La Belle et le Clochard

L’histoire

Un soir de noël, ‘Jim Cheri’ offre à sa femme ‘Darling’ un magnifique cocker qu’ils nommeront Lady. Choyée et entourée de l’affection de cette famille, elle grandit et se voit offrir un collier qui fait l’admiration de ses deux amis, Jock, un griffon écossais, et César, un vieux limier radoteur qui a perdu le sens de l’odorat.

Malheureusement, la naissance d’un bébé dans son foyer va venir troubler l’existence de Lady, surtout quand la vieille tante Sarah va venir surveiller la maison, accompagnée de ses deux chats siamois…

La naissance d’une légende

« La belle et le clochard » reste l’un des plus grands classiques de Walt Disney et ce film a marqué plusieurs générations d’enfants, émus par l’histoire d’amour entre les deux personnages, pleurant lors de l’accident de César ou frissonnant à la vue du rat.

La création de ce long métrage d’animation a débute en 1937 lorsque Joe Grant, un brillant dessinateur et scénariste embauché par Walt Disney en 1933, montre à son patron une ébauche de scénario inspiré par son cocker, Lady. Walt aime bien cette idée de faire un court-métrage sur les chiens, surtout qu’il affectionne lui-même ces animaux, et il propose à Joe de travailler sur le scénario et de lui proposer un storyboard.

Le travail est terminé en 1943 et Joe Grant montre fièrement les dizaines de dessins qui reconstituent toute la trame de l’histoire. Malheureusement, Walt Disney trouve que l’histoire ne mérite pas de travailler davantage sur le sujet et il enterre le projet. C’est aussi l’époque où les studios sont en veille à cause de la seconde guerre mondiale. Quelques années plus tard, Walt Disney découvre la nouvelle, « Happy Dan and the Whistling Dog », parue dans le journal ‘Cosmopolitan’ qui est une revue littéraire à l’époque. Signée Ward Green, cette histoire de chien introduit des personnages complémentaires à ceux Joe Grant. Walt contacte donc Ward Green et lui demande d’écrire une histoire qui servirait de base au film.

Le projet de film est alors remis sur les rails avec Frank Thomas et Ollie Johnston, tous deux responsables des animations, qui sont chargés de mettre en forme et en mouvement les personnages du long-métrage. Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske, qui avaient déjà dirigé « Peter Pan », « Cendrillon » et « Alice au Pays des Merveilles » sont chargés de réaliser « La belle et le clochard », nom du partenaire de Lady décidé par Walt Disney lui-même.

En 1949, alors que le film est en pleine création, Joe Grant se fâche avec son patron et quitte Disney. Walt lui en voudra tellement qu’il supprimera toute référence au premier scénariste de son film et qu’il va inventer une nouvelle légende : Ce serait lui qui a eu l’idée du film alors qu’il avait offert à sa femme un petit chiot dans un boite, comme on le voit dans la séquence d’introduction !

Un travail d’avant-garde

L’action du film se situe au tout début du XXème siècle, une période particulièrement importante pour Walt Disney qui a insisté pour que les éléments essentiels de sa jeunesse apparaissent dans le film : les premières automobiles, les premiers téléphones, une petite ville qui ressemble à Marceline (où Walt a passé une partie de son enfance)… Pour autant, ce n’est pas un film sur la nostalgie mais l’une des plus mythiques histoires d’amour du cinéma !

Par bien des aspects, « La belle et le clochard » est un film d’avant-garde pour l’époque. Sorti en 1955, près de 20 ans après la première ébauche de scénario, Walt Disney en fait le premier long métrage d’animation à sortir en cinémascope. Mais comme la plupart des salles de cinéma ne peuvent diffuser ce format, une autre version, en 4/3 sera produite simultanément. C’est aussi la première histoire ‘originale’ que Disney adapte en long métrage.

Techniquement, les studios Disney sont alors à leur apogée. Plus de 150 dessinateurs et animateurs travaillent sur les 110 000 dessins couleurs du film, utilisant les techniques de pointes de l’époque : story-board animés, celluloïds transparents apposés sur les décors peints… Les décors sont d’ailleurs l’un des points essentiels du film. Ils sont peints par de grands artistes qui se sont inspirés des toiles de Norman Rockwell pour retrouver une ambiance ‘début de siècle’.

La musique n’est pas en reste, avec des chansons très inspirées écrites par la chanteuse et actrice Peggy Lee et par Sonny Burke, qui a fait ses armes dans la sonorisation de films muets. Pour que les animations et les voix ‘collent’ bien ensemble, ces dernières seront enregistrées d’abord, une technique relativement nouvelle, et les animateurs s’inspireront de ces enregistrements pour adapter leurs dessins. Les mouvements des animaux seront reproduits après une minutieuse étude de dizaines d’heures de films de vrais animaux et on dit même qu’un véritable rat en cage aurait servit à étudier le comportement de cet animal pour la scène de la bataille avec le clochard.

Critique subjective

Tout le monde garde en mémoire la scène du ‘repas’ dans le restaurant italien où la belle et le clochard mangent le même spaghetti au son de la chanson « Bella Notte ». En réfléchissant un peu, il est même probable que vous vous souveniez de toute l’histoire et des personnages hauts en couleur du film. C’est là la marque même d’un grand film du septième art. Pour les petits et les grands, « La belle et le clochard » est sans doute le plus réussi des films de Walt Disney et cela fait de ce DVD un achat indispensable. D’autant que cette édition est techniquement d’excellente qualité et que les bonus raviront toute la famille.

Parfaitement restaurée, le film est présenté ici dans sa version ‘intégrale’ en cinemascope 2.55. L’étirement de l’image a imposé aux dessinateurs de Disney d’agrandir les décors et de refaire quelques scènes pour profiter de cet espace supplémentaire. Mais si vous êtes attentif, vous remarquerez que dans de nombreuses scènes l’action est centrée sur une zone correspondant au 4/3, les bords de l’écran n’étant qu’un décor fixe.
Fruit du travail de restauration, les couleurs ont retrouvé tout l’éclat de leur jeunesse et permettent d’apprécier pleinement le superbe travail effectué sur les arrières plans et les détails des personnages. La définition est également excellente et aucune tâche ou imperfection ne viendra gâcher le spectacle. La courte durée du film et le fait que le premier DVD y soit pratiquement entièrement consacré entraîne aussi une compression minimale qui autorise la diffusion sur très grand écran dans d’’excellentes conditions.

Cette édition collector permet de bénéficier de trois pistes sonores : Dolby Digital 5.1 anglais et français et DTS 5.1 français (mi-débit). Comme d’habitude chez Disney, les doublages français sont de très bonne qualité et le support DVD permettra enfin de découvrir les voix originales du film, en particulier au niveau des chansons (également très bien traduites en français). La piste anglaise est enregistrée à un niveau sonore très inférieur aux pistes françaises, mais on retrouve une spatialisation très semblable sur ces trois pistes. La dynamique est bonne, avec une très légère prépondérance de la piste DTS, mais elle n’est pas vraiment significative sur l’ensemble du film. Quelques effets surround viennent rappeler de temps à autre que les enceintes arrières sont toujours là, mais la majorité de l’espace sonore reste orientée sur les haut-parleurs frontaux. Le remixage du son depuis une source monophonique est tout de même assez réussi et aucun bruit indésirable ne vient perturber le spectateur !

L’éditeur Buena Vista Home Entertainement propose ce coffret collector avec deux DVD dont les menus animés reprennent les scènes phares du film : la maison de Lady pour le DVD 1 et la ruelle du restaurant italien pour le DVD 2.

Le premier disque  propose le film accompagné de plusieurs bandes annonces (Chicken Little, Frère des Ours 2, La petite Sirène, Bambi 2). On y trouve également le jeu ‘Les chiens Disney’, un questionnaire à choix multiples sur les chiens dans tous les films de Walt Disney. Ce jeu peut être joué seul ou en équipe et il nécessite de solides connaissances cinématographiques !

