La colline a des yeux

Titre Original
The hills have eyes
Genre
Pays
USA (2006)
Date de sortie
mercredi 24 janvier 2007
Durée
104 Min
Réalisateur
Producteurs
Wes Craven, Marianne Maddalena
Scénaristes
Alexandre Aja, Grégory Lavasseur
Compositeur
David Franco
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Oui
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Néérlandais
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Guillaume Patard Legendre
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
104 min
Nb Dvd
1


Résumé:

Un pick-up, une caravane et toute une famille à son bord qui se rend en Californie. Sur une route isolée en plein milieu du désert, l’accident se produit et le cauchemar commence... Perdus entre les collines du Nouveau Mexique, les voyageurs vont rapidement réaliser qu’ils ne sont pas seuls.

Le film :

Après un essai réussi mais totalement passé inaperçu (le fabuleux Furia, à découvrir de toute urgence), le duo Aja-Levasseur a réussi l’exploit que beaucoup imaginaient insurmontable : faire coïncider cinéma français et cinéma de genre. Malgré un twist final des plus frustrant, Haute Tension faisait preuve d’une virtuosité déconcertante et nous montrait enfin un duo de cinéaste ayant totalement assimilé les mécanismes cinématographiques inhérents à ce genre de film. Il ne restait plus que la confirmation... C’est aujourd’hui chose faite avec le remake du classique de Wes Craven.
Certainement l’un des cinéastes du cinéma fantastique les plus surestimés, le papa de Freddy avait livré en 1977 un film poussif, au rythme mal réglé et qui ne présente un intérêt que dans sa dimension politique des plus pertinentes (une relecture du mythe de la frontière). Alexandre Aja et Grégory Levasseur se sont donc emparés de l’oeuvre de Craven pour nous livrer leur version de cette histoire de famille cannibale.

Des chiens de paille perdus dans les collines
Référence assumée du duo, le classique de Sam Peckinpah est paradoxalement bien plus prégnant dans l’esprit du spectateur que le film de Craven lui-même. Montrant durant deux heures comment "un démocrate se transforme en républicain", le personnage principal de La colline a des yeux version 2006 rappelle à plus d’un titre celui du mathématicien américain immortalisé par Dustin Hoffman. Doug, le jeune père de famille, commercial en téléphonie, apparaît comme la transposition moderne du personnage principal des Chiens de paille.
Si la comparaison entre le film d’Aja et celui de Peckinpah est pertinente, comparer ces deux films permet de mettre en avant le discours hautement politique du film de notre duo français. Peckinpah avait délocalisé son récit en Cornouaille et de ce fait l’élément déclencheur de la violence chez son personnage était l’oeuvre d’étrangers (les autochtones d’un village écossais). A l’opposé, la violence chez Doug va être la résultante d’une attaque purement "nationale" : isolés au plus profond du sol américain, les mutants apparaissent comme des rednecks rendus difformes par les retombées nucléaires d’essais atomiques américains. L’Etat est le premier responsable des maux de son pays ; la violence engendre la violence : un discours extrêmement manichéen qui paradoxalement n’a pas semblé poser trop de problème sur le sol américain.
Le duo livre donc un film d’horreur mâtiné de considérations politiques et renoue en ce sens avec les glorieux 70’s où cinéma populaire et discours engagé étaient plus que jamais associés. Film de studio au plus haut point, La colline a des yeux apparaît de ce fait comme une aberration, une sorte d’erreur chronologique que les pontes des studios ont semble-t-il oublié de "formater".

Du cinéma indépendant au film de studio
Cependant, même si le film d’Aja et Levasseur semble étrangement différent des productions horrifiques américaines de ces dernières années, il ne faut pas oublier que cette Colline a des yeux reste un film de studio, où l’Auteur importe moins que le profit. Ainsi, comparer le film de 1977 et la version 2006 est tout simplement impossible, le paysage hollywoodien ayant totalement été transformé.
En effet, à partir du milieu des années soixante le cinéma indépendant avait posé sur la décennie à suivre le joug d’une esthétique et d’une thématique nouvelle. Laissant de plus en plus tomber les prises de vue en studios, synonyme de facticité trop flagrante, le cinéma américain avait donc investi l’extérieur et cherché à s’éloigner le plus possible de l’artifice hollywoodien. La colline a des yeux version 1977 fonctionnait donc intégralement sur ce schéma économique et idéologique : tourné pour moins de 300 000 dollars, dans des décors naturels, le film de Craven était symptomatique de son époque et se révèle encore aujourd’hui être un film n’ayant rien à devoir aux majors companies.
A l’inverse, l’oeuvre d’Aja et Levasseur est un pur produit de studio. A l’origine produit par Miramax, le projet échoue finalement dans les bras de la Fox qui accepte, et c’est une première pour le cinéaste, de laisser le final cut au producteur Wes Craven. Un film de studio ne pouvant malheureusement pas éviter d’être un produit, le film d’Aja se voit contraint d’être allégé de différents plans trop explicites afin d’échapper au classement NC-17, qui le contraindrait à une diffusion en salle beaucoup trop restreinte.
Le film sort donc aujourd’hui dans une édition « non censurée » et nous propose un peu plus de deux minutes supplémentaires par rapport à la version cinéma (essentiellement des plans gores rallongés). Ne changeant en rien le déroulement de l’intrigue, cette version « unrated » apparaît donc bien plus comme la vision définitive d’un cinéaste sur son oeuvre que comme un véritable director’s cut.

En bref :
Dans un genre redevenant de plus en plus à la mode (le survival), La colline a des yeux version 2006 apparaît comme une sorte d’ovni dans le paysage hollywoodien contemporain. Produit par une major company, supervisé par Wes Craven himself et mis en scène par un duo français, le film d’Aja et Levasseur s’avère être une véritable réussite, mêlant habillement suspens et horreur. A déconseiller néanmoins aux âmes sensibles...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Rien a redire, une image de qualité et un cinémascope de toute beauté. Les nombreux plans de nuit sont particulièrement bien éclairés et proposent un excellent rendu.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1
Une spatialisation de très bonne facture qui permet aux effets de plonger le spectateur au coeur de "l’angoisse". Vo et Vf de qualités.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
60 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné
  • Un making of de 50 minutes extrêmement intéressant. Des maquillages aux repérages en passant par les cascades et la direction d’acteur, rien ne manque.
  • Commentaire audio d’Alexandre Aja, de Grégory Levasseur et de la productrice Marianne Maddalena : Très intéressant, le duo français s’exprime avec passion sur le film. Pour une fois un commentaire qui n’est pas un calvaire à écouter.
  • Commentaire audi de Wes Craven et Peter Locke
  • Bandes annonces et clip
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
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