Notorious

Le film nous livre une biographie – très probablement - romancée qui retrace quand même la vie jusqu'à la mort de Christopher Wallace, plus connu sous le nom de Biggie Smalls ou Notorious Big dans le milieu du Hip Hop.

Notorious Big, grand nom du rap de la côte Est dans les années 90, que l'on oppose quasi systématiquement à Tupac, autre grand nom incontournable de la Côté Ouest, qui connût également une fin tragique... Le film fait la part belle à cette rivalité, qui a malgré tout fait partie de la vie médiatique de Notorious Big, mais c'est une vision assez simplifiée qui porte la faute plutôt sur Tupac, alors que la réalité a probablement été plus complexe, ce qui explique que l'on ne sait toujours pas ce qu'il s'est réellement passé...

Mais le film ne se limite pas à cette rivalité et montre comment Notorious Big s'est frayé un chemin vers la réussite, en passant par quelques détours sinueux et pas toujours louables - à noter que ce n'est pas un exemple à suivre... Car Notorious Big a clairement marqué le milieu du rap des années 90. via différentes rencontres avec diverses personnalités, qui ont également marqué l'industrie Hip Hop des années 90, comme Puff Daddy, qui reste un élément primordial du développement et de l'essor du Hip Hop sur la Côte Est et a quand même fortement influencé la musique par ses productions et ses exploits pour monter un label de zéro qui est devenu un pilier du Hip Hop de la Côte Est : Bad Boy Records, écurie qui a quand même signé de grands noms comme the LOX, Craig Mack, Total, Mase, etc. Le pendant à l'Est du fameux Death Row Records de Suge Knight qui a régné en maître sur la Côte Ouest dans les années 90 avec des noms comme Snoop Dogg, Dr Dre et Tupac donc...

On retrouve également dans le film ses comparses et membres de Junior Mafia, comme Lil'Cease et Lil'Kim, ainsi que sa femme Faith Evans avec laquelle il a connu un parcours chaotique, et qui a d'ailleurs été un instrument malgré elle de cette guerre entre Est et Ouest, suite à ses relations mystérieuses avec Tupac justement... ( relation qui sera d'ailleurs évoquée dans le morceau de Tupac, «Hit'em up», très virulent à l'encontre de l'écurie Bad Boy, entre autres...).

Le film s'adresse donc tout d'abord et principalement aux amateurs du Hip Hop de cette époque, aux amateurs de Notorious Big évidemment, afin d'apprendre peut être quelques anecdotes sur sa vie, mais également aux "ignares" de ce monde là, tant qu'ils sont pas viscéralement allergiques au Hip Hop, et qui passeront un bon moment devant un film autobiographique mais suffisamment romancé sur la vie mouvementée d'un artiste avant tout et que l'on pourrait malgré tout prendre en exemple de l'American Dream. Un casting riche, avec une excellente interprétation de Notorious Big notamment (avec un gros travail de Jamal pour rapper lui même les passages musicaux), une bande son dynamique et un scénario sans surprise mais solide avec une histoire suffisamment intéressante et bien menée pour rentrer dans le film et divertir les non-initiés.

L'image du DVD est offerte dans son format original en 16/9 ième format 2.40. L'image est à l'instar de la piste sonore de bonne facture. Volontairement granuleuse, surexposée par moment (lors des scènes tournées en plein air à Brooklyn notamment) ou bien au contraire très sombre, elle offre malgré tout une belle définition.

Une image DVD soignée et qui ne montrera pas de faiblesses particulières même sur grand écran.

Le DVD propose trois pistes sonores, françaises, anglaise et italienne, toutes trois encodées en Dolby Digital 5.1. Les pistes française et anglaise offre un beau dynamisme. Les voix sont claires et audibles, et les passages musicaux sont puissants. En revanche, comme c'est souvent le cas dans ce genre de film d'ailleurs, le doublage français est vraiment trop caricatural et frôle le comique par moment dans les intonations... il sera fortement conseillé de visualiser le film en VOST...
Le film ne se prête pas vraiment aux effets surround, et les enceintes arrières seront essentiellement sollicitées lors des passages musicaux.

Malgré des qualités techniques honorables, la piste française est donc fortement déconseillée au profit d'une piste anglaise de bonne facture et dynamique.

Au niveau des bonus, l'édition offre pas moins de 2 commentaires audio et une dizaine de scènes inédites et une petite featurette sur les parties musicales (concert) filmées et des images d'un concert de Notorious Big.

- Images de concert : exclusivement réservées aux fans, et surtout de très mauvaise qualité sonore et visuelle... Il est vrai que les images de bonne qualité ne courent pas les rues, dommage...

- Featurette : intéressant pour bien comprendre la volonté du réalisateur d'offrir des passages musicaux réalistes et très ressemblants.

- Les scènes inédites, ne changent rien au film et se montrent assez anecdotiques. Certaines sont même incorporées au film... donc rien de bien intéressant sur ce point.

- Le commentaire audio du réalisateur (George Tillman Jr), des scénaristes (Reggie Rock Bythewood, Cheo Hodari Coker) et du monteur (Dirk Westervelt) : celui-ci se montre tout d'abord dynamique, sans trop de temps morts et assez intéressant. Les narrateurs reviennent sur chaque scènes, les objectifs, les façons dont elles ont été tournées et même la différences entre le tournage et le montage. Pas mal d'anecdotes seront également distillées sur les acteurs et les personnages du film. Un bonus qui se révèlera plutôt intéressant au final.

- Le commentaire audio de la mère de Christopher (Voletta Wallace) et des deux manager de Notorious Big (Mark Pitts et Wayne Barrow) : ce commentaire se révèle beaucoup moins dynamique que le précédent. Du fait que les trois narrateurs connaissaient mieux Notorious Big, on retrouve des spectateurs plutôt passif, racontant pas mal d'anecdotes mais pas toujours évidentes à comprendre par les gens non avertis, et ayant malgré tout du mal à alimenter ce commentaire audio. Peut être que l'implication et l'émotion que peut susciter le film explique ceci en partie, néanmoins, hormis quelques petites informations par ci par là, l'auditeur se sentira plutôt extérieur à celui-ci. Un bonus qui a le mérite d'exister, qui reflète du travail et une volonté de l'éditeur d'offrir des éléments supplémentaires, mais qui ne sera pas primordial au film.