Le faucon maltais

Titre Original
The Maltese Falcon
Genre
Pays
Etats-Unis (1941)
Date de sortie
mercredi 6 décembre 2006
Durée
90 Min
Réalisateur
Producteurs
Hal B. Wallis
Scénaristes
Dashiell Hammett et John Huston
Compositeur
Adolph Deutsch
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Jean-Luc Richter
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
90 min
Nb Dvd
2


Le policier : What is it ? (Qu’est-ce que c’est)
Sam Spade (Humphrey Bogart) : It’s the stuff that dreams are made of. (C’est la matière dont sont fait les rêves).
Le faucon Maltais

 

L’histoire

Sam Spade (Humphrey Bogart) est un détective privé de Los Angels qui travaille avec son associé Miles Archer (Jerome Cowan). Lorsqu’il reçoit une cliente (Mary Astor) qui lui raconte une sombre histoire de sœur enlevée par un homme brutal, il ne croit pas trop à cette histoire, mais accepte de faire suivre celui-ci. C’est Miles lui-même qui s’occupe de l’affaire, mais il est assassiné le soir même sans avoir donné esquissé un geste pour se défendre.

Soupçonné par la police du meurtre de celui que son associé devait suivre et aussi du meurtre de Miles lui-même, Sam Spade va devoir dénouer les fils d’une histoire compliquée qui semble impliquer une mystérieuse statuette de faucon…

 

À propos du film

À l’origine, ‘Le Faucon Maltais’ est un roman de l’écrivain américain Dashiell Hammett. Celui-ci avait débuté sa carrière comme détective privé, mais avait été contraint d’abandonner ce métier suite à une grave tuberculose. Il se mit alors à écrire des romans policiers en lançant son propre style, dynamique, particularisé par des dialogues écrits proches des dialogues parlés. Il écrit le ‘Faucon Maltais’ en 1928 et le livre, publié en 1930 a immédiatement un grand succès populaire. Les studios Warner en achètent les droits et sortent une première adaptation dés 1931.

Malheureusement, ce film n’a pas le succès escompté, principalement du fait d’une mise en scène qui est loin de coller au rythme du roman et une tendance trop marquée vers le côté érotique du livre. Warner persévère pourtant et sort, dés 1936, une nouvelle adaptation sous le titre « Satan Met a Lady », avec Bette Davis et Warren William. Mais là encore, c’est un flop, car le réalisateur William Dieterle amplifie trop le côté humoristique des personnages et des situations. Après ces deux échecs retentissants, le roman et ses droits partent dans un tiroir et n’auraient jamais dû en sortir.

C’est un jeune écrivain de pièces de théâtre et de scripts pour la Warner qui va tenter d’adapter le livre pour la troisième fois, qui sera aussi la bonne, en 1941. John Huston, poussé par Howard Hawks avec qui il a collaboré et qui a apprécié ses talents, se fait confier la réalisation d’une nouvelle version du ‘Faucon Maltais’. Mais les studios ne veulent pas prendre de risques et ne lui confient alors qu’un tout petit budget et une période de tournage courte. C’est ainsi qu’avec à peine 300 000 $ et deux mois de tournage deux stars vont éclore à Hollywood : John Huston et Humphrey Bogart.

John Huston tourne ici son premier long métrage et va d’emblée s’imposer comme un formidable directeur d’acteurs et metteur en scène. Le manque de moyens le force à amplifier le côté intimiste et oppressant de ce roman noir en utilisant de petits décors. Mais il sait superbement jouer avec la caméra, s’inspirant des techniques de la vague de cinéastes allemands, dont Fritz Lang, qui ont fui l’Europe en guerre.

De son côté, l’acteur Humphrey Bogart a déjà fait parler de lui dans des seconds rôles de méchant, mais ici il incarne le rôle principal et parvient à saisir toute l’essence du personnage imaginé par Dashiell Hammett. Pour ne pas trahir ce roman une nouvelle fois, John Huston décide d’ailleurs de le suivre à la lettre, obéissant toutefois à l’ordre de son producteur Hal B. Wallis d’accélérer le rythme des dialogues. Pour ce film qui repose essentiellement sur l’atmosphère et la tension, il fallait aussi des acteurs hors pair. Mary Astor, qui a débuté dans le film muet avant de devenir une star ‘people’ à travers les frasques de sa vie privée, incarne à merveille la ‘femme fatale’ qui ne vit que par et pour le mensonge. Le ‘méchant’ du film est incarné par l’acteur de théâtre Sydney Greenstreet qui impose sa calme détermination grâce aux belles contre-plongées voulues par le réalisateur. Enfin, on remarquera le personnage énigmatique et précieux dont la sournoiserie ressemble à celle du serpent, superbement interprété par Peter Lorre, celui-là même qui incarnait le répugnant personnage de ‘M’ dans ‘M le maudit’ de Fritz Lang.

‘Le Faucon Maltais’ est donc un film à part qui marque un véritable tournant dans les productions  d’Hollywood. C’est l’une des premières fois que la barrière ‘Bons’ et ‘Méchants’ tombe, avec des personnalités floues et ambiguës. C’est aussi la véritable naissance du ‘Film noir’ pour laquelle John Huston et ses acteurs créent un véritable standard. À sa sortie, le film est salué par la critique et obtient un beau succès public. Pourtant, ce n’est que bien des années plus tard que son ‘importance’ pour le 7e art sera véritablement reconnue.

 

Critique subjective

Le Faucon Maltais est un film que l’on verra à deux niveaux : d’abord comme l’un des films marquants du cinéma américain, mais aussi comme un bon film policier. Si le premier niveau s’adresse principalement aux fans de cinéma et d’histoire, il reste à savoir si ce film reste un bon film policier pour le spectateur du début du XXIe siècle. Or à ce niveau on n’est pas déçu du « Faucon Maltais » car cette histoire tient vraiment la route. L’intrigue n’est pas linéaire, elle fourmille de rebondissements, de tension et parviens régulièrement à nous surprendre. Mais ce film se tient surtout par sa superbe photographie qui a inspiré plus d’un réalisateur, dont le récent long métrage « Sin City », qui lui emprunte beaucoup. Le jeu des acteurs est également remarquable et nous montre à quel point une formation classique manque à de nombreux acteurs de notre époque.

Ce coffret DVD est donc une excellente façon de redécouvrir ce film dans une très belle version remastérisée et accompagnée de suppléments qui seront à même de satisfaire le plus grand nombre.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 couleur
Format Cinéma
1.33:1


Une des grandes satisfactions de ce DVD est la très belle qualité d’image obtenue par une restauration soigneuse de ce film de 1941. Il n’y a aucun grain, tâche ou rayure. Les contrastes sont précis et on retrouve le contrôle de la lumière voulue par John Huston et qui fait toute l’ambiance du film. Les visages des acteurs retrouvent une nouvelle jeunesse et la définition de l’ensemble permet d’apprécier les moindres nuances de leurs jeux. Du coup, « Le Faucon Maltais » s’appréciera à nouveau ‘comme au cinéma’, sur le plus grand écran possible. Une immersion encore améliorée par le programme ‘Une soirée avec la Warner’.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
1.0


Pour ne pas trahir le film avec un doublage français qui n’aurait pas rendu justice au jeu des acteurs américains, le DVD ne propose que la piste originale anglaise en mono 1.0 d’origine (ainsi qu’une piste italienne insignifiante en comparaison). Là aussi, un beau travail de restauration a été effectué pour enlever toute trace de souffle et mettre en valeur la musique et surtout les dialogues. Au premier visionnage, les spectateurs non anglophiles auront sans doute beaucoup à lire dans les sous-titres, mais quel plaisir de retrouver l’accent yankee de Bogart ou celui, presque anglais, de Mary Astor !

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
140 min
Boitier
Amaray


Pour ce classique du 7e art, l’éditeur Warner fait bien les choses et propose des suppléments très variés :

DVD 1

En dehors du film, ce DVD offre la possibilité de passer ‘Une soirée avec la Warner’ et de retrouver l’ambiance des cinémas du milieu du XXe siècle, quand le remplissage et la rotation rapide des films n’était pas la seule préoccupation. C’était également une époque où la télévision n’existait pas (ou très peu) et où le public allait aussi au cinéma pour y passer une soirée complète.
La soirée commence avec la bande annonce pour le film ‘Sergent York’ avec Gary Copper. On enchaîne ensuite sur les actualités qui nous montrent Churchill à bord d’un navire américain et partageant un moment de la vie des marins. Trois courts-métrages sont ensuite proposés au spectateur : un ballet avec une troupe de Monte Carlo et deux dessins animés. Le Ballet (20 minutes) est film en couleur et propose une belle image et des couleurs restaurées. Le premier dessin animé (7 minutes), également en couleur, est un classique de Bugs Bunny, aux prises avec un petit indien. Le second dessin animé, en noir et blanc pour faire la transition vers le film, est proposé par Porky le cochon et montre l’effort de guerre américain sous un côté à la fois patriotique et humoristique. Enfin, la soirée se termine avec le film lui-même.

Ce premier DVD propose également la bande-annonce du ‘Faucon Maltais’ (qui permet de juger de la qualité de l’image et du son avant restauration) et le commentaire audio d’Eric Lax, auteur d’une biographie d’Humphrey Bogart. Il donne de nombreuses informations sur les acteurs, la création du film… Malheureusement, l’ensemble est en anglais non sous-titré, ce qui réserve ce commentaire aux anglophiles avertis.

DVD 2

Ce disque est réservé aux suppléments :

Le faucon Maltais : Un oiseau magnifique (VOST – 20 minutes)
Ce documentaire retrace l’histoire de ce film, de ses différentes versions, des acteurs, producteur et réalisateur et donne de nombreuses informations sur le tournage. L’ensemble est dynamique et vraiment intéressant.

Documentaire TCM de 1997 (45 minutes – VOST)
Sous-titré ‘the trailers of Humphrey Bogart’, ce documentaire nous montre comment les bandes-annonces de films ont tourné l’acteur en une grande star du studio. On voit comment les rôles changent peu à peu, de gangster impitoyable à des premiers rôles presque héroïques.

Breakdowns of 1942 – court métrage Warner (13 minutes – VOST)
La Warner nous propose ici un pot-pourri des bêtisiers de ses films pour l’année 1941.

Essais maquillage de Mary Astor (muet – 1 minute)
On voit ici l’actrice Mary Astor prendre différentes expressions sous différents éclairages.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage