Alors que son père battait sa mère, Lily a tué sa mère en ramassant le revolver que cette dernière avait fait tombé. Depuis, il ne lui reste aucun souvenir, excepté ce que son père veut bien lui dire. A l’aube de ses 13 ans, la jeune fille veut en savoir plus, et s’enfuyant loin de ce père violent, elle décide de partir à la recherche d’information sur sa mère. Une sorte de pèlerinage, qui lui permettra enfin de découvrir l’amour.
Ainsi donc, la petite Dakota a bien grandie et tente maintenant de passer du statut d’enfant star à celui de comédienne à part entière. Et pour cela le choix de ce petit film qui traite de deux sujets différents n’est peut être pas le chemin le plus subtile qu’elle ait trouvé, car « Le Secret de Lily Owens » traite de la recherche d’identité autant que de celui de la ségrégation dans l’Amérique rurale. Située à une époque où le peuple Afro-Américain vient d’obtenir le droit de vote, l’intrigue suit les pas d’une jeune fille qui fuit l’humeur de son père autant que la violence de ses mensonges. Lily veut connaitre la vérité sur sa mère et connaitre les raisons du drame qui la hante. Son périple l’amènera à rencontrer August Boatwright, une femme noire dont la qualité du miel se vend dans tout l’état et parvient à faire oublier aux habitants du village, la couleur de sa peau.
L’intrigue offrait une multitude de possibilités et donnait particulièrement envie de découvrir ces paradoxes dont les Etats-Unis ne se sont toujours pas complètement débarrassés. Seulement voilà, il semble que le cahier des charges eut été un peu trop lourd à combattre et le réalisateur a finit par offrir un film, certes agréable à regarder, mais dont le sujet est beaucoup trop édulcoré pour susciter un engouement total. Les actions sont trop souvent prévisibles, les clichés trop souvent utilisés pour que le discours tenu soit réellement percutant. On a presque l’impression que Zac Efron va sortir d’un buisson pour pousser la chansonnette et que Queen Latifah va se remettre à chanter un morceaux « d’Hairspray ». Une comédie Musicale pas si éloignée du sujet de « Lily Owens », mais dont l’ironie avait réellement tendance à renforcer son propos.
Et le jeu des comédiens n’est d’ailleurs pas étranger à cela, car Queen Latifa (Hairspray) y va à grand renfort de sourires de compassions, en prières inspirées. Dakota Fanning (Push) cherche encore quel type de jeu elle doit adopter pour être convaincante : La jeune fille triste parce qu’abandonnée ou la petite fille rebelle, bien décidé à en découdre.
Le film de Gina Prince-Bethenod (Biker Boy) est toujours à la recherche de sa propre identité. Pas assez fort pour amener à la réflexion et pas assez édulcoré pour laisser totalement indifférent. Ilest vrai que ce petit film, est loin de laisser indifférent. Car finalement, l’histoire en elle-même reste malgré tout suffisamment attrayante pour ne pas ennuyer le spectateur, notamment grâce à un rythme particulièrement bien maitrisé par la réalisatrice. « Le secret de Lily Owens » reste un film aux allures de téléfilm, agréable à regarder, mais dont le scénario et la réalisation n’arrivent jamais à porter totalement le sujet traité, par peur du subversif, peut-être.