Claire et Haley sont les meilleures amies du monde. Elles se confient l’une à l’autre et sont toutes deux éperdument amoureuses du maître-nageur Raymond. Lorsque l’une d’elles apprend qu’elle doit déménager en Australie, le monde semble s’écrouler. Mais l’arrivée dans leurs vies d’une sirène appelée « Aquamarine », venue prouver à son père que l’amour existe, va tout changer.
Les films pour adolescent ne sont pas tous mauvais et vide de sens. Doivent-ils tous sortir en salles ? Assurément non. Et c’est le cas d’Aquamarine, qui par sa construction particulièrement simplissime, un scénario léger et sans vraiment de profondeur, reste malgré tout un agréable divertissement à visionner à la maison entre copines.
Pour en revenir à un point de vue purement artistique, je dirais que ce premier film de la réalisatrice Elisabeth Allen, méritait certainement plus de profondeur qu’il n’en possède, car s’il reste un agréable divertissement redoutablement efficace auprès des jeunes filles de moins de 16 ans, il ne peut cacher un certain vide narratif. Les dialogues sont d’une banalité affligeante, « tu es ma meilleure amie et je ne peux vivre sans toi », « Si Ray tend ses muscles, ça veut dire qu’il veut la séduire… » Et j’en passe et des meilleures. Si la recette est efficace, elle manque pourtant de sucre pour adoucir le goût.
L’autre gros reproche à faire au film, se situe dans les incohérence scénaristiques évidentes, comme lorsque la sirène explique que lorsqu’elle a des jambes elle ne doit pas être en contact avec l’eau et qu’elle part dans la foulée faire du pédalo, ou alors la réapparition de sa queue lorsque le soleil se couche, mais ce dernier met deux heures à disparaître. Des incohérences un peu trop évidentes même si l'on fait l’effort de se mettre au niveau du programme.
Mais finissons d’être désagréable et notons quand même, la fraîcheur des acteurs qui sauvent en fait l’intégral du projet, par un jeu sans floriture, avec ce qu’il faut parfois d’humour pour retourner le vide scénaristique en gag surprenant. Comme lors de l’évidente scène de dégustation d’eau de mer qui vaut pour sa crédibilité et sa drôlerie. Les acteurs sont d’une surprenante justesse, à la vue de l’ensemble du projet, et "Aquamarine" nous offre même une sirène plus vraie que nature. Au point que l’on arrive même à espérer qu’un jour un film intelligemment écrit et parfaitement bien réalisé verra le jour en ayant pour thème « les Sirènes ».
En conclusion, un film dénué de profondeur qui aurait pu être écrit par la classe de 5ème verte du collège de Jouy en Josas, mais qui se retrouve sauvé par une surprenante justesse de ton de la part des comédiens. Les jeunes adolescentes adhèrent complètement et en redemandent, ce qui amène à se dire que, malgré tout, le but du film est atteint.