Citizen Dog

Titre Original
Mah Nakorn
Pays
Thaïlande (2006)
Date de sortie
mercredi 9 mai 2007
Durée
90 Min
Réalisateur
Producteurs
Aphiradee Iamphungporn, Kiatkamon Iamphungporn, Rewat Vorarat
Scénaristes
Wisit Sasanatieng d'après l'oeuvre de Koynuch
Compositeur
Amornpong Maetakumvudh
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Thailandais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
90 min
Nb Dvd
1
L'histoire

Pott a quitté sa campagne natale pour tenter sa chance à Bangkok. Depuis qu'il a trouvé du travail en ville, il pleut des casques de moto, un ours en peluche lui adresse la parole, les personnages d'un roman photo prennent chair sous ses yeux, et surtout, il croise la route de Jinn, ravissante rêveuse, constamment plongée dans un livre tombé du ciel qu'elle est incapable de déchiffrer...

Critique artistique

De l’univers flamboyant et sous influences multiples de son premier film, Les larmes du tigre noir (2000) à celui de Citizen Dog (2004), adaptation éponyme du roman de Koynuch qui n'est autre que la compagne du réalisateur, la Thaïlande peut se targuer d’avoir une nouvelle vague cinématographique étoffée et vivante. Les larmes du tigre noir, fut le premier film thaïlandais à être sélectionné officiellement à Cannes, ouvrant la voie à la palme d’or au festival de Cannes 2004 pour Tropical malady de  Apichatpong Weerasethakul. Citizen Dog n’est pas en reste puisqu’il a reçu le prix des Meilleurs effets visuels au Thailand National Film Association Awards en 2005 et le prix Lotus de la Critique Internationale au 8ème Festival du Film Asiatique de Deauville en 2006. Le réalisateur semble apprécier le mélange des genres puisque après le western romantico-kitsch Les larmes du tigre noir, l’univers surréaliste de Citizen Dog, son dernier long-métrage The unseeable (Pen choo kab pee 2006), un film d’horreur, nous plonge au cœur du cinéma de genre en attendant Armful (2007), qui s’annonce comme une tragi-comédie d’action se déroulant dans les années 70 et racontant la vengeance d'un négociant de papier qui perd un bras. D’après un article du bangkokpost sur ce dernier film, le réalisateur travaillerait par ailleurs sur un projet de film d’arts martiaux dans la veine des productions de la Shaw Brothers !

Sous des airs de comédie fantaisiste et farfelue emprunt d’un surréalisme que ne renierait probablement pas l’écrivain japonais, Haruki Murakami, Citizen Dog s’attache à décrire une vision d’un Bangkok pratiquement tout aussi chaotique que l’était celle du Taipei de Hou Hsiao-Hsien dans Three times (2005). De manière assez amusante mais révélatrice, l’histoire oppose la campagne thaïlandaise dépeinte avec une palette fauviste et picturale à une Bangkok dépersonnalisante, « capitale caudale », un estomac qui a la capacité de transformer chacun en chien. Bangkok est l’univers qui boucle et bouche l’univers de ceux qui y vivent, pris dans un temps accéléré dont on peine à s’extraire contrairement à la campagne où Pott semble brusquement retrouver un temps élastique et ralenti. Tout l’enjeu du film consiste à ce que chacun s’accroche à ses rêves sous peine de se voir affubler d’une queue de chien, appendice qui pousse à tout ceux qui se laissent happer par la ville et ses promesses de réussite sociale. Le réalisateur confit adorer sa ville, même si il avoue par ailleurs que Bangkok c’est aussi la laideur, le bruit et la pollution. Citizen Dog lui donne l’occasion d’en donner une vision satirique avec ses transport en commun bondés, les cadences infernales ou l’immense montagne de bouteilles de plastique amoncelées par Jinn, elle–même rêveuse qui plait à se prendre dans la lecture de roman photo et toute aspirée à décrypter un mystérieux livre blanc, tombé du ciel, écrit dans une langue inconnue.

Citizen Dog rend hommage à sa manière aux Temps modernes et à Charlie Chaplin mais également à des comédies musicales telles que Les parapluies de Cherbourg, Dancer in the dark et quelques comédies musicales thaï des années 50 que Wisit Sasanatieng avait déjà mis à l’honneur dans Les larmes du tigre noirs ; sans doute une manière de se réapproprier le  cinéma thaïlandais de cette époque faste. Naturellement, on chante dans Citizen Dog qui prend par moment des allures de comédie musicale colorée où une magie certaine rend possible des évènements assez inattendus à l’image du doigt perdu puis retrouvé par Pott dans une boite d’aliment pour chien (on notera que Pott travaille précisément dans une conserverie de mise en boite de sardines destinées aux chiens qui ne sont autres que les citadins eux-mêmes), de la rencontre avec Kong, le moto-taxi fantôme tué sur le coup un jour où il pleuvait des casques de moto ou avec Mèm, drôle de femme-enfant qui passe son temps à tyranniser Tongchaï, son ours en peluche avec lequel elle se dispute sans arrêt, de la fresque dont tous les visages se mettent à parler, des apparitions incongrues de la grand-mère défunte de Pott sous les formes de plus en plus hasardeuses des réincarnations (voir le récapitulatif de ses réincarnations à la 42ème mn). Le personnage de la grand-mère apparaît de manière récurrente sous différentes formes à Pott car elle l’avait mis en garde contre la queue qui risque de lui pousser si il décidait de partir tenter sa chance à Bangkok.

