On va s'aimer

François aime Elodie qui subitement tombe amoureuse de Laurent. Pour se consoler, François se jette dans les bras de Camille. Sauf que François et Laurent sont amis de longues dates et que Elodie et Camille sont leurs petites amies respectives.
Toutes les bases d’un vaudeville sont réunies pour permettre la réussite de ce film. Et pourtant, la sauce ne prend pas, les œufs ne se transforment pas en neige et la mayonnaise ne dépasse pas le stade de la vinaigrette. Alors forcément une question se pose : Pourquoi ?
Pour tenter bien humblement d’apporter une réponse à cette interrogation, je serais tenté de dire que le premier défaut de ce film est l’hésitation constante que l’on peut remarquer dès le début du film.
Ivan Calbérac à qui l’on doit notamment « Irène » avec Cécile de France ou encore le scénario de « Alive » semble ne pas savoir dans quelle direction partir. Tantôt la comédie, comme la scène de rencontre entre Elodie et Laurent, superbe de drôlerie ou encore certains des dialogues particulièrement justes dans un contexte assumé. Mais cette superbe est vite ombragée par l’inconstance de l’action, oscillant constamment entre comédie sentimentale et comédie de boulevard.
Autre déception liée à l’hésitation du réalisateur, le choix non assumé d’avoir recours à la chanson pour renforcer la narration. Comme n’assumant jamais son souhait de faire une comédie musicale, Ivan Calbérac, utilise la chanson pour, semble-t-il, compléter un manque dans son inspiration. Ce qui a pour effet d’affadir plus que de n’embellir. Ainsi lorsque les personnages entament « On va s’aimer », elle semble complètement vidée de son énergie.
Si dans certains succès passés, l’utilisation de la chanson populaire avait effectivement créé l’effet de surprise et se mêlait allègrement à l’ensemble, comme dans « On connaît la chanson », dont le réalisateur assumait ses choix en impliquant le jeu de ses personnages dans celui de ses chansons, dans « On va s’aimer », l’effet de surprise est bien vite terni par le manque d’inspiration des comédiens et la lenteur de la mise en scène.
En conclusion, c’est toujours triste de voir une comédie passer complètement à côté de son sujet, mais il est vrai que « On va s’aimer », ne parvient jamais à nous faire entrer dans son univers, par manque d’assurance ou par excès de confiance, nul ne le saura.

A contrario de l’intrigue, l’image est correctement travaillée et rend parfaitement les contrastes et les couleurs. Si l’ensemble avait été travaillé avec autant de soins que la partie technique, le bateau aurait été sauvé.

Une piste 5.1 et une piste 2.0 pour nous permettre de profiter pleinement de la belle harmonisation entre les dialogues et les chansons. On pourrait dire la même chose qu’avec l’image, un joli rendu sonore qui profite à l’ensemble. Dommage que le reste ne suive pas.

Des bonus intéressants sans être exceptionnels. A savoir : Un making of, reprenant les différentes étapes de création du film. Plutôt axé sur le travail des comédiens, plus que sur celui du metteur en scène, on peut y voir l’ensemble des acteurs travailler leurs chansons et des interviews des techniciens et autre répétiteurs. Suit un bêtisier efficace, où les fous rires sont à l’honneur, des scènes coupées présentées par Yvan Calbérac, le clip « On va s’aimer », et enfin un quizz amusant pour déterminer le type d’homme ou de femme que vous êtes.