Le second DVD est entièrement consacré aux suppléments :

Scènes coupées
Eric Goldberg présente deux scènes coupées du film. La première est une version amusante de renversement des rôles entre chiens et humains et a été complètement retirée du film. La seconde est une version plus longue de l’arrivée du bébé, avec d’autres doublages que ceux du film. Ces deux séquences présentent des storyboard animés et sonorisés.

Musique ’La chanson des Siamois’
Eric Goldberg présente une séquence d’essais de voix pour les deux chats siamois. Ces voix sont présentées sur des images de stotyboard qui explorent différents mauvais tours joués à Lady.

Jeux

Adopter un chiot virtuel (DVD-Rom)
Ce jeux n’est accessible que sur un ordinateur sous Windows. Il permet d’élever l’un des chiens du film, en le nourrissant, lui apprenant des tours… Pour chaque chien vous pourrez imprimer un certificat de propriété mais aussi découvrir un fond d’écran et un économiseur d’écran adapté.

Les Chiens et leurs maîtres (Disneypédia)
Ce documentaire présente les différentes sortes de chien à travers de nombreux extraits de films Disney et d’images de vrais chiens. Après un bref historique, le film passe en revue les six principales sortes de chiens.

Quel chien êtes-vous (Psychotest)
Une série de question permet de déterminer de quel chien de « La Belle et le Clochard » vous vous rapprochez le plus.

Les coulisses de la production (VOST)
Cette partie du DVD est entièrement consacrée au making-of du film, avec de nombreux documents inédits des studios Disney où l’on voit Walt et ses artistes travailler sur le film. L’ensemble est découpé en plusieurs reportages :

Le pedigree de Lady : Making-of
Ce making-of est divisé en plusieurs séquences qui abordent l’histoire, les animations, la musique, le casting des voix et le design général du film. En dehors de la technique, le documentaire se consacre surtout aux artistes qui ont fait ce film, mettant en lumière le talent de chacun d’entre eux.

L’art du Story-board
Eric Goldberg, superviseur de l’animation sur « Aladdin », présente le travail de Story-board dans les studios Disney. Il revient sur l’historique de cette technique de création de film, les raisons de la création de ces dessins et la façon dont ils sont réalisés. On voit de très nombreux story-board de différents films Disney et des interviews des principaux artistes de cette société. Le documentaire aborde également le  « cinématique » avec l’intervention du réalisateur du « Monde de Narnia » et même de Kevin Kostner.

Story-board originaux de 1943
Après d’intenses recherches, prés de 80% du script original de 1943 a été retrouvé. Mis bout à bout et sonorisé, cela donne la première version de « La belle et le clochard », assez éloignée de l’histoire finale (et bruité 'à la bouche' !).

Extraits de l’émission « Disneyland »
Après une présentation de cette émission de télévision diffusée depuis 1954 sous la direction de Walt Disney, nous suivons certains extraits de la série. Ces extraits ont été rassemblés depuis des chutes et des négatifs couleurs récemment redécouverts dans les archives Disney. Ces montages ont été spécialement réalisés pour le DVD, en couleur, mais certains ont été diffusés en noir et blanc dans les années 50.
Dans ces émissions, Walt Disney présente le scénario de « La Belle et le Clochard », les storyboards et montre ses dessinateurs en train de travailler sur le scénario. On voit des acteurs jouant les textes, des animateurs s’occupant de l’animation des lèvres, la création des décors… Une autre émission, intitulée « Cavalcade of songs », montre la création des chansons du film, avec la chanteuse interprétant les deux voix (fait très rare à l’époque).

Bandes-annonces
On peut voir ici trois bandes annonces : l’originale de 1955 et les ressorties de 1972 et 1986. La première est au format cinemascope, mais les deux suivantes sont en 4/3 pan & scan. C’est l’occasion de mesurer la chance que nous avons de revoir le film dans sa version originale sur ce DVD.

Galeries

Consultables manuellement ou à travers un diaporama automatique, ces galeries regroupent des dizaines d’images des études préliminaires sur la création des personnages, des décors, des story-boards, ainsi que des photos de production ayant servi à créer les chiens.