Little Miss Sunshine

L'histoire

Richard, un père dont les rêves s'envolent, Sheryl, une mère totalement dépassée, Dwayne, un ado limite autiste, Frank, le frère suicidaire et Edwin, le grand-père obsédé sexuel. Une belle brochette de cas sociaux qui se réunissent autour de la petite Olive, boulotte et maladroite mais néanmoins candidate à un concours de beauté junior se déroulant à l'autre bout du pays. Dans un van minable la famille se trouve réunie de force pour un long voyage où chacun apprendra sur les autres et sur soi-même.

 

Critique subjective

Little Miss Sunshine est un film à plusieurs facettes. Comique, car on rit beaucoup, satirique car la critique de l'Amérique y est grinçante, drame sociale enfin, car la brochette de loosers est quand même gratinée... En fait, Little Miss Sunshine c'est un peu tout ça à la fois. Un film riche dont la profondeur se lit à plusieurs niveaux.

Alors que certains films, calamiteux, se montent en un temps record et coûtent parfois 150 millions de dollars pour se prendre un bide en salles, les réalisateurs Jonathan Dayton et Valérie Faris (couple à la ville, dont c'est ici le premier film) on peinés durant plus de 5 ans pour obtenir les 8 malheureux millions nécessaires à la concrétisation de leur projet. Grâce à leur obstination, à la signature d'un acteur à la mode (Steve Carell) et au producteur Albert Berger le film voit enfin le jour.

Au travers d'une famille composée de beaux cas sociaux, le couple Dayton/Faris dépeint une Amérique à la recherche de l'accomplissement et de la réussite, passant assurément à côté du reste. L'écoute de l'autre, l'acception de soi et de ses défauts et l'absence de peur de l'échec... autant de valeurs qu'apprendront les membres d'une famille décomposée au sens figuré du terme. Selon les personnages ils ne peuvent au début vraiment pas se voir, ou ne se voient pas vraiment, mais la reunion de la famille dans le van familial (qui les rassemblera autour d'une métaphore assez grossière tout de même) leur rappelleront des liens et des sentiments oubliés. Ils resteront dans leur position de "loosers", mais n'en auront plus rien à faire.

Outre ce mélange des genres, la grande force de Little Miss Sunshine est sans conteste son casting. Les six acteurs principaux sont prodigieux. Steve Carrel en tête, révélation comique de l'an passé, il se confirme également exceptionnel dans un rôle dramatique. Greg Kinnear revêt une nouvelle fois (c'est un aspect récurent dans sa carrière) le rôle d'un paumé mais s'y trouve absolument convainquant, tout comme Toni Collette (Murielle, c'était elle) dans le rôle de cette mère dépassée ou Paul Dano, jeune acteur très crédible dans ce rôle d'ado fanatique de Nietzsche ayant fait voeu de silence (il arbore vraiment des expression de demeuré avant de se révéler dans le dernier tiers du film). Les seconds rôles visent également le plus souvent très juste, complétant un casting irréprochable. En fait, le seul défaut que l'on peut trouver à ce Little Miss Sunshine, c'est sa conclusion bon enfant. Un peu clichée mais totalement logique en regard du reste du film. Bien peu de chose en regard de tout le reste, qui fait de ce petit film indépendant une des reussites artisitiques majeures de l'année 2006.

 

En conclusion

Little Miss Sunshine, portrait acide de l'Amérique et de son désir de tout conquérir, est indéniablement un film très attachant. Attachant de par son humour (entre tendresse et cynisme) et ses personnages, tous très réussis. Attachant aussi par son scénario et ses situations convenues mais efficaces. Une belle surprise pour un très joli film.

Le film étant presque totalement dépourvu de bonus, il restait un maximum de place pour proposer un tranfert irréprochable. Irréprochable, il n'est pourtant pas (les fourmillements dans les plans d'ensemble étant le défaut le plus visible) mais cela reste tout à fait excellent par ailleurs, luminosité, contraste, définition et couleurs étant au top.

Deux pistes audio : anglais et français 5.1 dolby. Pas de DTS donc, mais ces deux pistes d'avèrent largement suffisantes à mettre en valeur ce film qui est, de toutes manières, dépourvu d'effets spectaculaires. Voix claires et parfaitement placées sur les canaux, musiques enveloppantes et basses présentes lors du final. Pas trop, pas trop peu, juste ce qu'il faut.

Malgré un packaging sobre et élégant qui augure du meilleur Little Miss Sunshine déçoit grandement de par ses bonus. Très peu fournie, l'édition ne donne que des miettes au spectateur... en attendant une éventuelle version collector ?

- Commentaire audio : les deux réalisateurs se prêtent à l'exercice. La piste est informative mais sans doute un peu trop monotone et peu communicative pour pouvoir être digeste en une écoute unique. Cela reste pourtant le seul moyen d'en apprendre plus sur le film au vu du second et dernier bonus...

- Fins alternatives : ne sachant apparemment pas comment conclure leur film ce ne sont pas moins de 4 fins qui sont ici proposées. Ces versions sont moins bonnes que celle du film, versant beaucoup trop dans un comique facile et pas vraiment adapté à la conclusion de l'histoire