Yann Arthus-Bertrand
Au début des années 2000, le photographe Yann Arthus-Bertrand décidait de parcourir le monde pour photographier la Terre vue du Ciel. Parcourant des milliers de kilomètres en hélicoptère, il a rassemblé des centaines de photos qui ont été exposées autour du jardin du Luxembourg de Paris avant d’être compilées dans un livre. Saisi par ce travail passionnant, le réalisateur Renaud Delourme a mis ces photos en film, agrémentant les clichés d’un dialogue poétique entre Bernard Giraudeau et Nils Hugon.
Au cours de ses voyages, le photographe a été saisi par les changements climatiques et les catastrophes écologiques provoqués par la déraison de l’Homme. Son plus gros choc est venu de son retour au Kenya où il avait débuté comme photographe animalier. En vingt ans, le Kilimandjaro, la plus haute montagne d’Afrique et un glacier millénaire, a perdu pratiquement complètement son manteau enneigé. Cette révélation a entraîné une prise de conscience qui s’est traduite par un engagement très fort dans le développement durable et la volonté de communiquer par le documentaire et non plus seulement par la photo.
Vu du Ciel
Ce coffret de l’éditeur France Télévision Distribution nous propose les deux premiers documentaires (sur une série de quatre) initiés par Yann Arthus Bertrand :
DVD 1 – Tout est vivant, tout est lié (réalisation Pascal Lisson)
Notre Terre est un immense réservoir de biodiversité dont la vision, surtout depuis le ciel, est un constant émerveillement. Malheureusement, l’Homme peut avoir une influence néfaste sur ce fragile équilibre et il est important de rester vigilant pour comprendre les effets non prévus de nos actes. Du Kenya au Groenland, en passant par le Brésil, la Chine, le Congo ou la Tasmanie, Yann Arthus Bertrand dresse quelques portraits en forme d’exemple de ce qu’il faut absolument éviter pour ne pas détruire la planète, mais aussi de quelques actions positives de l’Homme, montrant ainsi qu’il y a toujours un espoir.
DVD 2 – Défendre l’eau, c’est défendre la vie (réalisation Xavier Lefebvre)
L’eau est notre bien le plus précieux. La vie est impossible sans eau douce et pourtant celle-ci est très inéquitablement répartie sur Terre. Yann Arthus-Bertrand nous entraîne au Moyen Orient, l’une des zones les plus arides de la planète, où la situation géopolitique est très liée au problème de l’eau. Nous voyons comment certains, en Israël, à Las Vegas ou en Algérie gâchent ou polluent l’eau, se mettant ainsi eux-mêmes en grand danger à long terme. Mais le photographe nous montre aussi des exemples de peuples qui reconnaissent le caractère précieux et important de l’eau et qui savent la gérer.
Critique subjective
Dans ses reportages, Yann Arthus Bertrand reprend un peu le principe d’Ushuaïa et de Faut pas rêver. La trame principale est tissée par le photographe qui part à la rencontre des habitants de différents pays, interviewant les uns et les autres afin de nous faire découvrir leur quotidien et nous permettre ainsi de comprendre l’importance d’un développement raisonné. Les faits importants, qui servent de base aux documentaires, sont accompagnés de textes à l’écran pour marquer davantage les esprits, tandis que des reportages nous montrent différents aspects du sujet dans le monde entier.
La grande force de ces émissions est la volonté du photographe de ne pas baisser les bras et de montrer que rien n’est irrémédiable, qu’il y a toujours un espoir, à condition de réagir vite. L’enchaînement des sujets est toujours logique, très bien monté, dynamique et passionnant. On passe de l’effroi, devant la dégradation de certaines situations, aux larmes de joies devant des accomplissements de la volonté de certains citoyens de notre planète qui savent de battre pour la préserver.
L’ensemble est tellement bien réalisé que la vision de ces documentaires devrait être obligatoire pour toutes les jeunes générations afin d’implanter fermement en eux cette notion de ‘développement durable’, seule à même de nous permettre de lutter contre la dégradation de notre environnement.
On notera enfin que l’engagement de Yann Arthus-Bertrand n’est pas que de simple façade puisque toutes ses émissions sont ‘compensés carbone’. La pollution générée par les vols en avion et en hélicoptère est contrebalancée par un investissement dans un projet pour limiter l’émission de gaz à effets de serre (reboisement, implantation de panneaux solaires…) dont on peut voir le détail sur le site Internet dédié
www.goodplanet.org.