Une vie de rêve serait pire qu’une vie sans queue explique Jinn à Pott car avoir une queue est le signe de la réussite sociale que l’on atteint de préférence dans une grande ville comme Bangkok, tandis qu’avoir des rêves permet d’avoir un espoir dans la vie même si les trois femmes de ménage où travaille Pott, préfèrent croire dans l’existence des vampires que certains auraient déjà vu qu’en celle des rêves que seuls les rêveurs peuvent voir. Si Citizen Dog se veut porteur d’une philosophie de la vie certes simpliste, le film de révèle porteur d’une critique des jeux vidéo (Mèm préfère les jeux de tirs), du bruit (elle est devenue accro au bruit), de la tendance des jeunes adultes à être d’éternels adolescents (Mèm, la femme-enfant ou enfant-femme qui semble avoir huit ans mais en aurait plus de vingt d’après son ours en peluche Tongchaï) ou de la solitude. Mèm abandonne d’ailleurs Tongchaï n’importe où, exposé aux intempéries, puis le retrouve en poussant de hauts cris et pleurant non pas parce qu’ils se sont disputés mais parce qu’ils n’ont personne à qui parler nous explique la voix off. L’aboutissement de Citizen Dog tiendrait en une renonciation à l’enfance et à une forme de désenchantement au profit d’une acceptation des responsabilités afin de vivre heureux. C’est sans doute la raison pour laquelle Le ton ironique du narrateur à qui le réalisateur thaïlandais Pen-ek Ratanaruang a prêté sa voix décrit sans détours les états d’âmes et les faits des personnages incarnés par le musicien Mahasamut Bunyaraksh et la top-modèle Sanftong Ket-U-Tong qui faisaient leurs premiers pas au cinéma dans "Citizen Dog" en incarnant les personnages principaux Pott et Jinn. Le réalisateur avouant apprécier les acteurs non professionnel à cause de leur dénuement d’ego ce qui lui permet de leur demander de jouer tout ce qu’il veux.

Verdict

Loin de la crise des années 90 qui a lourdement pénalisé le cinéma thaïlandais, une nouvelle génération de cinéastes thaï donne envie de découvrir la diversité de ses films dont Citizen Dog est un des plus rafraîchissants. Pour l’instant seule la censure étatique relative mais potentiellement gênante comme le réalisateur Apichatpong Weerasetakul en a fait les frais pour son film Syndromes and a Century, semble pouvoir menacer ce cinéma qui espérons-le pourra gagner son autonomie grâce notamment au nouveau projet de loi qui devrait être validé au cours de l’été. En attendant, vous pouvez découvrir cette édition de Citizen Dog et faire du rattrapage avec le délirant Les larmes du tigre noir tout deux édités par Fox Pathé Europa.

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1

Le master est plutôt de bonne facture et l’image agréable. La compression qui aurait pu donner du fil à retordre à cause de la richesse et de la saturation de la colorimétrie chatoyante de Citizen Dog. La colorimétrie et homogène et plutôt bien restituée. La définition est bonne (mais pourrait être meilleure avec une édition HD ?) et on n’observe que de légers effets de scintillements sur les contours de certaines formes comme le badge de Pott par exemple. A la 24ème minute on se rend compte de la profondeur des noirs et du contraste bien dosé et plutôt marqué. On remarque que les champs colorés des décors disposés dans l’image ressortent nettement du reste plus terne des décors urbains notamment. Les décors et ambiances de Citizen Dog sont très réussis et cette édition rend justice à la photo concoctée par Rawart Prelert.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Thailandais
5.1
Thailandais
2.0

Cette édition de Citizen Dog est proposée avec deux pistes audio Dolby Surround 2.0 (192 Kbps) et Dolby Digital 5.1 (448 Kbps) en version originale avec ou sans sous-titre français. La piste audio Dolby Digital 5.1 est de puissance moyenne et se réveille surtout lors des passages musicaux. Le reste du temps elle est suffisante ce qui convient puisqu’il s’agit surtout de passage où l’on entend les voix des acteurs ou la voix off du narrateur qui n’est autre que celle du réalisateur thaïlandais Pen-ek Ratanaruang (Monrak transistor, Last life in the universe, Vagues invisibles), un ami de Wisit Sasanatieng et une voix unique, naturellement teinté d’ironie et très populaire dans la publicité thaïlandaise. Les surround sont existants mais relativement exploités, plutôt discrets même si ils participent bel et bien de l’enveloppe et de l’expérience sonore. La piste audio Dolby Surround 2.0 est pratiquement du même niveau de puissance que la piste DD 5.1 et on pourra aisément s’en contenté avec un matériel de diffusion basique. Il faut note que l'acteur Chuck Stephens, qui interprète Peter, le militant, a également travaillé sur les sous-titres anglais de Citizen Dog.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray

Il n’y a pas de bonus disponibles hormis la bande–annonce du film. On espère qu’une édition DVD collector sortira avec ce film qui mériterait d’être présenté de manière plus détaillé.

Bonus

bande-annonce

Menus
L’interface du DVD reprend l’aspect visuel et graphique du film.

Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage