Après la seconde guerre mondiale, le japon se retrouve divisé et occupé par deux forces rivales. Alors que l’Hokkaïdo est annexé par l’union, les autres îles sont gouvernées par des forces américaines. Trois amis de la zone américaine, fascinés par une énigmatique tour érigée par l’Union, se sont fait la promesse de construire un avion et de lever le voile sur le mystère entourant la tour.
L’animation asiatique aime beaucoup les histoires où les héros suivent un idéal, tout en étant constamment torturé par des sentiments aussi contradictoires qu’ambigus. Dans « La tour au-delà des nuages », l’action tourne du rêve des trois amis, deux garçons et une fille. Une histoire où le rêve et l’ambition naissent sur fond d’après deuxième guerre mondiale. Le scénario laisse planer un certain mystère qui tient vite en haleine le spectateur. Sobrement racontée, l’histoire se veut beaucoup plus complexe qu’elle n’y parait, et le réalisateur Makoto Shinkaï, semble ne surtout pas faire dans le linéaire et dans la simplicité. De la même manière que le maître Hayao Miyazaki (Le château dans le ciel), l’histoire brille de sa complexe simplicité. Une histoire d’amitié sur fond de triangle amoureux et de destin tragique. La filmographie japonaise fourmille de ces histoires sombres, qu’une animation douce et mélodieuse vient contraster pour mieux en renforcer le potentiel émotionnel.
Et effectivement le graphisme de « La tour au-delà des nuages » est particulièrement soignée, les paysages sont d’une beauté incroyable et la douceur surprenante qui émane de ces décors s’accordent à merveille avec le rêve un peu candide des trois protagonistes de fabriquer un avion qui leur permettrait de venir à bout d’un mystère qui les obsède tout autant que l’amour. Car bien sur, « La tour au-delà des nuages » est évidemment à plusieurs niveaux de lectures et chacun y verra sa propre métaphore et en extraira le nectar dont il aura besoin. Makoto Shinkaï, a pris son temps pour que les graphismes soient d’une beauté saisissante et pour que les spectateurs semblent dépaysés par un paysage japonais de toute beauté.
Pourtant la beauté des paysages et la complexité de l’intrigue, finissent par laisser apparaître quelques défauts, dont des incohérences qui finissent par perdre le spectateur dans un espace temps qu’il n’arrive plus à maîtriser. Ainsi les ordinateurs qui semblent ne pas correspondre à l’époque de l’après-guerre ou encore les réacteurs de jet qui, eux aussi, semblent venir d’un autre temps. Tout cela ajouté à une narration sous forme de flash-back un peu confus, parviennent vite à perdre le spectateur dans un tourbillon d’informations qu’il n’a pas le temps de digérer pour mieux plonger dans l’histoire, au risque de lui faire lâcher prise au bout de quelques trentaines de minutes de visionnage.
En conclusion, « La tour au-delà des nuages » est une œuvre à l’esthétique particulièrement soignée, à la narration singulièrement voluptueuse, mais à la complexité parfois pesante, qui fait naître des incohérences souvent dommageables. L’ensemble n’en demeure pas moins particulièrement subtil à regarder.