des grands parcours balisés par les agences de voyage. Ces voyages sont souvent l’occasion de revenir sur l’histoire des grandes découvertes de pays ou de lieux mythiques : Pérou, Australie, sources du Nil, route de la soie, Sahara…

 

Sahara : sur la route des caravanes

"Faut pas rêver" sillonne le désert le plus mythique du monde : le Sahara, de la Mauritanie au Niger en passant par le Mali, empruntant les pistes caravanières qui relient le Maghreb à l'Afrique Noire et l'Atlantique à la mer Rouge. Tout au long de ce voyage, Laurent Bignolas nous présentera les merveilles, souvent méconnues, de cet océan de sable.

La route du défi
(Arnaud Blin et Laurent Desvaux)
Nouakchott et Nouadhibou : l'une est la capitale politique et l'autre la capitale économique de la Mauritanie. Pourtant, pour les relier entre elles, il n'existe qu'une piste de 470 km, soufflée par les vents de sable qui effacent les traces et jalonnée de cordons de dunes parfois infranchissables… Autant de pièges que seuls les fils du désert savent déjouer en osant s'y aventurer au cours d'expéditions qui peuvent durer de trois à cinq jours ! Bientôt, pourtant, tout va changer. Dans cette zone parmi les plus inhospitalières du monde, une route est en train de tracer son chemin, mètre après mètre, dune après dune. Un formidable défi pour ce pays qui va enfin sortir de son isolement grâce au goudron !

Les tableaux du désert
(Arnaud Blin et Laurent Desvaux )
Diadjibiné, un village où vit la population Soninké, dans le sud de la Mauritanie. Ici, les maisons sont en terre, le moins cher des matériaux et le meilleur régulateur thermique dans cette région où les températures dépassent 45° en été. Grâce aux femmes du village, ces simples bâtisses se transforment en véritables oeuvres d'art. Chaque hiver, lorsque les travaux des champs sont terminés, elles puisent dans la terre environnante des argiles multicolores. De cette palette, elles font surgir, sur les murs de leurs maisons, d'extraordinaires tableaux, sans signification particulière, si ce n'est de rendre leurs intérieurs agréables à regarder.

Tichitt, la cité mémoire
(Arnaud Blin et Laurent Desvaux)
Aucune cité de Mauritanie ne connaît un tel isolement que Tichitt. Pourtant, personne n'ignore son existence, grâce aux trésors qu'elle recèle. Des milliers de manuscrits, uniques au monde, vieux de 8 à 9 siècles, rédigés sur place par des érudits ou apportés par les caravanes qui transportaient non seulement des marchandises mais aussi savants et étudiants, attirés par cette ville du savoir. Toutes les connaissances du moment y étaient consignées, comme les mathématiques, l'histoire, la géographie, l'astrologie, la médecine ou le droit musulman. Mais aujourd'hui, ces trésors sont menacés. Faute de moyens financiers pour les protéger, des ouvrages rares disparaissent chaque jour, victimes de la chaleur, de la poussière ou des termites. Luttant aussi contre l'ensablement de leur ville, les habitants refusent pourtant d'abandonner Tichitt, cette cité -comme ils le disent - « source de paix, de savoir et de vie ».

Sur la piste de l'azalaï
(Bertrand Edel et Vincent Pacifico)
Depuis dix siècles, chaque hiver dans le Sahara, des nomades entament un périple de 700 km à pied, pour acheminer le sel extrait des mines de Taoudenni, dans le nord du Mali, jusqu'à Tombouctou, aux portes du désert. Leurs caravanes, constituées de chameaux, traversent des paysages désolés où aucun homme ne peut survivre sans une connaissance réelle de ce milieu hostile. Dans le désert, à cette période de l'année, la température oscille entre 35°C le jour et 0°C la nuit… Des semaines durant, hommes et chameaux partagent un quotidien difficile dont dépendent les revenus annuels de chaque famille.

Tombouctou l'affairiste
(Bertrand Edel et Vincent Pacifico)
Ancienne perle de l'Afrique, entre Sahara et fleuve Niger, Tombouctou la mythique entend garder son rang, du moins sa réputation… Constamment menacée par le sable, elle se bat pour rester dans la course à la modernité. Derrière les mosquées, vestiges de son antique splendeur, la ville aux 333 saints mise dorénavant exclusivement sur le commerce à l'heure de la mondialisation…

Les maîtres du fleuve
(Bertrand Edel et Vincent Pacifico)
Entre Tombouctou et Mopti, le fleuve Niger est le seul moyen de transport pour les hommes et les marchandises. Le trafic fluvial y est intense malgré les pièges qui jalonnent les 450 km de navigation entre les deux villes. Marin aguerri, Mahamane, de la tribu des Bozo, sillonne le fleuve depuis plus de 40 ans. Sa pinasse transporte avant tout des marchandises, comme le sel de Taoudenni qui continue sa route jusqu'au marché de Mopti, mais aussi des passagers qui endurent un confort spartiate…

Timia : le jardin de l'Aïr
(Pascal Sutra Fourcade et Jean-Marc Durou)
Au coeur des montagnes de l'Aïr, au milieu d'un paysage volcanique, on découvre un peu de verdure au fond d'une gorge. C'est l'eau miraculeuse qui coule en mince filet entre les roches noires. Plus bas, une vallée sableuse, une palmeraie et de minuscules parcelles cultivées, arrosées par les hommes qui tirent l'eau à l'aide d'un buffle ou d'un chameau. Ici, à Timia, des Touareg sédentarisés se sont mis à produire du blé et des dattes il y a deux siècles, en échange du sel en provenance de la caravane de Bilma. Aujourd'hui, une nouvelle richesse fait la fierté de Timia : les oranges que Suleï, le jardinier, fut l'un des premiers à cultiver.

L'illoughane, une fête touarègue
(Pascal Sutra Fourcade et Jean-Marc Durou )
Les Touareg Kel Tadélé, littéralement « ceux qui vivent en bordure », occupent un territoire en lisière de l'Aïr, aux portes du grand désert du Ténéré. Eleveurs de chameaux et de chèvres, ils vivent dans l'environnement le plus aride, dans des conditions aux limites de la survie. Leur campement, d'un dénuement extrême, se résume à une tente, une simple bâche tendue entre quatre piquets. Leur vie de nomade est conditionnée par la recherche permanente de pâturages sur ce territoire à 70 % saharien et 30 % sahélien. Lorsque survient l'illoughane, un rendez-vous rare, la monotonie du quotidien fait place à une fête. Quelques dizaines d'hommes et de femmes, venant de différents campements dispersés sur des centaines de km2, convergent en même lieu pour partager, 24 heures durant, une fête rituelle rythmée par des courses de chameaux et le chant des femmes…

Critique subjective

Dynamique et captivante, cette émission parvient effectivement à nous faire rêver (malgré son titre). Dans ces paysages désertiques et fascinants qui couvrent la Mauritanie, le Mali et le Niger, les couleurs laissées par le soleil le disputent aux formes dessinées par le sable. Menacés par le manque d’eau et l’avancée du désert, des hommes s’accrochent toujours à quelques îlots de verdure dans lesquelles il faut chercher l’eau de plus en plus profondément. Une émission placée sous le signe de la patience et d’une façon différente de voire s’écouler le temps pour ces nomades qui mettent des semaines à parcourir quelques dizaines de kilomètres. Une émission remarquable qui se laisse dévorer de bout en bout en apportant suffisamment de variété pour intéresser toute la famille.

L’image est présentée en 4/3 et est en tout point superbe. Les couleurs sont éclatantes et mettent bien en valeur les magnifiques tons dorées des dunes et leurs ombres sous un soleil rasant. La définition est très bonne sur la majorité du documentaire. De plus, aucun problème de compression ne vient ternir l’ensemble.

Une seule piste sonore est proposée, en Dolby Digital 2.0 française. La dynamique d’ensemble est bonne et l’ensemble du documentaire bénéficie d’une bonne spatialisation sur la musique d’ambiance, d’inspiration traditionnelle nord africaine, par ailleurs très agréable. Les voix sont toujours parfaitement intelligibles. On regrettera seulement de ne pas avoir une diffusion en 5.1 comme le fait déjà l’émission « Ushuaia » de la chaîne concurrente.

Pour cette édition DVD, l’éditeur France Télévision ne nous propose rien de plus que le chapitrage du documentaire et une très courte présentation des autres DVD de la série.