L’histoire :
A la recherche d’un logement à Hong-Kong, une jeune femme est prête à tout pour obtenir l’appartement de ses rêves.
Critique subjective :
Ecrit, produit et réalisé par le hongkongais Pang Ho-Cheung, Dream home nous parvient sous forme de direct-to-video après un passage remarqué au Festival international du film fantastique de Gérardmer.
Premier slasher sur fond de crise immobilière, Dream home met en scène Cheung (Josie Ho), une jeune femme qui, confrontée à la flambée des prix du logement dans l’ancienne colonie britannique, va trouver un moyen radical pour faire baisser la valeur de l’appartement qu’elle convoite : perpétrer des meurtres horribles dans l’immeuble en question. Toute la dimension « sociale » du métrage gravitera autour de l’adage « la fin justifie les moyens », le personnage principal passant de l’individu effacé au tueur à la main sûre et ce dans l’unique but d’accéder à un certain confort matériel. Glaçant.
Polymorphe, le métrage de Pan Ho-Cheung fait sans cesse le grand écart entre le raffinement du giallo (on songe à Argento) et la rugosité du film estampillé category III, entre la sophistication esthétique et la frontalité du Grand-Guignol. S’il emprunte la voie d’un gore exubérant et se permet tout (meurtre sadique d’une femme enceinte), Dream home ne braconne pas pour autant sur les terres du cinéma extrême Coréen (contrairement à ce qui a pu être écrit) pour la simple raison que les effusions sanglantes, certes très graphiques, n’en sont pas moins mâtinées d’une bonne dose d’humour macabre. Si l’ambivalence singulière du métrage est sans doute son principal attrait (et peut-être aussi son principal défaut …), on saluera également le jeu intéressant sur la temporalité du récit (déconstruction narrative qui permet au film d’éviter d’être un énième slasher de plus) et l’admirable gestion du cadre (Pang Ho-Cheung donne du sens à chaque plan).
Verdict :
Hybride, Dream home n’est peut-être pas tout à fait concluant (le cocktail est un peu indigeste) mais suffisamment original (et fou !) pour mériter le coup d’œil.
Des visuels satisfaisants. Le rendu est très correct avec une définition pointue, une belle gestion chromatique et une granularité respectée. Seule petite ombre au tableau : quelques artefacts compressifs s’invitent en arrière-plan lors de certaines scènes (les plus sombres). Rien de bien dommageable néanmoins.
Les partisans des doublages français seront ici mieux traités que les aficionados de la version originale. En effet, la VF bénéficie d’une piste DTS (et d’une piste 2.0) là où la VO doit se contenter d’un 5.1. Pas sûr cependant que la balance penche en faveur de qui l’on croit dans la mesure où le format DTS gagne en dynamique et en puissance ce qu’il perd en équilibre et en subtilité (d’autant plus que les doublages français sont, comme souvent, trop en avant). Quoi qu’il en soit, les trois pistes proposées s’avèrent de bonne facture, assurant l’immersion auditive.
- Making of (37 minutes) : Un supplément visionnable d’une seule traite ou sous forme de quatre modules indépendants (préproduction, cascades, maquillages spéciaux, effets spéciaux). Un bonus relativement intéressant et sympathique (bonne ambiance sur le plateau) qui, s’il s’attache surtout au versant technique de la confection du métrage, donne (paradoxalement) peu la parole au réalisateur.
- Bande annonce (1 minute).
- Liens Internet.