L’histoire :
Un homme se fait dérober son cheval de race et humilier par un gangster mexicain. Il sera prêt à tout pour récupérer son bien.
La critique :
Marlon Brando s’essaye au western dans « L’homme de la Sierra ». Ce n’est certes pas son premier essai dans le domaine, mais l’acteur aura beaucoup peiné à trouver le succès dans ce genre si particulier.
Il faut dire que le style de « L’homme de la Sierra » peut paraître déroutant pour le public américain dans les années 60, à l’heure où le western spaghetti commence à cartonner en Europe avec son empreinte si particulière. Et c’est cette empreinte justement que Sidney J. Furie tente d’imprimer au film. Avec, il faut le reconnaître, une certaine réussite ! Le côté propret des westerns américains classiques est ici abandonné. Plus de poussière, de crasse, de barbes mal taillées… Et une identité visuelle très intéressante. Plans larges colorés et dorés alternés avec des gros plans sur les visages ou même des parties de visage. Sergio Leone n’est pas si loin !
Le rythme est également empreint de cette lenteur propre aux westerns italiens. Un rythme langoureux, envahissant, et jamais ennuyeux. Marlon Brando, grâce à son charisme, parvient largement à remplir son office. Même si son enthousiasme n’est pas débordant sur scène, d’après les informations révélées dans les bonus, mais l’acteur est assez coutumier du fait d’être un acteur parfois difficile à gérer. Toujours est il que dans ce film, il est parfait en homme qui cherche à refaire sa vie par un retour aux sources.
Aux côtés de Marlon Brando, il fallait un acteur charismatique pour parvenir à lui tenir tête avec crédibilité. Et c’est chose faite avec John Saxon qui interprète le chef de gang mexicain. D’une cruauté sans borne, il est parfait dans son rôle, et offre ainsi un joli face à face lors des scènes communes entre les deux acteurs. D’ailleurs, l’interprétation est l’un des points forts de « L’homme de la Sierra », les seconds rôles sont tous parfaits, de l’ami mexicain de Brando épatant à la femme fatale.
Ne reste plus alors qu’à nous fournir une bonne histoire afin de rendre justice à ces bons ingrédients. Même s’il ne s’agit pas d’un chef d’œuvre d’un point de vue scénaristique, le film se suit avec un plaisir évident. Seul léger bémol, la confrontation finale entre les deux interprètes principaux manque un peu de piment. On est loin du final époustouflant d’un « Il était une fois dans l’Ouest » ou surtout « Le bon, la brute et le truand ».
« L’homme de la Sierra » souffre tout de même d’un petit défaut dans sa version française : son titre. Le titre original « The Appaloosa » est beaucoup plus efficace et représentatif du sujet, car le cheval de race est le centre même de l’intrigue et symbolise parfaitement les motivations de Marlon Brando. Si ce film n’est pas un chef d’œuvre absolu, il n’en demeure pas moins un très bon western. Allergiques aux westerns italiens, passez votre chemin. Les autres, laissez vous conquérir !
Une très belle image pour ce western des années 60. Jolie restauration des luminosités pour un spectacle très agréable et qui rend justice aux grands espaces.
Le son est plus que correct. Si les effets surround sont absents, la qualité demeure au rendez vous du rendu.
On continue avec l'efficacité au niveau des menus dans cette collection "western de légende".
Bonus :
Documentaire (24 min) : des interventions de différentes personnalités du monde du cinéma (histoire, journalisme, réalisateur) pour décortiquer le film et ses à côté. Un documentaire vivant, plutîot bien fichu, toujours dans la lignée des bonus de cette collection.