Matt (Elijah Wood), injustement renvoyé de la prestigieuse université de Harvard, traverse l’Atlantique pour rejoindre sa sœur, Shannon (Claire Forlani). Il fait la connaissance de Pete (Charlie Hunnam), chef du GSE, un club de supporter de l’équipe de football de West Ham. Sauf que pour Pete et les autres membres du groupe, les matchs de « soccer » sont prétextes à autre chose qu’à chanter des hymnes à la gloire de leur équipe. Il s’agit de se battre avec d’autres clubs de supporters afin de s’assurer la meilleure renommée. Matt va petit à petit se laisser séduire et griser par la violence de ses nouveaux amis…
Séduisant mais irresponsable !
On comprend aisément l’attirance de Matt pour le GSE, groupe de Hooligans. Portant le chapeau dans une affaire de drogue, en lieu et place de son camarade de chambre, il est contraint de quitter Harvard et le seul but de sa vie : ses études de journalisme. Seul, perdu, il s’aperçoit que la camaraderie et la solidarité existe en se retrouvant face à une bande de copains ayant le même objectif : se battre. Et la possibilité de frapper, cogner se présente comme le remède idéal à sa frustration. Et peu importe la douleur et le sang, Matt prend enfin le dessus, arrêtant de subir pour faire subir. Il s’affirme, s’endurcit au sein d’un groupe auquel il appartient entièrement.
Pourtant, on comprend mal le point de vue de la jeune réalisatrice, deux fois championne du monde de kickboxing, ceci expliquant peut-être cela, envers ses hooligans. Là où Fight Club (1999) de David Fincher, utilisait la violence pour livrer un pamphlet contre notre société consumériste et déconnectée de la réalité, Hooligans ne fait preuve que de complaisance et érige ses barbares des temps modernes assoiffés de coups, à donner et à boire, en héros. La réalisation coup de poings est ultra dynamique et ultra séduisante. On se laisse donc facilement happé par le film et ses plans à la mode, séduit par son côté testostérone gonflée à bloc. Donc aucune chance de s’endormir devant ce film (pour cela, on vous conseille plutôt un match de championnat de France !).
Surtout qu’il est facile de se laisser berner par le côté hyper informé du film, donnant à Alexander, ancienne hooligan, une posture de quasi journaliste. Il ne s’agit absolument pas de dénoncer un état de fait, conduisant toujours à l’heure actuelle des gens au cimetière, comme dans cette Italie championne du monde. On nous montre des messieurs tout le monde. Ils sont profs, stewards, gentils, attentionnés avec leur famille et leurs proches. Mais le jour de match, comme Mr Hyde surgissant à la place du Dr Jekyll, ils se transforment en bêtes. Or, au lieu de les condamner ou simplement de dresser un portrait objectif de la situation, la réalisatrice prend le parti de ces personnages, leur fournit des justifications, s’amuse avec eux, cogne avec eux, allant même jusqu’à faire d’un des hooligans un personnage prêt à se sacrifier pour sa famille, comme dans toute bonne tragédie grecque. Magnifique !
Le film est extrêmement bien fait, au point d’en valoir le détour, mais aussi très pernicieux. Il faut juste espérer que le spectateur ne se laissera pas séduire comme le personnage de Matt et se montrera plus intelligent face à une nouvelle démonstration de la bêtise humaine.
Une très belle image avec une colorimétrie parfaite. Un bleu et vert un peu fade et terne collant très bien au côté pluvieux et vieille école de l’Angleterre. Egalement une très bonne définition et une netteté impeccable. Aucun défaut de compression à signaler.
Rien à redire non plus. Deux dolby digital proposés, en anglais et en français. De très bonne facture. Une spatialisation sans défaut (les bruits de rue et de stade sont très bien rendus). Le surround se montre efficace lorsqu’il est sollicité et la dynamique est du même acabit (surtout lors des scènes de bagarre).
A noter que pour une fois, le doublage est bon et ne gâchera pas votre vision du film. Pourtant, on conseillera quand même la piste en anglais pour l’accent typiquement londonien des acteurs.
Sur des menus animés et durs à l’image du film et aux couleurs du club de West Ham, des bonus peu intéressants, car trop promotionnels.
- Autour du film : Making-of présentant le film. Traditionnel et n’apprend pas grand-chose
- Entretien avec Lesli Alexander : La réalisatrice se confie. Fan de foot depuis son enfance, elle a intégré un club de hooligans, car c’est là on s’amuse le plus !!! Evoque les difficultés pour tourner le film en Angleterre à cause du sujet tabou. Revient sur le choix de Wood et Hunnam. Le bonus le plus intéressant.
- Interviews :
o Elijah Wood : Evoque son intérêt pour le rôle, son travail avec Alexander et Hunnam. Classique.
o Charlie Hunnam : Evoque sa vision du hooliganisme, sa collaboration avec Alexander et Wood. Intéressant.
- Vidéo-clip : reprise du Brothers in Arms de Dire Straits par un minet rocker de surprise partie pour fan de Lorie, sur les images fortes du film. A mourir de rire.
Bonus cachés (dans le blason du club de West Ham) : Bandes-annonces du film plus celles de
Samantha’s Child,
Devil’s Rejects,
Pump up the Volume et de
L’Antre de la Folie.