Emmenez-moi

Synopsis

Après sept années d'aide sociale, de logement insalubre, d'inadaptation au monde du travail, et à 50 ans passés, Jean-Claude n'est plus sûr que d'une chose : s'il a réussi à tenir le coup tout ce temps, ce n'est pas par hasard, mais grâce à son idole, son Dieu... Charles Aznavour ! Il connaît toutes ses chansons par coeur. Charles lui a dicté sa conduite à chaque moment important de sa vie : il s'est engagé dans la Légion après avoir vu Un taxi pour Tobrouk, et a même chanté La Mamma à la mort de la sienne. Pour tous ces moments intenses, durant lesquels il a trouvé soutien et réconfort, Jean-Claude décide qu'il est grand temps de remercier Charles !

 

Critique subjective

A priori, un « Road Movie » sur les chemins pédestres du Nord de la France entre Roubaix et Paris, sous un joli ciel gris, cela peut paraître original…

Tout au long de sa carrière, Gérard Darmon n’a pas enchaîné que des succès et des films magistraux (Pédale Dure son dernier long métrage avant Emmenez-Moi a su se faire très vite oublier). Une fois encore, il porte littéralement le film sur ses épaules. Fan alcoolique de Charles Aznavour tour à tour tendre et touchant ou misérable et grotesque, l’acteur déborde d’énergie et effectue une bien belle performance. Les acteurs secondaires font aussi parfois preuve de beaucoup d’enthousiasme. Toutefois, cela ne suffit pas à couvrir les nombreuses maladresses du premier film d’Edmond Bensimon.

D’une part le scénario n’est pas vraiment original et on ressent une triste impression de déjà vu dès les premiers instants du film (Podium a déjà exploité l’idée du fan ridicule). Par ailleurs, on ne comprend pas trop les choix du réalisateur, en particulier les paysages « Nord Ouvrier » qui restent complètement inexploités.

Certes l’idée d’alterner des scènes chantées, où le monde apparaît tel que dans les rêves du personnage principal, avec des scènes réelles au décor redevenu maussade est pleine de charme mais les enchaînements trop fréquents retombent souvent à contre temps et la poésie laisse place à des lourdeurs inutiles.

 

Conclusion

Même les fans du Grand Charles risquent de ne pas être convaincus par ce film maladroit qui contient pourtant plusieurs bonnes idées. Dommage !

L’alternance des scènes « chantées » (tournées en 35mm) et « réelles » (tournées en DV, plans séquences) est certes joliment représentée mais l’image dans l’ensemble est très moyenne. Les parties DV manquent de contraste et de définition surtout dans les scènes extérieures. Les scènes en 35mm offrent des couleurs très chaudes et des contrastes beaucoup plus marqués mais la compression est loin d’être parfaite (peut être est-ce dû au grande nombre de suppléments).

Les deux pistes sont de très bonne qualité. La version DD 5.1 n’apporte pas grand-chose vis-à-vis de la piste Dolby Surround étant donné que les enceintes arrières resteront quasiment muettes tout au long du film. Les séquences chantées - passages clés du film - sont bien rendues et c’est là le principal !

Le Packaging du DVD est banal pas contre, dès qu’on l’insère dans le lecteur, on est très agréablement accueilli par des menus d’excellente facture. Simples et sobres, les scénettes sont bien choisies (on retrouve bien sûr l’inévitable duo Aznavour / Darmond).

Les suppléments sont nombreux et arrivent même à dissiper la mauvaise impression du film !

-         Teasers.

-         Film annonce.

-         Bêtisier : Les habituels fous rires d’un tournage. L’ambiance sur le plateau avait vraiment l’air bonne !

-         Making Of : Un très bon reportage d’environ 45 minutes qui montre les coulisses de la réalisation. Bien montés et bien commenté, c’est un délice.

-         Scènes coupées : 4 scènes inédites avec ou sans commentaires du réalisateur. Elles permettent de comprendre un peu mieux ses choix.

-         Galeries Photos.

-         Il est aussi possible d’avoir les commentaires du réalisateur sur l’ensemble du film en choisissant la piste audio adéquate.