Shrek revient avec cette fois –ci l’obligation de faire face à ses responsabilités comme celle de gouverner le royaume de Fort fort lointain, ainsi que celle de devenir père. L’occasion pour notre héros de partir pour une nouvelle quête, accompagné de ses indissociables compagnons que sont l’Ane et Le chat Botté.
L’ogre vert le plus célèbre de la planète revient donc dans un troisième opus toujours aussi déjanté et en décalage totale avec l’esprit des contes de fées. Un nouveau volet qui reprend bien évidemment les mêmes ficelles que les précédents, à savoir détourner l’image des héros pour servir un discours volontairement corrosif. Une façon que Dreamworks semble s’être fixé comme ligne de conduite : casser l’image trop lisse de nos personnages de contes préférés. Ainsi dans cette suite les princesses sont encore plus déjantées que dans les premiers opus avec une part plus importante à leur travers (Belle aux bois dormant atteinte de narcolepsie, Blanche neige et Cendrillon particulièrement égocentrique, Rapunzel avide de reconnaissance, etc…), il faut quand même noté l’incroyable scène ou Blanche-Neige chante une chanson bucolique avant de lancer une attaque en entamant du Led Zeppelin. C’est aussi au tour de Merlin et de son fidèle Novice Arthur de subir la dérision des auteurs. De nouveaux personnages aussi savoureux que leur entourage, comme l'Académie de Worcestershire où séjourne Arthur, jeune jouvenceau souffre-douleur d’un certain Lancelot du lac.
Ce qui a fait la marque de fabrique des aventures de Shrek fonctionne toujours à merveille, car on rit toujours autant de ce décalage. Chaque apparition de Pinocchio ou des trois petits cochons à l’accent allemand particulièrement prononcé est un régal pour les zygomatiques. Les expressions utilisées par les jeunes étudiants de l’école d’Arthur, les mimiques et le pitoyable accoutrement de Merlin, tout cela rend l’ensemble toujours aussi attractif. Pourtant l’alchimie a ses limites et « Shreck le troisième » en est la preuve. Car si le décalage fonctionne toujours dans la majorité des cas, ce nouveau volet laisse apparaître les premières faiblesses de l’entreprise.
En effet, l’opposition entre l’âne et le chat botté fonctionnait à merveille dans le deuxième volet, car elle était nouvelle et pouvait être un danger pour l’amitié qui unissait l’ogre et son compagnon de route à quatre pattes. Ici, l’opposition est toujours présente, mais est beaucoup soutenu dans le scénario, ce qui la rend de ce fait pratiquement inutile. Même la verve envahissante de l’équidé se retrouve beaucoup moins piquante, au point que l’on commence à soupçonner un réel manque d’inspiration de la part des auteurs. Manque d’inspiration qui se confirme par un scénario un peu trop léger, recyclant immanquablement les mêmes thèmes que ceux utilisés dans les deux premiers volets : La recherche d’identité de Shrek, sa place dans la société, le regard des autres, etc…
Même si les efforts de renouveler le genre paraissent à l’écran notamment avec le jeune Arthur, il n’en demeure pas moins une sorte de retour incessant sur les mêmes thèmes, qui finissent par rappeler les dessins animés de Disney, dont Dreamworks se veut le farouche concurant et qui par le biais de son héros se voulait de dénoncer le côté trop lisse de la machine à princesse.
En conclusion, un troisième volet aussi jouissif que les deux premiers, mais qui commence à laisser apparaître un vrai manque de renouvellement de la part des auteurs. Pourtant, même si le scénario ne cesse de recycler les idées déjà particulièrement développées dans les deux premiers volets, « Shrek le troisième » amène toujours son lot de gags hilarants et de décalages réjouissants.
C’est ce que l’on appelle une édition complète, avec ce qu’il faut de bonus, même pour une édition simple. Au programme, « L’album des élèves de l’académie » d’Arthur, une sorte de blague qui ne sert pas à grand-chose, mais qui se veut une agréable mise en bouche. Puis « le Guide Shrek pour être de bons parents » très drôle et surtout à déconseiller aux enfants soucieux d’obtenir de mauvaises idées, puis « les scènes supprimées » qui viennent redonner un peu de bonheur supplémentaire, « La technologie de Shrek » qui est une nouvelle leçon de cinéma d’animation aussi passionnante que ludique, qui peut même susciter des vocations tant on sent le plaisir que les participants ont eu de créer cette nouvelle aventure du héros de Dreamworks, « Le juke-box des animations Dreamworks » qui reprend film par film les meilleurs morceaux musicaux des films d’animations du studio, un vrai moment de plaisir à partager en famille, « A la rencontre des personnages » qui nous font découvrir les vrais visages des comédiens qui se cachent derrière les personnages : Mike Myers, Eddie Murphy, Cameron Diaz, Antonio Banderas, et pour les nouveaux Justin Timberlake, Ruppert Everett, Eric Idle etc… enfin « La boule de Merlin » une sorte de blague autour des dons divinatoires de l’enchanteur, sans grand intérêt et une partie CD-Rom avec ce qu’il faut d’activités pour occuper les bambins. Sans oublier bien sur les bandes annonces des trois films.
Une édition simple qui a tout du collector, que je n’ai malheureusement pas eu la chance de pouvoir tester.