Henry Spivey est un cadre moyen vivant dans une banlieue banale avec sa femme, leurs deux enfants, leur chien et leur monospace. A l’opposé, Edward Albright est un espion qui parle 13 langues, qui court 2 Km en moins de 5 minutes et qui est entrainé à tuer. Henry et Edward sont parfaitement opposés mais ont pourtant une chose en commun…Ils partagent le même corps.
Le résumé de cette nouvelle série dont le rôle principale est tenu par Christian Slater (Le nom de la rose) est particulièrement alléchant, notamment parce qu’elle semble vouloir surfer sur le vague de l’espionnage en mêlant astucieusement les destins de deux personnages que tout oppose l’un père de famille banale l’autre espion survitaminé à la James Bond. Le charisme de l’acteur d’ailleurs s’y prête allègrement, Christian Slater aime jouer de son côté un peu schizophrène, pour être parfois attirant et parfois inquiétant. Le comédien excelle dans l’exercice et cela paie dès les premiers instants.
Et le créateur de la série Jason Smidovic (Bionic Woman) ne lésine pas sur les moyens pour donner corps à son imagination. Les équipements high-tech sont particulièrement légions dans cette série et le rythme y est soutenu pour mieux tenir en haleine le spectateur. Smidovic veut faire de sa série une sorte de James Bond télévisuelle et s’en donne les moyens. Le ton y est finement sérieux et s’offre quelques références aux meilleurs films d’espionnages, avec les chambres d’hôtels de luxe, les effets de lumières et ainsi de suite. La construction narrative finit par prendre place et embarquer le spectateur.
Pourtant, ce n’était pas gagné, car le scénario du premier épisode ne facilitait pas la compréhension de ce qui va se passer dans le déroulement de la série. Le pilote est d’ailleurs marquant en cela qu’il plonge tout de suite le spectateur dans la dualité accidentelle des deux personnages, qui se révèlera finalement cruciale dans le déroulé des épisodes à venir. Le rythme d’ailleurs ne faiblit que très rarement durant les 9 épisodes qui composent la série.
En conclusion, Jason Smidovic n’a décidemment pas de chance avec ses créations puisqu’après avoir vu sa tentative de renaissance de Super Jaimie annulée au bout d’une saison faute d’audience et d'un réel manque de qualité narrative, la série «Mon meilleur ennemi» s’est vu annulée à la fin de sa première saison faute d’audience. Dommage, car cette série ne manque pas d’intérêt et le jeu de Christian Slater se prête à merveille aux besoins de son personnage.